Cinq heures de sommeil en trois jours, des dizaines d’appels internationaux, et un quartier général improvisé dans une villa de luxe à Miami. Le Daily Mail britannique a révélé de nouveaux détails sur la manière dont Jared Kushner, gendre de Donald Trump, et l’homme d’affaires new-yorkais Steve Witkoff ont orchestré l’accord historique entre Israël et le Hamas — celui qui a conduit à la libération des otages et à la trêve à Gaza.
Tout a commencé à Indian Creek, la presqu’île surnommée “le bunker des milliardaires”, où se trouve la résidence de 32 millions de dollars de Jared Kushner et Ivanka Trump. C’est là que Kushner aurait reçu les premiers signaux indiquant que le Hamas se montrait ouvert à un compromis. À vingt minutes de route, dans la villa de Witkoff à Sunset Island, les deux hommes ont ouvert ce qu’ils ont eux-mêmes qualifié de “cellule diplomatique”, transformant un salon de bord de mer en centre de coordination pour une opération diplomatique d’envergure mondiale.
« Notre but était simple : transformer une opportunité fragile en une paix concrète », confie un proche de l’équipe à Daily Mail. De là , Witkoff et Kushner ont tenu une série d’appels avec Donald Trump, des membres du cabinet israélien et des responsables égyptiens et qataris. “C’est comme dans l’immobilier”, aurait plaisanté Witkoff. “Ce sont des négociations complexes, mouvantes, pleines d’émotions — exactement notre terrain de jeu.”
Du salon de Miami Ă la table du Caire
Selon la reconstitution publiée par la presse britannique, les pourparlers ont pris une tournure décisive lorsque Witkoff et Kushner ont réussi à convaincre Netanyahou de ne pas rejeter la proposition initiale du Hamas, mais d’en “explorer les aspects positifs”. « Nous avons encouragé Israël à adopter une approche constructive », a déclaré Kushner au New York Times. Quelques heures plus tard, le Premier ministre israélien donnait son feu vert au lancement de la première phase du plan Trump pour Gaza.
C’est alors que les deux hommes ont pris l’avion pour Charm el-Cheikh, où se tenait la dernière série de négociations sous médiation égyptienne. Arrivés à 6h30 du matin, ils ont enchaîné réunions et consultations sans sommeil. “Ils ont dormi à peine cinq heures en trois jours”, confie un haut responsable américain, “mais ils sentaient que les lignes bougeaient. Les deux camps commençaient à converger vers un accord.” À 2h30 du matin, le texte final était rédigé.
Le “moment Trump”
Derrière l’urgence diplomatique se profilait une ambition plus large : offrir à Donald Trump un succès historique de politique étrangère. Le président américain, qui avait promis “une paix durable et équitable pour toutes les parties”, suivait personnellement les échanges depuis la Floride. “L’objectif, c’était un tournant pour le Moyen-Orient — et une victoire politique pour Trump”, confie un membre de son entourage cité par Daily Mail.
Quelques heures plus tard, Witkoff et Kushner s’envolaient pour Jérusalem afin d’assister à la réunion du gouvernement israélien qui devait ratifier l’accord. “Quand ils sont entrés dans la salle, tout le monde s’est levé pour applaudir”, rapporte un témoin. “On savait qu’ils étaient venus comme émissaires du président américain. Et Trump reste immensément populaire en Israël, pour toutes les raisons que l’on sait.”
De la diplomatie à l’émotion
Le soir même, les deux hommes se sont rendus à Tel-Aviv, où des dizaines de milliers d’Israéliens s’étaient rassemblés place des Otages. Witkoff, ému, a déclaré : « J’ai rêvé de ce moment. Vous avez enduré la peur et la douleur sans jamais perdre la foi. Votre courage a inspiré le monde, et la foi combinée à la direction audacieuse de mon ami, le président Donald J. Trump, a rendu cette paix possible. »
Kushner, plus réservé, a ajouté : « Depuis le 7 octobre, mon cœur n’a jamais été en paix. Je portais en moi le poids de la souffrance des familles et la volonté de voir les otages rentrer chez eux. Ce soir, ce rêve devient réalité. »
Un retour de la “diplomatie par le privé”
L’opération Witkoff-Kushner illustre le retour d’un modèle de diplomatie à l’américaine, fait de réseaux personnels, d’intuition commerciale et d’approche transactionnelle. Loin des rouages bureaucratiques de Washington, ce duo de financiers a misé sur l’instinct et le pragmatisme. “Nous comprenons les gens, pas seulement les chiffres”, expliquait Kushner. “Il faut savoir qui joue un rôle honnête, qui bluffe, et jusqu’où chacun est prêt à aller. C’est la clé, en affaires comme en paix.”
Pour Israël, cette médiation privée aura eu le mérite de débloquer une situation figée depuis des mois. Pour Trump, elle consacre le retour d’un président-courtier qui rêve de s’imposer comme faiseur de paix au Moyen-Orient. Et pour Witkoff et Kushner, c’est l’occasion de prouver que la diplomatie, comme l’immobilier, repose sur un seul principe : la confiance — tant qu’elle tient.
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Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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