Israël n’est pas prêt à offrir des concessions spectaculaires aux Palestiniens pour achever la normalisation avec l’Arabie saoudite. Au niveau politique, il y a unanimité concernant la « considération palestinienne » pour l’accord forgé entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, qui devrait également inclure Israël, et on s’attend à ce qu’il n’inclue pas de concessions de sécurité, ne serait-ce que déclaratives.
En fait, la principale inquiétude ne vient pas de la demande saoudienne, puisque le royaume est intéressé par un réseau de sécurité contre une éventuelle attaque iranienne, mais des demandes américaines qui pourraient mettre en difficulté les partenaires de droite de Netanyahu. Malgré cela, la volonté de poursuivre l’accord est dans l’intérêt des deux parties : d’une part, comme mentionné, un intérêt sécuritaire saoudien, et d’autre part – une réalisation diplomatique importante pour l’administration Biden juste avant l’année électorale.
Les éléments de droite au sein du gouvernement, le ministre des Finances Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Ben Gvir, peuvent leur compliquer la tâche d’indemniser les Palestiniens, mais, comme mentionné, avec les bonnes manœuvres politiques, ils peuvent « amener la chèvre » à la table des négociations, puis permettre également son retrait au profit d’un accord avec l’Arabie saoudite qui aidera à la campagne notamment contre l’Iran. Netanyahu sera amené à jongler entre les exigences de ses partenaires et la rare opportunité d’aboutir à un accord de normalisation avec l’Arabie saoudite précisément au moment où sa situation politique n’est pas prometteuse.
Dans l’opposition, quant à eux, ils ne savent pas s’ils le soutiendront avant que ses coordonnées ne soient publiées. Le parti du chef de l’opposition Lapid et ceux qui entourent Gantz ont déclaré à « Israel Today » qu’ils « agiraient dans le meilleur intérêt de l’État », et ont même exprimé leur volonté de soutenir en principe. L’entourage de Gantz a ajouté que s’ils finissaient par soutenir l’accord, il sera à l’extérieur du gouvernement et non à l’intérieur de celui-ci, et retirera du chapitre la possibilité d’établir un gouvernement d’union.