La synagogue du quartier de Balat Istipol, un quartier historiquement juif à Istanbul a été taguée avec des messages de haine, il y a quelques jours, selon un rapport du quotidien turc, Zaman d’aujourd’hui mardi.

Le graffiti, « Terrorist Israël, Allah est là ! » a été trouvé sur les murs extérieurs autour de la synagogue, à la peinture blanche, ce 8 Janvier et depuis repeint.

Le vandalisme a eu lieu après un service de prière qui n’avait plus eu lieu depuis 65 ans – un événement rare qui a eu une réponse navrante, et montre qu’il sera difficile de renouveler une telle occasion.

Il y a neuf synagogues dans la région, mais seulement deux restent actives actuellement, selon le journal.

Ivo Molinas, rédacteur en chef de l’hebdomadaire juif, Salom journal, a été interrogé à propos de l’agression antisémite par le quotidien turc Zaman.

Molinas a noté que la communauté juive de Turquie n’a rien à voir avec la politique intérieure ou étrangère israélienne. Il a exprimé l’exaspération avec ce lien entre les Turcs et la communauté juive turque avec l’État d’Israël.

« Je ne sais pas quoi penser, autre que les gens insistent et veulent nous lier à Israël. Bien sûr, il y a des liens entre notre communauté et Israël; des membres de notre communauté ont de la famille qui y vivent et pourrait avoir des liens affectifs mais nous avons rien à voir avec leurs orientations politiques », selon Molinas dans un entretien téléphonique avec Zaman.

« Écrire un discours anti-Israélien sur le mur [à l’extérieur] d’une synagogue est un acte d’antisémitisme. C’est un antisémitisme généralisé exprimé en Turquie, ce qui va a l’encontre de la richesse et de la diversité culturelle dans ce pays », a-t-il ajouté.

Cette haine n’est pas nouvelle.

Il y a environ 18 mois, un chroniqueur conservateur connu pour ses liens avec le Parti AK dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan a écrit un article appelant le gouvernement turc à taxer les Juifs du pays pour reconstruire Gaza.

Écrivant dans le Yeni Akit, Faruk Kose a écrit que la Turquie devrait imposer des «Fonds à Gaza » en prenant sur les Juifs ayant quelque chose à voir avec Israël, ou toute personne liée de quelque façon à Israël.

Le chroniqueur a déclaré que les citoyens juifs turcs, et toute corporation, société ou entreprise maintenant un partenariat avec un Juif turc – en bref, quiconque ayant une connexion avec un Juif partout, ou avec Israël – devrait être taxé. Le défaut de paiement de la taxe devrait conduire à la révocation de la licence de l’entreprise ou la saisie des biens du contrevenant.

« La reconstruction de Gaza devrait être payée par les propriétaires d’entreprises juives », a écrit Kose.