La Cour suprême allemande a décidé de ne pas disqualifier le NPD, le parti néo-nazi dans les élections.
La Cour constitutionnelle de Karlsruhe a donné son verdict et les juges allemands qui ont été saisis il y a plusieurs mois par le Bundesrat, la deuxième chambre qui représente les Länder, demandant d’interdiction du parti néo-nazi NPD ont finalement refusé leur demande.
« Interdire un parti est « une épée à double tranchant, qui doit être maniée avec prudence. Elle limite la liberté pour préserver la liberté… Chaque procédure d’interdiction de parti représente un défi pour un État libre constitutionnel et démocratique » a déclaré, en préambule, le juge Andreas Vosskuhle.
Pourtant en 1956, l’Allemagne avait interdit le parti communiste KPD ainsi qu’en 1952, pour un autre parti nationaliste.
Malgré les 69% des Allemands qui sont pour l’interdiction de ce parti neo-nazis, les juges en ont décidé autrement.
Pour les élus du Bundesrat, le NPD menace de « déstabiliser l’ordre libéral et démocratique » du pays. Le NPD a « un poids politique significatif », « dangereux » pour la démocratie, a argumenté le président de la chambre, Stanislaw Tillich.
Pour le ministre de la Justice, Heiko Maas, avant le verdict : « Même si le NPD devait être interdit, cela ne signifie malheureusement pas qu’il n’y aura plus d’extrême droite en Allemagne… le débat sur les réfugiés donne lieu à la création de groupes extrémistes constitués ».
Le NPD compte profiter pour se faire entendre et se présenter en victime du système. « Il ne s’agit pas de protéger l’État de droit mais de protéger les partis en place », a dénoncé mardi Peter Richter, l’avocat de la formation.