Par Infos-Israel.News
L’atmosphère était électrique hier soir au sein du cabinet de sécurité israélien. Une confrontation virulente a éclaté entre le chef d’état-major, le général de Tsahal Eyal Zamir, et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, au sujet de la stratégie militaire à adopter dans la bande de Gaza. En toile de fond : le sort critique des otages encore détenus par le Hamas, et les tensions croissantes entre impératifs opérationnels, considérations humanitaires et réalités politiques.
Le point de rupture : « Tsahal doit foncer ! »
Le ton a été donné dès les premières minutes de la réunion, lorsque le général Zamir a présenté un état des lieux détaillé : Tsahal contrôle actuellement 75 % du territoire de la bande de Gaza. Mais le dilemme stratégique reste entier : comment poursuivre l’opération sans aggraver la situation des otages et sans plonger Israël dans une spirale diplomatique coûteuse ?

Itamar Ben Gvir, fidèle à son style percutant, a lancé : « Le rôle de Tsahal, c’est d’aller de l’avant, de charger sans hésiter ! ». Une déclaration qui a immédiatement suscité la fureur du chef d’état-major, qui a répliqué avec colère : « Avec tout le respect, c’est exactement ce que nous faisons. » Une source militaire a ensuite confirmé à huis clos que l’état des otages est “très préoccupant”, certains étant dans des conditions de détention extrêmes.
Trois options sur la table – aucune sans conséquences
L’armée israélienne a soumis au cabinet trois scénarios majeurs :
- Une conquête totale de la bande de Gaza, au prix de nombreuses vies, y compris potentiellement celles des otages, et d’un lourd fardeau de gestion administrative et diplomatique.
- Une négociation en vue d’un accord d’échange, solution soutenue par l’état-major dans le but de libérer les otages sans subir de pertes supplémentaires.
- Un blocus intensif de Gaza jusqu’à une reddition du Hamas, proposition jugée juridiquement problématique par la conseillère juridique du gouvernement et la procureure militaire en chef.
Le Premier ministre contraint d’intervenir
Face à l’escalade verbale entre Ben Gvir et Zamir, Benjamin Netanyahou a dû intervenir personnellement pour apaiser les tensions, appelant à l’unité et à la discipline au sein du cabinet. Il a également rappelé que la priorité demeure le retour des otages, tout en poursuivant la déstabilisation du Hamas et la démilitarisation de la bande.
Le casse-tête de l’aide humanitaire
Autre point de tension : l’acheminement de l’aide humanitaire et la question brûlante de sa captation par le Hamas. Il y a 48 heures, Netanyahou et le ministre Katz avaient exigé de Tsahal des garanties claires sur la non-diversion de l’aide vers les groupes terroristes. Or, selon des sources politiques, Tsahal n’a pas répondu de manière satisfaisante à cette demande.
Une solution intermédiaire ? Réaménagement de Rafah
Parmi les solutions à l’étude figure un plan de Tsahal visant à rétablir une zone de sécurité et de tri civil à Rafah, avec construction d’infrastructures temporaires et séparation stricte entre civils et terroristes. Mais ce projet, bien que prometteur, est long, coûteux et potentiellement retardataire pour la libération des otages.
Le dilemme moral et militaire d’Israël
Israël est confronté à un dilemme déchirant : comment continuer à frapper le Hamas et maintenir la pression stratégique, tout en préservant la vie des otages, qui se trouvent souvent au cœur même des zones de combat ? Le général Zamir et son état-major estiment que la précipitation militaire pourrait compromettre l’objectif supérieur : sauver des vies israéliennes.
Mais pour Ben Gvir, membre d’un courant politique plus intransigeant, l’inaction ou la lenteur sont inacceptables, et seules des actions musclées peuvent restaurer la dissuasion israélienne. Un affrontement d’approche qui illustre les tensions internes à la coalition.
Une situation explosive à tous les niveaux
À cela s’ajoute la pression croissante de la population israélienne, qui réclame à la fois la libération immédiate des otages et la fin des tirs de roquettes depuis Gaza. Sur la scène internationale, les appels à la retenue se multiplient, tandis que l’Iran continue de menacer d’embraser la région. Une conjoncture où chaque décision prise dans une salle du cabinet peut faire basculer des centaines de vies.
Une guerre sans solution simple
Ce qui ressort de ce débat houleux, c’est que la guerre à Gaza ne connaît pas de solution simple ni de victoire rapide. Israël paie le prix de décennies de retenue et de compromis imposés, et le Hamas exploite chaque faiblesse du système démocratique israélien. Le chef d’état-major comme les ministres le savent : l’issue se joue désormais sur un fil.
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