Des milliers de Gazaouis marchent sur le «Tapis rouge» oĂč est inscrit la dĂ©claration de Balfour.

Gaza n’a pas beaucoup d’espace pour les Ă©vĂ©nements culturels et il n’y a pas de cinĂ©ma appropriĂ© dans toute l’enclave mais ce week-end, le port de la ville a Ă©tĂ© transformĂ© en un lieu de projection en plein air.

Le Festival du tapis rouge met en vedette des films axĂ©s sur les problĂšmes des droits de l’homme et vise Ă  fournir aux Palestiniens, dont beaucoup au chĂŽmage, une occasion rare d’explorer leurs rĂȘves, ou du moins de pratiquer un peu d’évasion.

Fidùle à son nom, les organisateurs du festival disposent d’un tapis rouge de 100 mùtres de long.
Mais il n’y a pas de cĂ©lĂ©britĂ©s, et des milliers de Gazaouis ordinaires se tournent vers les films.

‘Les enfants et les pauvres se promĂšnent sur le tapis’, a dĂ©clarĂ© l’organisateur Saad al-Saworki Ă  l’AFP avec fiertĂ© lors de la soirĂ©e d’ouverture du vendredi.
‘Ils sont beaucoup plus importants que le tapis’.

Le festival, depuis trois ans coĂŻncide avec le Festival de Cannes et vise Ă  montrer qu’il existe une alternative aux dĂ©filĂ©s et au glamour de son homologue français, a dĂ©clarĂ© Saworki.

L’évĂ©nement inaugural a Ă©tĂ© organisĂ© par le rĂ©alisateur palestinien Khalil al-Muzain en 2015 dans les dĂ©combres des maisons dĂ©truites lors de la guerre de 2014 entre IsraĂ«l et les dirigeants terroristes de Gaza, le Hamas.

Cette année, pour la premiÚre fois, toutes les entrées du festival sont projetées simultanément à Ramallah en Judée Samarie et dans la ville israélienne de Haïfa.

Une cinquantaine de films réalisés par des réalisateurs palestiniens et étrangers sont projetés pendant cinq jours.

Le film d’ouverture vient du rĂ©alisateur palestinien Raed Andoni, ‘Ghost Hunting’, le meilleur documentaire du Festival international du film de Berlin au dĂ©but de cette annĂ©e.

Il se concentre sur les techniques d’interrogatoire de la prison israĂ©lienne alors que des centaines de prisonniers de sĂ©curitĂ© palestiniens dans les prisons israĂ©liennes sont en grĂšve de la faim depuis prĂšs d’un mois pour protester contre leurs « mauvaises » conditions.

La grĂšve est menĂ©e par Marwan Barghouti, un leader du Fatah en JudĂ©e Samarie condamnĂ© Ă  5 condamnation Ă  perpĂ©tuité  pour organiser les meurtres d’IsraĂ©liens dans la deuxiĂšme Intifada. Il a Ă©tĂ© vu par les camĂ©ras de sĂ©curitĂ© mangeant en cachette.

Cette annĂ©e marque Ă©galement le 100e anniversaire de la DĂ©claration de Balfour, la lettre dans laquelle le gouvernement britannique s’est engagĂ© Ă  crĂ©er un foyer national juif dans la terre d’IsraĂ«l.

Le porte-parole du festival, Saad Abu Ramadan, a dĂ©clarĂ© que le tapis rouge mesurait 100 mĂštres de long pour commĂ©morer l’anniversaire et que certaines parties du texte avaient Ă©tĂ© inscrites.

Les Palestiniens mĂ©prisent le document, en disant qu’ils ont donnĂ© leur indĂ©pendance, alors que les IsraĂ©liens le saluent comme une reconnaissance prĂ©coce de la nĂ©cessitĂ© d’un Etat juif.

‘Les gens ont marchĂ© sur le tapis et l’ont piĂ©tinĂ© (la promesse du ministre britannique des Affaires Ă©trangĂšres Arthur) Balfour’, a dĂ©clarĂ© Abu Ramadan.

Tamara Matar, une étudiante en droit de 21 ans, a déclaré que le festival lui a donné une chance de «se sentir libre» dans la petite enclave sous le blocus israélien pendant une décennie et depuis que cette région est gouverné par une entité terroriste qui veut détruire Israel.

‘Il n’y a pas de cinĂ©ma Ă  Gaza’, at-elle dit.
‘Je regarde des films au festival en raison du blocus et des frontiĂšres fermĂ©es, du chĂŽmage et de la crise de l’électricitĂ© que nous devons supporter’. Cette crise a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© par le Fatah et non Israel, dans des rĂšglements politiques avec le Hamas, laissant en otages des milliers de palestiniens.

 


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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