Déclaration choc du ministre Amichaï Eliyahou sur les otages : “Pas la priorité” – la riposte des familles est cinglante

Alors que 663 jours se sont écoulés depuis le massacre du 7 octobre et l’enlèvement de civils israéliens par le Hamas, une déclaration du ministre israélien du Patrimoine, Amichaï Eliyahou, provoque une onde de choc dans tout le pays. Interrogé sur la question des otages encore détenus dans les tunnels de la terreur à Gaza, il a déclaré ce mercredi sur les ondes de Kol Ha’haï :

“Les otages doivent être considérés comme des prisonniers de guerre. On ne traite leur cas qu’après la victoire. Ce n’est pas ‘d’abord les otages’. Ce bégaiement stratégique fait qu’ils sont toujours là-bas.”

Un propos glaçant. Dans un pays où le sort des otages est un sujet existentiel, la réaction ne s’est pas fait attendre.

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Les familles des otages : “Un effondrement moral du gouvernement”

Le QG des familles des otages a réagi dans un communiqué incendiaire :

“Les propos choquants du ministre Eliyahou dépassent même son propre seuil de décence déjà bas. Il incarne l’échec moral de ce gouvernement. Il ne représente pas le peuple d’Israël, qui exige la libération de TOUS les otages et la fin de la guerre.”

Le message est clair : considérer les otages comme des ‘prisonniers de guerre’ est une insulte à la réalité.

“Il ne s’agit pas de soldats capturés en uniforme sur un champ de bataille. 50 hommes et une femme ont été enlevés de leur domicile, sur le sol souverain de l’État d’Israël, par une organisation terroriste. Ce n’est pas de la guerre conventionnelle, c’est du terrorisme pur.”

Les familles rappellent que selon les sondages, 80% de la population israélienne soutient un accord de libération globale des otages, quitte à stopper les combats pour les sauver. “Le peuple comprend ce que le gouvernement refuse d’intégrer : on ramène tout le monde chez lui, sans exception, maintenant.

L’opposition religieuse s’unit pour les otages

Dans un geste inhabituel, les partis ultra-orthodoxes Shass et Yahadout HaTorah ont annoncé qu’ils soutiendront toute proposition de libération des otages soumise à la Knesset, malgré leur retrait récent du gouvernement pour cause de trahison des engagements.

“Il n’existe pas de mitsva (commandement) plus importante que le ‘Pidyon Shvouim’ (rachat des captifs). Nous appelons le Premier ministre à faire tout ce qui est en son pouvoir pour ramener nos frères et sœurs des tunnels de la mort du Hamas.”

Des propos qui servent… le Hamas ?

L’accusation la plus grave contre Eliyahou vient peut-être de cette phrase du QG des familles :

“Parler ainsi des otages, c’est affaiblir Israël et renforcer le Hamas.”

En effet, chaque mot, chaque hésitation, chaque voix politique qui refuse de placer les otages au cœur de l’agenda national, est immédiatement utilisée par les ennemis d’Israël comme levier psychologique et de propagande. Le Hamas ne se cache même plus : ses vidéos de propagande montrent les otages dans des conditions inhumaines, pour provoquer la division interne israélienne et semer le doute sur la détermination du pays à sauver les siens.

Pendant ce temps, les otages souffrent

Cette nouvelle sortie politique survient alors que le Jihad islamique a diffusé une vidéo montrant Rom Breslavski, un des otages, hagard et épuisé, dans un nouveau message psychologique à destination des familles. Des négociations seraient en cours, selon certaines sources diplomatiques, et un émissaire américain aurait rencontré Netanyahou puis visité Gaza dans un dernier effort de médiation.

En parallèle, le souvenir d’Afrat Katz, tuée par erreur par Tsahal le 7 octobre à Nir Oz, vient rappeler la confusion extrême et le drame humain de cette journée noire, que le gouvernement actuel semble avoir déjà archivée dans une indifférence inquiétante.

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Pendant que certains politiciens débattent de vocabulaire, des mères, des pères, des enfants, des grands-parents pourrissent dans des tunnels infestés, privés de lumière, d’eau, et de toute humanité.
La priorité, pour tout gouvernement qui se prétend éthique, doit être la vie humaine. Pas les sondages. Pas les ambitions politiques.

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