Il existe de sérieuses inquiétudes en Israël quant au fait que le succès des rebelles en Syrie affectera également les éléments extrémistes en Jordanie – et augmentera leur motivation à déstabiliser le gouvernement du roi Abdallah.

Dans le passé, nous avons publié que des discussions avaient eu lieu en Israël au niveau politique et sécuritaire, y compris au sein du cabinet, sur la possibilité que ce qui s’est passé en Syrie se reproduise également en Jordanie. De hauts responsables israéliens affirment qu’une telle décision affectera directement Israël, qui partage la plus longue frontière terrestre avec la Jordanie ( c’est à dire toute la longueur du pays : du sud au nord) .

La semaine dernière, Roy Case a rapporté que les diplomates arabes, préoccupés par un effet domino au Moyen-Orient, étaient également complices des craintes en Israël.

Comme mentionné, la question a été discutée au sein du cabinet, qui devrait se réunir demain d’une manière inhabituelle.

En Jordanie, il n’y a pas de rébellion ouverte contre le roi Abdullah II, mais il existe des tensions politiques et sociales qui ont parfois mis en lumière des critiques à son encontre ou envers le système monarchique du pays. Ces tensions proviennent principalement des facteurs suivants :

  1. Groupes tribaux et familles influentes : Certaines tribus jordaniennes, qui étaient historiquement des soutiens solides de la monarchie, ont exprimé leur mécontentement en raison de problèmes économiques ou d’un sentiment d’exclusion politique. Ces critiques ne constituent pas une rébellion armée mais plutôt une pression sociale et politique.
  2. Opposition politique : Bien que les partis politiques soient limités dans leurs actions, des groupes comme les Frères musulmans (via leur branche jordanienne, le Front d’Action Islamique) ont parfois exprimé leur désaccord avec les politiques gouvernementales, notamment sur des questions économiques, la corruption, ou les relations avec Israël.
  3. Protestations populaires : La Jordanie a vu des manifestations sporadiques concernant des problèmes économiques (augmentation des prix, chômage élevé, réformes fiscales). Ces mouvements sont souvent des protestations pacifiques, mais ils traduisent un mécontentement envers le gouvernement, parfois perçu comme dirigé indirectement contre le roi.
  4. Affaire du prince Hamzah : En 2021, un incident notable a impliqué le demi-frère du roi, le prince Hamzah, accusé de comploter pour déstabiliser le pays. Bien que le prince ait nié les accusations de complot, cette affaire a révélé des tensions au sein de la famille royale.

Le roi Abdullah II reste toutefois une figure respectée à l’international et bénéficie encore d’un soutien important à l’échelle nationale. Toute opposition ou critique contre la monarchie est généralement gérée à travers des moyens politiques ou sécuritaires, évitant une véritable insurrection ou rébellion.