L’assimilation, une menace pour le secteur national-religieux
Selon les données de l’association Yad L’Achim, environ un tiers des demandes reçues au cours de l’année écoulée proviennent de jeunes femmes issues du secteur national-religieux.
L’association souligne que ce phénomène s’est également répandu ces dernières années parmi les diplômées des écoles religieuses ainsi que dans les familles appartenant au courant principal du secteur national-religieux. Un des récits illustrant ce phénomène est celui de Liat (nom fictif), une jeune femme vivant dans une implantation centrale, qui a été entraînée dans une relation dangereuse avec un Arabe travaillant avec elle.
Le témoignage de Liat
Dans un enregistrement publié par l’organisation, Liat partage son expérience personnelle, met en lumière ce phénomène et exprime ses craintes que cela puisse arriver à d’autres.
« J’ai grandi dans une implantation religieuse-nationaliste du centre d’Israël, dans une famille très sioniste, où mes frères servent dans les unités les plus prestigieuses de Tsahal. Une maison où rien ne manquait matériellement ou économiquement, avec des études et des réussites. Mais il manquait l’essentiel : de la chaleur et de l’amour que je n’ai pas reçus de mes parents », confie Liat.
Une relation toxique
« Après mon service militaire, j’ai commencé à travailler dans un magasin au centre du pays, où j’ai rencontré un jeune homme arabe. J’ai toujours su qu’il fallait se méfier des Arabes et les éviter ; c’est ainsi que j’avais été éduquée. Mais après un an de travail ensemble, une amitié très proche a commencé à se tisser. Il a identifié ce vide en moi et mon besoin d’amour et d’attention, et il s’est employé à les combler de manière parfaite. »
Plus tard, Liat raconte : « Il me couvrait d »amour’ et d’attention de manière extravagante : en m’offrant des cadeaux, en m’emmenant sortir, en me faisant rire, en me donnant des compliments et du réconfort – des choses que je n’avais jamais reçues auparavant. J’ai été emportée par cette relation, et nous sommes sortis ensemble pendant un an. Mais au bout d’un an, il a commencé à se comporter de manière obsessionnelle et extrême. Il contrôlait ma vie jusque dans les moindres détails : ce que je portais, quand je mangeais, avec qui je parlais au téléphone. J’étais étouffée. »
Un message aux parents
Liat conclut avec un message aux parents : « Peu importe combien vous donnez à vos enfants sur le plan matériel. Une parole gentille et une étreinte sont essentielles. Si vos enfants ne les reçoivent pas de vous, ils pourraient les chercher à l’extérieur, dans des endroits dangereux. Ce vide peut être comblé par n’importe qui, même par des personnes malveillantes. »
La réponse de Yad L’Achim
Pour lutter contre ce phénomène, Yad L’Achim lance une série de conférences de sensibilisation animées par des assistantes sociales de l’association. Ces conférences visent à renforcer la résilience psychologique des jeunes filles ainsi que la résilience nationale.
Tal Tsalmon, responsable de la sensibilisation au sein de l’association, explique :
« L’objectif de ce programme est d’atteindre le plus grand public possible, d’exposer les dangers liés à l’assimilation et l’ampleur du phénomène, et ainsi de le réduire. Nous ne nous concentrons pas uniquement sur les cas extrêmes d’assimilation, mais aussi sur les défis quotidiens issus de la culture occidentale et des mécanismes de tentation qu’elle engendre. Ces dangers sont précisément ce que nous cherchons à prévenir grâce à une sensibilisation adaptée. »