Elle ne m’est pas promise, à moi, le non juif, moi le goy. Je ne suis pas né juif, et pourtant, quelque chose d’indescriptible, d’indicible, m’attire vers Israël.
Arrière petit-fils de pasteur, je suis devenu catholique, malgré moi, suite à une interruption involontaire de religiosité familiale.
Désormais et depuis l’âge de raison, je suis simplement déiste, faute de mieux ou de pire. J’erre, à 60 ans, dans une société surprise et bousculée par la religion des autres ou son prétexte, sans défense, avec comme fragile bouclier mes valeurs et ma morale.
J’ai le sentiment d’être un soldat abandonné dans une armée sans chef et sans arme devant se battre contre une force indestructible, inébranlable ; et presque contraint désormais à la désertion. Quelle terre m’est promise, quel Alya pour moi ?
Pourquoi ne suis-je pas habité par une foi « guerrière » pour affronter ou m’opposer à l’autre et à nouveau vivre en paix ? En paix avec moi-même, en paix avec les autres.
Israël, séductrice, qui semble me dire de venir puiser en elle l’énergie et qui m’apparaît comme l’unique refuge. Je vis le terrible aveu de mon isolement, rendu jaloux de mes amis juifs qui disent rentrer à la maison quand l’Alya s’impose à eux.
Que se passe-t-il ? Moi qui affirme que le communautarisme est le drame des hommes puisqu’il les sépare et les oppose ; moi, le déiste qui se targue de ses conversations privées avec Dieu, moi qui me dit citoyen du monde, je cherche maintenant une famille, une communauté !
Alors je frappe aux portes d’Israël, priant qu’elle m’accueille, comme on accueille un orphelin. Mais je ne suis pas juif et ne le serai pas demain. Israël m’ouvrira-t-elle ses portes et son cœur ?
Patrice Picard de Nièvre et fervent lecteur du site Alyaexpress-News.
(Bourgogne Franche Comté – France)