Par Infos-Israel.News
Et si la sĂ©curitĂ© des soldats israĂ©liens dĂ©pendait aussi⊠des architectesâŻ? Câest la conviction de Tamir Mansour-Carmel, architecte et officier de rĂ©serve dans une brigade blindĂ©e de Tsahal, qui vient de lancer, avec lâUnion des architectes dâIsraĂ«l et le magazine militaire Maâarakhot, un concours inĂ©dit de design de postes militaires (moutzavim).
Ă lâorigine de cette initiative : un constat amer et douloureux, nĂ© au lendemain du 7 octobre, lors de lâattaque surprise contre plusieurs positions israĂ©liennes, dont le tristement cĂ©lĂšbre poste Pega, oĂč plusieurs soldats sont tombĂ©s au combat. Un seul facteur aurait pu, selon Mansour-Carmel, tout changer : la conception architecturale des infrastructures militaires.
« Des soldats sont morts Ă cause de lâarchitecture du poste »
« Lors de mes derniĂšres pĂ©riodes de rĂ©serve, jâai vu de mes yeux Ă quel point les installations Ă©taient nĂ©gligĂ©es, vulnĂ©rables, non pensĂ©es », confie Mansour-Carmel. « Et le 7 octobre, cela sâest confirmĂ© tragiquement. Les soldats nâĂ©taient pas seulement mal prĂ©parĂ©s militairement, ils Ă©taient mal protĂ©gĂ©s structurellement. »
DĂšs lors, lâidĂ©e est simple : mettre lâintelligence architecturale au service de la stratĂ©gie militaire. Et pas seulement pour ajouter une couche de bĂ©ton. Il sâagit de penser lâespace comme un outil de dĂ©fense active.
« On a dit : que savent les architectes du combat ? »
Lorsque lâidĂ©e a Ă©tĂ© soumise, certains ont raillĂ© lâinitiative :
« Quâest-ce quâun architecte peut bien comprendre Ă la sĂ©curitĂ© militaire ? »
Mais pour Mansour-Carmel, la réponse est évidente :
« Un architecte est un expert en rĂ©solution de problĂšmes spatiaux. Câest notre mĂ©tier. On apprend Ă concevoir des hĂŽpitaux, des musĂ©es, des centres dâaccueil en comprenant les besoins spĂ©cifiques de chaque lieu. Pourquoi pas des bases militaires ? »
Il ajoute :
« Notre objectif, via cette compĂ©tition nationale, est de gĂ©nĂ©rer un dĂ©bat public, et surtout dâoffrir Ă Tsahal des solutions concrĂštes pour les annĂ©es Ă venir. Des idĂ©es nouvelles, audacieuses, sĂ©curisantes. »
Un projet nourri dâexpĂ©rience militaire
Lâarchitecte est aussi rĂ©serviste et ancien commandant de compagnie. Il ne parle donc pas depuis une tour dâivoire. Il connaĂźt les contraintes du terrain, les menaces venues de Gaza, du Liban ou mĂȘme du Golan, et lâimportance dâune base bien pensĂ©e pour la survie et lâefficacitĂ© des soldats.
Il explique avoir dĂ©jĂ proposĂ© il y a plusieurs annĂ©es la crĂ©ation dâun âcorps de dĂ©fense frontaliĂšreâ, avant mĂȘme quâil ne soit officiellement fondĂ©.
« à lâĂ©poque, personne ne voulait mâĂ©couter. Aujourdâhui, aprĂšs le 7 octobre, plus personne ne peut ignorer que les infrastructures font partie intĂ©grante de la dissuasion.«Â
Le soutien du général Giora Eiland et des académies militaires
Le projet a rapidement attirĂ© des soutiens de poids, notamment le gĂ©nĂ©ral de rĂ©serve Giora Eiland, ancien chef du Conseil de sĂ©curitĂ© nationale, connu pour sa vision stratĂ©gique et ses Ă©crits critiques sur les failles du systĂšme sĂ©curitaire. Ăgalement partenaire : le commandement des acadĂ©mies militaires, chargĂ© de former les officiers supĂ©rieurs de Tsahal, du niveau compagnie jusquâĂ division.
Lâobjectif : que cette compĂ©tition architecturale influence directement les choix structurels de Tsahal dans les prochaines dĂ©cennies. Autrement dit, que les nouveaux moutzavim israĂ©liens soient pensĂ©s comme des bastions dĂ©fensifs Ă lâĂ©preuve du feu, mais aussi de la surprise et du chaos.
Des postes défensifs⊠et offensifs
Les propositions devront intĂ©grer non seulement la rĂ©sistance physique aux tirs et infiltrations, mais aussi des Ă©lĂ©ments favorisant lâorganisation, la logistique, la communication et lâinitiative tactique sur le terrain. Un bon poste militaire ne protĂšge pas seulement : il permet aux soldats dâagir vite, fort, et de façon coordonnĂ©e.
Une architecture de vie, pas seulement de béton
Lâun des enjeux du concours est aussi humain : concevoir des postes oĂč les soldats vivent pendant des semaines, parfois des mois. Cela signifie penser Ă la rĂ©silience psychologique, au confort minimal, Ă la lisibilitĂ© des espaces, Ă la rapiditĂ© de rĂ©action en cas dâalerte.
Mansour-Carmel rappelle :
« Un soldat enfermĂ© dans une boĂźte de bĂ©ton mal pensĂ©e ne sera jamais performant. Un soldat qui sent que le lieu est conçu pour lui, pour sa sĂ©curitĂ©, pour son efficacitĂ© â celui-lĂ est un combattant plus fort. »
Vers une doctrine militaire-architecturale israélienne ?
Le rĂȘve de Tamir Mansour-Carmel ne sâarrĂȘte pas Ă un simple concours : il envisage la naissance dâune doctrine israĂ©lienne de lâarchitecture militaire, propre Ă Tsahal.
« Le monde entier pourrait apprendre de nous. Parce que nous savons que la sĂ©curitĂ© ne se fait pas seulement avec des fusils, mais aussi avec des plans.«Â
đ Pour approfondir :
- Tsahal â WikipĂ©dia
- Architecture militaire â WikipĂ©dia
- OpĂ©ration avec la bravoure du lion â WikipĂ©dia
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