Des banques libanaises brûlent au Liban et les manifestants demandent la démission du gouvernement

Au Liban, le degrĂ© de protestations massives de la population contre la corruption totale et la catastrophe Ă©conomique augmente chaque jour – l’augmentation rapide des prix des produits de base et la dĂ©prĂ©ciation de la monnaie locale par rapport au dollar.

MalgrĂ© les tentatives du gouvernement de freiner la chute de la livre libanaise jeudi pour un dollar, ils ont donnĂ© 6 000 livres, soit 2 000 de plus que les jours prĂ©cĂ©dents sur le marchĂ© noir. La livre libanaise s’est maintenue Ă  1 500 pour un dollar au cours des 30 derniĂšres annĂ©es.

Des dizaines de milliers de Libanais ne peuvent pas acheter des aliments de base tels que le riz et le beurre et meurent de faim. La raison en est plusieurs facteurs qui se sont réunis au cours de la derniÚre année.

Il s’agit de la structure sectorielle de l’État avec des clans qui contrĂŽlent le pays depuis prĂšs de 100 ans en manipulant une clientĂšle dĂ©pendante dans chaque communautĂ© religieuse. Un exemple typique de ceci est le conseil du Hezbollah dans le sud du Liban, oĂč le parti chiite est le principal employeur, le service social et le policier.

Une personne en dĂ©saccord avec le parti de Hassan Nasrallah, perd automatiquement tout – travail, soutien. Il se transforme en un paria, comme dans le systĂšme tribal. Et sur ces fondations communales, l’économie se construit dans tout le pays.

La politique rĂ©gionale joue un rĂŽle crucial dans la situation libanaise. Au Cedar Land, il y a une bataille entre de grandes forces rĂ©gionales – les sunnites soutiennent l’Arabie saoudite et l’Iran chiite. Les sanctions anti-iraniennes amĂ©ricaines ont portĂ© un coup sĂ©vĂšre Ă  l’économie libanaise – de nombreuses banques libanaises Ă©taient sous le coup de sanctions. La riche diaspora libanaise a cessĂ© de transfĂ©rer de l’argent vers sa patrie, et c’était l’une des sources les plus importantes d’entrĂ©e de devises.

La pandĂ©mie de coronavirus a Ă©galement portĂ© un coup sĂ©vĂšre. Le Liban a toujours Ă©tĂ© un pays de service: dans le passĂ©, le plus grand centre bancaire du Levant et, au cours des derniĂšres dĂ©cennies, le plus grand centre touristique du monde arabe. Le tourisme, comme vous le savez, est mort, et avec lui le flux d’argent s’est arrĂȘtĂ©. Cela a dictĂ© l’intention des autoritĂ©s d’ouvrir le pays aux touristes Ă©trangers en pleine pandĂ©mie.

Dans le pays, de plus en plus de voix se font entendre appelant Ă  l’abolition de la structure sectorielle du Liban, Ă  la crĂ©ation d’une sociĂ©tĂ© civile sans division en communautĂ©s religieuses. L’une des exigences qui ont Ă©tĂ© entendues depuis la premiĂšre vague de reprĂ©sentations l’automne dernier Ă©tait le dĂ©sarmement du Hezbollah et sa transformation d’un «État en État» en parti politique ordinaire.

Hier, des centaines de Libanais sont descendus dans la rue pour protester contre les banques et le gouvernement alors que l’on parlait d’un Ă©ventuel dĂ©faut technique dans le pays. Des centaines de motocyclistes ont traversĂ© les villes, des gens ont bloquĂ© des routes, brĂ»lĂ© des incendies et, Ă  certains endroits Ă  Beyrouth et Ă  Tripoli (une ville sunnite dans le nord du pays), des manifestants ont incendiĂ© des banques.

«Nous disons Ă  tout le monde – sortez. Qu’est-ce que tu attends ? Sortez et dites que ce gouvernement n’est capable de rien. Ça doit tomber. Nous voulons un gouvernement vraiment indĂ©pendant », a dĂ©clarĂ© le site Internet du journal An-Naar, citant l’un des manifestants de Beyrouth.

À Beyrouth, des affrontements ont Ă©clatĂ© la nuit entre manifestants et policiers.

Des foules de jeunes, inspirĂ©es par des informations faisant Ă©tat de vols aux États-Unis, ont tentĂ© de faire de mĂȘme Ă  Beyrouth.

Certains observateurs au Liban et Ă  l’étranger soupçonnent le Hezbollah de pousser la foule Ă  dĂ©noncer les banques, voulant distraire les gens du rĂŽle du parti chiite dans la catastrophe libanaise.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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