Hariri, le premier ministre libanais âgé de 47 ans a démissionné ce samedi à 04h11, après une menace d’attentat contre lui et sentant sa vie en danger.

Cette démission n’est pas sans conséquence, car elle va changer la politique dans la région, et il ne fait aucun doute que d’autres vont profiter de cette occasion planifiée et forcée. Vendredi, Hariri s’est réuni à Beyrouth avec le conseiller principal en politique étrangère et ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Khamenei-Ali Akbar Velayati. Immédiatement après cette réunion, il s’est assis dans son avion privé et s’est envolé pour l’Arabie Saoudite pour la deuxième fois en une semaine.

Puis d’Arabie Saoudite,  Hariri a annoncé sa démission, notant qu’il sentait une menace pour sa vie, et que le Liban était dirigé par l’Iran, qui a été dévasté et détruit tous les pays du Moyen-Orient. L’Iran a semé «la peur et la destruction» dans plusieurs pays, dont le Liban. Hariri a également annoncé qu’à ce stade, il ne retournera pas au Liban.

Il y a à peine cinq mois, le 25 juillet, Saad Hariri se tenait sur la pelouse de la Maison Blanche à Washington aux côtés du président Donald Trump. Hariri est venu à Washington pour convaincre Trump de laisser l’armée libanaise participer à l’opération militaire prévue contre  l’Iran, pour empêcher les rebelles syriens, dont certains appartenaient à Daesh et quelques-uns à l’organisation Jabhat al Nocera, situées dans les zones frontalières libanaises syriennes qu’ils contrôlaient.

Le président Trump non seulement a donné son consentement mais a également envoyé des forces spéciales américaines pour y participer.

Ni Trump, ni Hariri, et assez curieusement aucun responsable israélien n’ont empêché le fait que  la frontière libano-syrienne soit devenue un pont terrestre entre l’Iran et la Syrie et le Liban-à travers l’Irak. Aujourd’hui, ce pont terrestre est devenu un fait militaire stratégique.

Les sources saoudiennes ont publiées samedi que Hariri s’est rendu samedi en Arabie Saoudite, après son précédent voyage le mardi 31 octobre à Riyad quand il a rencontré le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman.

Suite à cette récente tentative d’assassinat, dont les coupables pourraient être des associés comme l’Iran et le Hezbollah ou même le service de renseignement syrien qui a tué son père dans le passé.

Une question se pose, pourquoi Hariri a-t-il accepté de voir le dirigeant iranien quelques heures avant de s’enfuir en Arabie Saoudite et annoncer sa démission ?

Cependant nous ne pouvons ignorer deux faits principaux :

1. Hariri est lui-même est responsable de la situation dans laquelle l’Iran et le Hezbollah gouvernent maintenant le Liban. Il était l’homme qui, il y a seulement deux ans, en octobre 2016, a ouvert la voie à l’élection de Michel Aoun, l’allié chrétien du dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à la présidence du Liban.

En d’autres termes, Hariri était l’homme qui a forgé une alliance entre les sunnites, les chrétiens et les chiites libanais. Il était également l’homme dont l’accord a permis au Hezbollah de transformer l’armée libanaise en une branche opérationnelle du Hezbollah, permettant à Nasrallah d’envoyer des forces supplémentaires à la guerre en Syrie. Pendant cette période, l’Arabie saoudite a rompu ses liens avec Hariri.

2. La fuite de Hariri ce samedi du Liban vers l’ Arabie Saoudite aurait été planifiée par le Hezbollah, qui est déjà  contre Trump et le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman, ou plutôt les services secrets américains et saoudiens.
Même si ces choses sont vraies, elles ne modifient pas le fait que l’évasion de Hariri en Arabie Saoudite, renforce la domination du Hezbollah au Liban, et l’emprise militaire de l’Iran non seulement aux frontières syriennes et libanaises avec Israël.

 

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