« Les femmes qui se sont converties Ă lâislam et ont dĂ©mĂ©nagĂ© dans les territoires », tel Ă©tait le titre dâun article tĂ©lĂ©visĂ© sur les couples mixtes, juifs et musulmans, diffusĂ© sur la DouziĂšme chaĂźne, il y a environ neuf ans.
« Comme dans beaucoup dâautres cas, la route vers les territoires passe par le cĆur », a dĂ©clarĂ© avec pathĂ©tique lâintervieweur Ohad Hamu, qui a parlĂ© dâune jeune femme juive tombĂ©e amoureuse dâun Arabe, sâest convertie Ă lâislam et a dĂ©mĂ©nagĂ© pour vivre avec lui prĂšs de JĂ©richo.

Photo : Yad LachaĂŻm
« Quand je commence Ă prier, une pierre tombe de mon cĆur. Je commence Ă respirer, tout disparaĂźt », a dĂ©clarĂ© Yael (le pseudonyme par lequel elle Ă©tait appelĂ©e dans lâarticle) alors quâelle posait pour une photo Ă JĂ©richo, vĂȘtue dâun voile noir dâoĂč seuls ses yeux ressortent. « Entre moi et Dieu, je suis musulmane », a-t-elle dĂ©clarĂ© dans une interview en Ă©tendant un tapis pour une priĂšre musulmane. « AprĂšs lâaccouchement, je nâai pas reçu le âShema Yisraelâ, mais jâai commencĂ© Ă lire le Coran. Câest ce qui a clĂŽturĂ© le dĂ©bat pour moi, je nâai aucun doute. »
Son mari musulman a Ă©tĂ© photographiĂ© Ă cĂŽtĂ© dâelle alors quâelle faisait dĂ©filer le rĂ©cit de leur rencontre. Dans une autre image, elle est photographiĂ©e avec sa belle-mĂšre la serrant dans ses bras et souriant tandis que lâintervieweur Hamo plaisante avec la belle-mĂšre sur lâaccent arabe sarcastique de sa belle-fille. « Ils commencent une nouvelle vie, exposĂ©s aux prĂ©jugĂ©s, au racisme ainsi quâĂ la haine », a dĂ©clarĂ© son beau-pĂšre, et lâinterviewĂ© a ajoutĂ© : « Je ne suis pas une personne libre. Jâai peur. Ils ont menacĂ© ma vie. Jâai peur des organisations religieuses et de ma famille. »
Ce nâest que vers la fin de lâarticle que la vĂ©ritable raison pour laquelle lâarticle a Ă©tĂ© filmĂ© est rĂ©vĂ©lĂ©e : lâavocat du mari parle des difficultĂ©s que les autoritĂ©s posent au mari sur le chemin de lâobtention de la carte dâidentitĂ© bleue. « Nous avons fait lâentretien pour quâil obtienne une carte dâidentitĂ© bleue », dit-elle aujourdâhui. « Ils mâont forcĂ© Ă prendre une photo avec le voile et le tapis de priĂšre. Jâai fait tout ce quâils mâont dit, comme un robot. JâĂ©tais lĂ sans opinion personnelle, un animal mort, comme un zombie, faisant ce quâon me dit de faire sans poser de questions. »
Elle sâappelle Dana. Cela fait environ quatre ans quâelle est sortie dâune relation destructrice et violente, mais le processus de rĂ©habilitation est encore long. « Le fait que je sois sortie de lĂ est un miracle », dit-elle avec enthousiasme. Elle a rĂ©cemment tournĂ© une vidĂ©o pour lâorganisation Yad Lachaim, dans laquelle elle a Ă©tĂ© interviewĂ©e par Yanon Magal, et elle lui a racontĂ© de quoi elle avait Ă©tĂ© sauvĂ©e et lui a demandĂ© de donner de lâespoir Ă dâautres femmes en couple avec un partenaire musulman. « Je veux inspirer un vĂ©ritable espoir », dit-elle. « Jâentends ce que les captifs ont vĂ©cu Ă Gaza et je les comprends. Beaucoup de femmes qui vivent avec un partenaire musulman les comprennent. Nous seuls savons ce que nous avons vĂ©cu, mais il est important quâelles sachent quâil est possible de sortir de Gaza. «Â
Dana a vĂ©cu Ă JĂ©richo pendant plus de dix ans et a eu cinq enfants avec son partenaire musulman jusquâĂ ce quâelle puisse sortir de lĂ avec lâaide de lâorganisation. Aujourdâhui, aprĂšs le massacre de Simâhat Torah, elle veut raconter la vĂ©ritable histoire de sa vie de musulmane, et elle est sĂ»re que câest prĂ©cisĂ©ment maintenant que de nombreuses femmes qui vivent comme elle lâĂ©couteront et comprendront quâil sâagit dâexploitation et dâabus. « La vĂ©ritĂ© mâa explosĂ© au visage », dit-elle. « Dans une interview avec la DouziĂšme chaĂźne, jâai dit que jâĂ©tais un exemple selon lequel on peut vivre ensemble, mais ce nâest tout simplement pas vrai. Câest une vie malheureuse. »
Que signifie « besoin » ?
Est-ce que toutes les femmes vivent là -bas comme ça ?
« La majorité », dit-elle. « La situation de toutes les femmes lĂ -bas est mauvaise et il nây a personne pour les aider. » Le fait quâelle soit juive Ă©tait dans de nombreux cas Ă son dĂ©triment, mais cela la sauvait aussi souvent des coups : « Ses parents avaient peur quâil mâarrive quelque chose et que lâarmĂ©e entre Ă cause de cela. Quand nous vivions avec eux, sa mĂšre se tenait entre lui et moi quand il voulait me battre, et elle a pris les coups. » Ce jour-lĂ , il lâa Ă©galement chassĂ©e de la maison, lâa mise dans la voiture et lâa dĂ©posĂ©e au carrefour Almog . « Je suis retournĂ© Ă JĂ©richo en auto-stop. Je nâĂ©tais pas prĂȘt Ă y laisser mes enfants. »
En 2015, son mari lâa informĂ©e quâil souhaitait prendre une seconde Ă©pouse. « MĂȘme avant cela, il avait dâautres femmes, certaines dâentre elles quâil avait ramenĂ©es Ă la maison, mĂȘme lorsque jâĂ©tais enceinte », dit-elle. En plus de cela, il lâa endettĂ©e dâun demi-million de shekels Ă la banque : « Je devais faire tout ce quâil disait sur le compte. Dâune maniĂšre miraculeuse, câĂ©tait aussi ma possibilitĂ© de mâen sortir, car jâai commencĂ© Ă rencontrer quelquâun qui mâa orientĂ© vers Yad Lehaim
En 2020, Dana, avec lâaide de ses frĂšres, a rĂ©ussi Ă sâenfuir Ă Dimona, la ville de rĂ©sidence de sa mĂšre. « Deux jours auparavant, jâai dĂ©chirĂ© le ciel avec mes larmes et jâai dit Ă Dieu : je ne partirai jamais dâici ! Soit il me tuera, soit je me suiciderai. Sâil vous plaĂźt, faites sortir moi et les enfants ! » AprĂšs quelques jours, son mari a demandĂ© le divorce et elle a pu rapidement terminer la procĂ©dure de divorce. Cependant, mĂȘme le divorce nâa pas mis fin Ă cette relation destructrice : « AprĂšs le divorce, il a commencĂ© Ă me traquer. Sans les gens de Yad Leahim, je nâaurais pas survĂ©cu. Ils Ă©taient avec moi au tĂ©lĂ©phone jour et nuit, parce que je Jâai eu des crises dâangoisse Ă cause de son harcĂšlement. Il a Ă©galement envoyĂ© des menaces aux enfants, ils mâont fait des coupures dans les roues et la voiture a Ă©galement Ă©tĂ© cambriolĂ©e, câĂ©tait un vĂ©ritable traumatisme. »
Aujourdâhui, elle souffre dâun post-traumatisme persistant et Yad Leahim lâaccompagne pleinement et lâaide Ă bĂ©nĂ©ficier dâune thĂ©rapie Ă©motionnelle, de mĂ©dicaments et dâun encadrement parental. « Quand jâĂ©tais lĂ -bas, jâĂ©tais littĂ©ralement au bord de la folie », tĂ©moigne-t-elle.  » LĂ -bas, ils me prenaient tout : les vĂȘtements que ma mĂšre achetait pour moi et les enfants, mĂȘme le shampoing et le dentifrice, mais aussi lâargent de la sĂ©curitĂ© sociale. Mentalement, je nâavais pas non plus mon mot Ă dire, jâĂ©tais comme un robot, je faisais tout. On mâa dit quâil mâa fallu du temps pour mâarrĂȘter. Câest aussi Ă ce moment-lĂ que jâai rĂ©ussi Ă mâenfuir », raconte-t-elle. « Ils mâont convaincu que je ne me dĂ©brouillerais pas dehors et que je nâavais vraiment rien quand je suis parti de lĂ -bas, pas de rĂ©frigĂ©rateur, pas de machine Ă laver, rien. Dans une relation comme celle-ci, vous ĂȘtes dans une situation oĂč vous nâavez rien dâautre que le CrĂ©ateur de le monde. »
Elle se renforce en observant les mitsvot et ses jeunes enfants étudient dans un cadre religieux. « Je suis dans une place complÚtement différente en Dieu », dit-elle, « Yad Lachaim, le bracelet, éduque ou encadre chacun de mes enfants et ils renforcent leur judaïsme. »
« Ce que jâai vĂ©cu, ils le vivent doublement. Dans la culture musulmane, le mari obtient tout ce quâil veut de la femme, quelle que soit sa volontĂ©. Les femmes nâont pas le libre choix, seul lâhomme est important. La violence mentale et le contrĂŽle psychologique Ce que jâai vĂ©cu est similaire Ă ce que le Hamas nous fait aujourdâhui : ils jouent avec notre esprit pour provoquer une rupture absolue. Il est clair pour moi que si je ne sortais pas de lĂ , je deviendrais fou avant de mourir mentalement. Lâhumiliation est pour eux un motif fort, la blessure mentale passe avant la blessure physique, et Ă partir de lĂ , il est plus facile de briser la personne. »
>MalgrĂ© ce que vous avez vĂ©cu, vous parlez de gratitude et dâencadrement privĂ©.
« Par la grĂące du ciel, moi et mes cinq enfants avons Ă©tĂ© sauvĂ©s de lĂ . Je suis effectivement blessĂ© mentalement, mais il y a aussi des femmes qui reviennent blessĂ©es physiquement et sans leurs enfants, qui restent derriĂšre. Concernant la foi, depuis que je suis enfant Jâai parlĂ© Ă Dieu », dit-elle. « Sâaccrocher Ă la foi mâa beaucoup aidĂ© et mâa donnĂ© de la force. Au fur et Ă mesure que je devenais plus fort, jâai rĂ©alisĂ© Ă quel point Dieu Ă©tait avec moi, et câest probablement ce que jâai dĂ» traverser. Câest ma mission, et cela me fortifie. Je Je suis reconnaissant parce que je suis un miracle visible et jâai un amour infini pour le CrĂ©ateur du monde. » .
Dans quelle mesure ĂȘtes-vous connectĂ© Ă votre judaĂŻsme aujourdâhui ?
TrĂšs connectĂ©. Je prie Dieu chaque jour, lui demandant de me pardonner le passĂ© et de me donner de la force pour lâavenir. Je remercie Ă©galement Dieu de mâavoir envoyĂ© la main des frĂšres. Une main aux frĂšres est celui qui mâa donnĂ© la sienne et mâa sauvĂ© du trou dans lequel jâĂ©tais. Celle qui mâa donnĂ© la force dâavancer et qui mâa montrĂ© que beaucoup de femmes ont franchi ce pas avant moi, en sont sorties et ont commencĂ© une nouvelle vie.
Je reste modeste, je participe aux samedis de lâorganisation, je parle aux filles qui sont dans une situation comme la mienne pour les aider Ă sâen sortir et je sens que Dieu mâaccueille Ă bras ouverts.
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Ces jours-ci, Yad Leahim mÚne une campagne visant à demander au grand public de participer aux vastes activités de sauvetage et de réhabilitation menées auprÚs de ces femmes juives et de leurs enfants.
« Nous voulons tous avoir la chance dâavoir une bonne et douce annĂ©e, et cette fois, au milieu de la guerre avec nos ennemis, nous avons besoin dâune bĂ©nĂ©diction particuliĂšre : pour la protection, pour de bons moyens de subsistance, pour les enfants, pour le reste de la vie. le corps et lâĂąme, pour un foyer paisible et des mariages dĂ©cents. Câest le moment de rĂ©colter un don pour sauver ces femmes et ces enfants des villages arabes.
Ă Roch Hachana et Ă Yom Kippour, nous organiserons des priĂšres dans les lieux saints et auprĂšs des grands et justes de la gĂ©nĂ©ration dâIsraĂ«l dans lesquels vos noms seront mentionnĂ©s, et nous organiserons Ă©galement des priĂšres spĂ©ciales Ă la veille de Roch Hachana et Ă la veille de Yom Kippour Ă la mĂ©moire du âBaal Peri Haâaretzâ Rabbi Menachem Mendil de Vitapesq ZIA qui est Ă TibĂ©riade et lâun des Ă©tudiants du Magid de Mezrich
Le centre dâenregistrement des priĂšres a indiquĂ© quâil est recommandĂ© de transfĂ©rer les noms dĂšs maintenant et de ne pas attendre les heures stressantes des derniers jours. Les noms peuvent ĂȘtre transfĂ©rĂ©s ici sur le site Web de Yad Lachaim ou en appelant la hotline au *9234.
Yad Leahim tient Ă souligner que la vidĂ©o vise Ă©galement Ă sensibiliser le public Ă cette question, afin de susciter de plus en plus dâenquĂȘtes sur le sujet. « Si vous connaissez une femme juive qui se trouve dans une situation similaire, contactez-nous au plus vite et nous ferons tout pour lâaider », exhorte lâorganisation.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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