Alors que les spéculations vont bon train autour d’un possible cessez-le-feu avec le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a transmis à Tsahal une demande urgente : préparer une opération de transition dans la région de Rafah. Une décision prise dans la discrétion, quelques heures avant la convocation d’un conseil de sécurité restreint.
Selon des sources israéliennes, une délégation de négociation aurait décoller dans la nuit pour Doha, au Qatar, pour entamer ce que les diplomates appellent désormais des « pourparlers de proximité » avec le Hamas. Une avancée qui provoque déjà de vives tensions au sein du gouvernement.
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Un cessez-le-feu « partiel » sous haute tension
Si les tractations semblent s’accélérer, elles se heurtent encore à des divergences majeures. Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, fidèle à sa ligne dure, rejette catégoriquement l’idée d’une « pause humanitaire » en échange de la libération progressive des otages.
« Parler de désarmement de Gaza dans un futur hypothétique tout en retirant maintenant nos troupes, relâchant des centaines de terroristes et ravitaillant le Hamas à coup de convois humanitaires, c’est récompenser le terrorisme ! », a-t-il lancé.
Il appelle plutôt à un retour au plan de “victoire totale”, incluant la reconquête complète de la bande de Gaza et une cessation absolue de l’aide humanitaire. Ben Gvir, comme d’autres membres de la coalition, exige que toute forme de capitulation déguisée soit rejetée, même au prix de la rupture gouvernementale.
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Rafah, nouveau point chaud stratégique
Le Premier ministre a ordonné à l’armée de préparer un plan pour sécuriser le passage de Rafah d’ici jeudi. Objectif : organiser un transfert contrôlé de civils vers le sud de l’enclave, dans une zone encore sous contrôle israélien même en cas de retrait partiel. Une opération délicate, qui soulève à la fois des défis militaires et humanitaires.
La proposition évoque la création d’une zone humanitaire réglementée, encadrée par les forces israéliennes, avec distribution d’aide sous supervision onusienne. Cette distribution serait retirée aux ONG américaines impliquées jusqu’à présent, ce que les courants radicaux au sein du cabinet présentent comme un pas vers l’étranglement du Hamas.
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Une négociation sous surveillance politique
Malgré les réticences internes, Netanyahu s’envole pour Washington afin de rencontrer Donald Trump et sécuriser son appui diplomatique. Selon plusieurs sources, le président américain a salué l’idée d’un cessez-le-feu progressif, mais uniquement conditionné à la fin de la menace militaire du Hamas.
Le cabinet de sécurité israélien doit également valider le départ officiel de l’équipe de négociateurs vers Doha, même si aucune décision définitive ne devrait être prise ce soir. Des fuites indiquent que le projet d’accord, dans sa version actuelle, inclut des modalités très précises de libération des otages, réparties en plusieurs phases, sur fond de cessez-le-feu temporaire.
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Les familles d’otages prennent la parole
Ce samedi, alors que Netanyahu s’apprête à s’envoler, plusieurs familles d’otages se sont rassemblées à Tel Aviv pour appeler le gouvernement à accepter l’accord proposé. En pleurs, Einav Tzenkauker – mère du captif Matan – a accusé Netanyahu d’avoir “fait échouer l’accord précédent par calcul politique”.
“Nous sommes au 638e jour de captivité. Il y a un plan sur la table, certes imparfait, mais qui pourrait ramener nos enfants à la maison. C’est maintenant ou jamais.”
Certaines familles craignent que la pression militaire actuelle ne mette davantage en danger la vie des otages encore détenus à Gaza. Leur appel à une trêve immédiate se heurte à la méfiance de l’opinion publique, marquée par les échecs passés et les manipulations du Hamas.
Une trêve fragile, mais une opportunité réelle ?
Un haut responsable israélien, interrogé par Hadashot 12, a estimé que “les conditions pour une avancée sont réunies, à condition de ne pas céder sur la sécurité.” Il appelle cependant à “un alignement clair des attentes de la population”, rappelant que le chemin vers un accord complet reste semé d’embûches.
“Il y a des écarts majeurs avec le Hamas. Mais cette fenêtre est réelle. Ce serait une faute historique de ne pas la saisir.”
Selon lui, le texte de l’accord – dans sa version actualisée – précise que seules les agences de l’ONU géreront la distribution humanitaire, une exigence formulée par Bezalel Smotrich, qui considère ce point comme décisif dans la stratégie d’asphyxie du Hamas.
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