Le capitaine de l’équipe nationale d’Israël a répondu fermement aux questions des journalistes norvégiens avant le match de qualification pour la Coupe du monde : « Je ne cherche pas la confrontation, mais je vous rappelle que nous avons des otages à Gaza qui sont en train de mourir. »
L’entraîneur Ran Ben Shimon : « Il est important pour moi que nous ne nous effacions pas. Comment arrêter Haaland ? Tout le monde devra aider. »

L’équipe nationale israélienne n’a pas impressionné lors de son premier match de qualification pour la Coupe du monde 2026, mais elle a réussi à renverser la situation et à battre l’Estonie 2-1. Demain (mardi, 21h45), un défi bien plus grand l’attend avec la Norvège, dont les stars n’ont eu aucun mal à inscrire cinq buts contre la Moldavie samedi dernier.

Ce soir s’est tenue la conférence de presse précédant ce match à haute tension. L’entraîneur de l’équipe, Ran Ben Shimon, était accompagné du capitaine Eli Dasa, qui n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a été interrogé sur les déclarations des joueurs et des officiels de la fédération norvégienne. Il a réitéré ses propos avec des messages percutants.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Dasa a déclaré à propos des critiques venant de Norvège :
« Il n’y a aucun problème à exprimer une opinion, mais encore faut-il savoir de quoi on parle. J’aimerais voir si ceux qui nous critiquent en Norvège sont capables de situer Gaza sur une carte. S’ils y arrivent, je les écouterai. Je ne parlais pas d’un joueur en particulier, mais de la vie en général. J’ai écouté votre entraîneur et peut-être que vos joueurs devraient apprendre de lui. J’ai aussi entendu votre attaquant vedette (Erling Haaland), et il a choisi de ne pas parler d’un sujet qu’il ne comprend pas. Il s’est concentré uniquement sur le football. »

Concernant les rumeurs selon lesquelles les joueurs israéliens refuseraient d’échanger leurs maillots avec les Norvégiens, Dasa a répondu :
« Je suis sûr que certains d’entre nous seraient ravis d’échanger leurs maillots avec les joueurs norvégiens. Nous sommes des professionnels, nous respectons nos adversaires et nous ferons sûrement des échanges de maillots. »

Un match loin de chez soi et une qualification qui ferait rêver

Interrogé sur la Norvège, Dasa a reconnu :
« Nous les connaissons bien, nous les suivons en championnat. C’est une excellente équipe, probablement l’une des meilleures en termes de talent et qui a toutes ses chances de se qualifier dans ce groupe. »

Sur le fait que les matchs « à domicile » se jouent à Debrecen (Hongrie) :
« Tout d’abord, je veux remercier la Hongrie, c’est un véritable ami d’Israël. Nous aurions aimé jouer chez nous devant un stade plein, et nous espérons que vous viendrez en Israël un jour. »

Sur ce que représenterait une qualification pour la Coupe du monde :
« Chaque petit moment de bonheur dans notre pays nous élève au maximum. Nous sommes en extase pour tout, alors je n’ose même pas imaginer la joie si nous nous qualifions pour la Coupe du monde. Tout le monde serait heureux, juifs et musulmans. J’espère que ça arrivera. »

Un contexte pesant depuis le 7 octobre

À propos des sentiments des Israéliens depuis les attaques du 7 octobre :
« Nous ne nous sentons pas à l’aise partout, surtout depuis le 7 octobre, mais nous y sommes habitués et cela nous renforce. Nous sommes prêts pour toutes les compétitions, nous voulons nous battre et rendre notre peuple fier. Mais nous n’oublions jamais nos otages qui sont retenus à Gaza dans des conditions inhumaines. Nous ne pourrons pas retrouver une vie normale tant que tous ne seront pas rentrés. Donc, quand vous me parlez de Gaza, je vous rappelle qu’il y a des otages affamés là-bas, qui souffrent. Quand cela arrivera en Norvège – et je ne vous le souhaite pas – alors vous pourrez en parler. »

Dasa s’est ensuite adressé aux médias israéliens :
« Je ne cherche jamais la confrontation, mais certaines choses sont agaçantes. Donnez au moins les deux versions des faits, c’est important, même si nous ne serons pas amis après. Il faut comprendre l’histoire dans son ensemble, et je n’aime pas qu’on porte atteinte à mon pays. »

Sur le plan sportif, il a conclu :
« C’est une équipe de haut niveau. Ce n’est peut-être pas l’Italie, mais elle est très forte et nous avons confiance après notre dernière campagne. Ce sera un match difficile, j’espère que nous ferons le travail comme il faut. Je suis dans une bonne période et Ran (Ben Shimon) ne m’a pas convoqué par hasard, il suit tous nos progrès, c’est ce qui compte le plus. Je suis content de mon match contre l’Estonie, mais ça, c’est déjà de l’histoire ancienne. »

L’entraîneur Ben Shimon : « Nous devons être courageux »

Après Dasa, l’entraîneur Ran Ben Shimon a pris la parole :
« Comme l’a dit notre capitaine, nous allons affronter une équipe très forte et nous nous attendons à un match difficile. »

Sur Erling Haaland :
« Je ne crois pas en la peur. Mais tous les joueurs devront se donner à fond et s’entraider pour le contenir. »

Sur le conflit israélo-palestinien et les tensions :
« Nous ne jouons pas devant notre public, mais justement, c’est une raison supplémentaire pour donner de la joie à notre peuple. Nous nous concentrons uniquement sur le football, sur les tactiques, et rien d’autre. Ce qui se dit en Norvège ne m’intéresse pas. Mon capitaine a parfaitement résumé la situation, je ressens exactement la même chose que lui, et je fais tout pour préparer mon équipe à un match très difficile. »

Concernant les favoris du groupe :
« Je déteste analyser les choses ‘sur le papier’. Nous ferons tout pour gagner, même si ce sera très compliqué. Nous avons nos objectifs et la Norvège a les siens. Mais j’ai confiance en mes joueurs, ils sauront s’adapter et se battre. »

Sur la façon de contrer la Norvège :
« Si je dévoile notre stratégie, ce ne sera ni intéressant ni utile. Mais nous avons un plan pour chaque scénario. Ce qui est crucial, c’est que nous soyons une équipe courageuse, qui ne se laisse pas écraser par son adversaire. »

Enfin, à propos de l’importance du match contre la Norvège :
« Je ne suis pas du genre à envisager les pires scénarios, mais je ne fais pas non plus de plans sur la comète. Ce que je sais, c’est que les supporters de l’équipe nationale sont différents des supporters de clubs. Les encouragements après l’Estonie m’ont fait chaud au cœur, mais dès le lendemain, c’était du passé. Nous allons tout donner contre la Norvège pour rendre notre peuple fier, c’est notre motivation principale dans le vestiaire. »

Sur le gardien Daniel Peretz et les critiques après le match contre l’Estonie :
« Je n’ai pas vu les critiques, et pour moi, le but encaissé n’était pas de sa faute. Ce que je peux dire, c’est que Daniel n’est pas seulement un gardien talentueux, c’est une personnalité incroyable, un vrai leader dans notre équipe. J’ai une totale confiance en lui. »