Dimanche, les citoyens polonais se rendront aux urnes pour voter au deuxiĂšme tour dĂ©cisif de lâĂ©lection prĂ©sidentielle, la plus importante campagne Ă©lectorale de lâUE en 2020. La ville libĂ©rale de Varsovie, avec Rafal Trzaskowski, est susceptible dâinfluencer dans les annĂ©es Ă venir la direction dans laquelle la Pologne, membre de lâUnion europĂ©enne Ă Bruxelles, est accusĂ©e dâĂ©roder la dĂ©mocratie.
La campagne Ă©lectorale a rĂ©vĂ©lĂ© la profonde polarisation politique en Pologne entre conservateurs et libĂ©raux. Le parti au pouvoir conservateur a pris ces derniĂšres annĂ©es une sĂ©rie de mesures qui, selon les commentateurs, Ă©rodent la dĂ©mocratie, notamment en faisant avancer les rĂ©formes du systĂšme juridique de lâUE qui affirment quâelles renforcent lâinfluence des politiciens sur le systĂšme judiciaire.
Le prĂ©sident de la Pologne a le droit de veto sur les lois, et le candidat libĂ©ral Rafal Trzaskowski a promis que sâil Ă©tait Ă©lu prĂ©sident, il utiliserait ce droit pour bloquer les lois qui, selon lui, sont prĂ©judiciables Ă la dĂ©mocratie. Ătant donnĂ© que seuls quelques pouvoirs sont confĂ©rĂ©s au prĂ©sident de la Pologne, il est peu probable que Rafal Trzaskowski puisse, sâil est Ă©lu, apporter un changement significatif pour la Pologne, mais sa victoire entraverait gravement la capacitĂ© du Parti de la justice et de la justice Ă rĂ©aliser son programme.
Lors du premier tour des Ă©lections, qui sâest tenu le 28 juin et dans lequel plusieurs autres candidats ont concouru, le prĂ©sident sortant Andrzej Duda est arrivĂ© en premiĂšre place et TchaĂŻkovski en deuxiĂšme. Dans la perspective du vote dâaujourdâhui, auquel seuls les deux candidats se sont qualifiĂ©s, les sondages ont prĂ©dit une bataille trĂšs serrĂ©e.
Tout au long de la campagne, Andrzej Duda sâest prĂ©sentĂ© comme le protecteur de la Pologne catholique et a mis lâaccent sur les gĂ©nĂ©reux programmes de protection sociale promus Ă son Ă©poque et a changĂ© la vie de nombreux Polonais, en particulier dans les zones pĂ©riphĂ©riques pauvres. « Je crois que nous pouvons construire la Pologne dont nous rĂȘvons â juste la Pologne, la Pologne riche, la Pologne forte », a-t-il dĂ©clarĂ© vendredi Ă ses partisans, leur demandant de comparer la qualitĂ© de vie actuelle avec la Pologne avant de prendre ses fonctions. « Je crois en notre capacitĂ© Ă construire une Pologne qui protĂ©gera les faibles et nâaura pas Ă craindre les forts. »
Mais tandis que Andrzej Duda a souligné sa position du cÎté des faibles, tout au long de la campagne, il a critiqué bon nombre de ses déclarations et ses partenaires perçus comme des déclarations homophobes et antisémites.
Pas plus tard que ce week-end, la branche dâEurope centrale de lâorganisation juive AJC a accusĂ© la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision publique polonaise TVP dâavoir jouĂ© un rĂŽle « haineux » lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle. En particulier, lâorganisation a attaquĂ© la chaĂźne pour un reportage diffusĂ© jeudi sur une Ă©mission dâinformation populaire, un reportage soulevant la question de savoir si Rafal Trzaskowski « coopĂ©rerait avec les demandes juives » de restitution des biens. « Quâarrive-t-il Ă la tĂ©lĂ©vision publique en Pologne ? », ont tweetĂ© des membres de lâorganisation sur Twitter. « Hier, elle a de nouveau mis en garde contre » la satisfaction des exigences juives « . Est-ce parce que vous pensez quâune campagne de haine affectera de nombreux Polonais ? Pensez au message quâelle vĂ©hicule. » Une dĂ©claration de Reuters a dĂ©clarĂ© Ă la chaĂźne polonaise quâelle Ă©tait choquĂ©e par lâutilisation par la chaĂźne polonaise dâidĂ©es antisĂ©mites ».
La chaĂźne dâĂtat, qui, selon les observateurs internationaux, a Ă©tĂ© fortement biaisĂ©e ces derniĂšres annĂ©es en faveur du parti au pouvoir, a dĂ©jĂ Ă©tĂ© critiquĂ©e lors des Ă©lections, lorsquâelle a attaquĂ© Rafal Trzaskowski pour avoir suggĂ©rĂ© prĂ©cĂ©demment que la Pologne nĂ©gocie avec des organisations juives pour restaurer les biens juifs volĂ©s pendant la Seconde Guerre mondiale.
Jeudi, le chef du Parti conservateur du droit et de la justice, a attaquĂ© Rafal Trzaskowski et a dĂ©clarĂ© quâil nâĂ©tait pas assez patriotique Ă propos de la restauration des biens : « Comment quelquâun avec une petite Ăąme polonaise, un petit cĆur polonais peut-il dire une telle chose ? » « Il ne fait aucun doute que Rafal Trzaskowski nâen a pas, un fait qui, selon lui, mĂ©rite dâĂȘtre discutĂ©. » Rafal Trzaskowski a rĂ©pondu : « Câest exactement de cela quâil sâagit pour les Ă©lections â sur la question de savoir si nous vivrons dans un pays oĂč le chef du parti au pouvoir peut dire que nous sommes des ordures, que nous nâavons pas de cĆur polonais, que nous nâavons pas dâĂąme polonaise ».
Rafal Trzaskowski est Ă©galement devenu la cible dâattaques conservatrices en raison de son cĂŽtĂ© du peuple LGBT. Il a notamment participĂ© Ă des dĂ©filĂ©s de fiertĂ© et promis de promouvoir des cours dâĂ©ducation sexuelle dans les Ă©coles de Varsovie. « Avez-vous dĂ©jĂ entendu une telle homophobie, un tel antisĂ©mitisme, de telles attaques contre quiconque a assez de courage pour dire ânous sommes fatiguĂ©sâ ? », A-t-il demandĂ© vendredi Ă ses partisans.
Bien quâil ait promis de bloquer les rĂ©formes du parti au pouvoir conservateur dans le systĂšme judiciaire et condamnĂ© ses attaques contre les minoritĂ©s, Rafal Trzaskowski a soulignĂ© quâil nâavait pas lâintention de modifier ses programmes de protection sociale populaires et quâil ne chercherait pas Ă relever lâĂąge de la retraite.
Rafal Trzaskowski essaie de se prĂ©senter comme un homme qui peut unir la Pologne partitionnĂ©e, mais de nombreux commentateurs pensent que si une victoire est attendue, la Pologne sera confrontĂ©e Ă une pĂ©riode dâaffrontements entre le palais prĂ©sidentiel et le parlement.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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