Les journalistes militaires entrent au Liban avec Daniel Hagari (Photo : Avi Ashkenazi)
Le commandant de la 91e division Galilée, le général de brigade Shay Klaper, était assis dans la première jeep. À côté de lui était assis le porte-parole de Tsahal, le général de brigade Daniel Hagari. Juste avant de franchir la barrière et d’entrer au Liban, ils ont marché avec les armes et mis une balle dans le canon. L’axe sur lequel circulait le convoi était restreint à la circulation des véhicules de toute nature au cours de l’année écoulée. Une partie du tracé était même réservée à la circulation automobile bien avant le 7 octobre.
« Maintenant, nous occupons la crête », a expliqué le général de brigade Shay Kepler.
Un char de Tsahal sécurise une position qui contrôle le passage du convoi vers le Liban. Le passage de la frontière est improvisé, le Corps des Ingénieurs a franchi la barrière de Tsahal il y a quelques jours ainsi que celle du Hezbollah. Le trajet est perturbé. la 228e brigade de la brigade Nahal du Nord et les combattants de la brigade Alexandroni, la brigade de réserve de Golani, ont attaqué la zone depuis plusieurs axes. Ce n’est qu’après avoir établi les positions de contrôle que les chars et les tigres furent amenés.
Au cours de la Seconde Guerre du Liban, de nombreux chars ont été touchés par des tirs antichar venant des flancs. Tsahal comprend désormais que les forces d’infanterie doivent prendre position pour empêcher les escouades antichar d’opérer. Le général de brigade Kepler était le commandant d’une patrouille Golani pendant la Seconde Guerre du Liban. C’est le même domaine dans lequel il combattait alors qu’il était jeune officier. Aujourd’hui, en tant que général, il applique les leçons tirées de l’usage de la force lors de la guerre d’il y a près de deux décennies.
Pendant un an, la 91e Division mène une bataille défensive sur tout le secteur, de la mer aux montagnes. Les combats ont causé des dégâts importants aux forces du Hezbollah. Après la Seconde Guerre du Liban, le Hezbollah décide de modifier sa doctrine militaire. Non seulement le défenseur du Liban, mais le libérateur et conquérant de la Galilée. À cette fin, il a préparé et créé six brigades d’assaut composées de 16 bataillons. Les combattants qui les composent sont les forces Radwan, une force commando qualifiée dotée d’armes avancées et mortelles.
On a beaucoup écrit sur le plan d’attaque du Hezbollah ces derniers jours. La zone rurale et les « tunnels de saut », comme on les appelle dans Tsahal. Devant chaque localité israélienne, une infrastructure offensive a été établie, comprenant des dizaines de lanceurs cachés à l’intérieur des zones agricoles, dans les vergers d’oliviers et de pommiers. Des câbles électriques étaient tendus depuis les lanceurs jusqu’aux maisons du village. Des entrepôts de munitions ont été installés dans chaque village, depuis les uniformes et bottes militaires jusqu’aux gilets de combat, grenades, fusils, mitrailleuses, missiles tirés à l’épaule et bien plus encore.
Mais le convoi de jeeps s’est arrêté dans une partie du village et les combattants de Nahal ont conduit les journalistes militaires israéliens dans les bâtiments. Il était possible de comprendre la force des préparatifs du Hezbollah pour l’attaque de la Galilée. Si le Hezbollah avait lancé une attaque le 7 octobre, les événements dans le sud auraient été pâles. Il est peu probable qu’Israël ait pu se relever face à l’ampleur des tirs préparés au Liban pour l’attaque.
La portée de l’armement est énorme. Les combattants affirment que Tsahal a éliminé des dizaines de tonnes de missiles, de charges explosives et d’armes de toutes sortes. Malgré cela, il reste encore dans le village du matériel de combat qui permet d’armer plusieurs bataillons d’infanterie. Le village a été partiellement ratissé. Depuis le quartier voisin, on entend les bruits des tirs de mitrailleuses et les échos des explosions d’obus de chars. Dans cette zone de manœuvre, les forces se sont heurtées à la résistance du Hezbollah. Au moins 10 combats face à face ont eu lieu ici. Des tirs antichar, des dizaines d’obus de mortier et des roquettes ont été tirés sur les forces présentes dans les zones de rassemblement juste avant l’effraction. Des dizaines de terroristes ont été tués et plusieurs dizaines d’autres ont été blessés.
La 91e Division a eu cinq pertes et 50 blessés lors des batailles d’évasion et de manœuvre.
La manœuvre terrestre au Liban (photo : porte-parole de Tsahal)
Les commandants affirment que la préparation au combat était optimale. Chaque force savait vers quelle structure elle se dirigeait et ce qui l’y attendait. Le Hezbollah est devenu transparent pour les renseignements israéliens pendant la guerre. Les informations avancées font gagner un temps précieux aux forces et permettent des mouvements plus sûrs avec un risque minimal pour les combattants.
Les combattants sont tous des réservistes qui en sont à leur troisième ou quatrième round de combat depuis le 7 octobre. La plupart d’entre eux ont déjà servi plus de 200 ou 250 jours de réserve au cours de l’année écoulée.
Depuis dimanche, ils se livrent des combats intenses. Malgré les conditions difficiles, la fatigue et le souci du foyer et de la famille, la plupart d’entre eux rafraîchissent de temps en temps un sourire de satisfaction et de victoire à travers la barbe et la poudre des combats. Cependant, la question de savoir ce qui se passe en Israël, qu’y a-t-il de nouveau derrière tout cela ?