Deux historiens appellent Macron à sanctionner Israël – Réponse ferme de Jérusalem à la Pologne

Un article publié dans Le Monde par Eli Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France (2000-2002) et professeur d’histoire, ainsi que par Vincent Lemire, historien à l’Université de Paris et ancien directeur du Centre français de recherche à Jérusalem (2019-2023), appelle le président français Emmanuel Macron à imposer des sanctions contre Israël.

Selon eux, « seules des sanctions immédiates et concrètes » permettraient de mettre fin à ce qu’ils qualifient de « famine à Gaza » et d’influer sur l’opinion publique israélienne. Dans leur lettre, ils exhortent Macron à introduire rapidement de grandes quantités de nourriture et de matériel médical dans la bande de Gaza, allant jusqu’à déclarer : « Avant que Gaza ne devienne un cimetière ».

Un discours qui ignore le contexte sécuritaire

Les deux signataires affirment que l’Europe, et la France en particulier, portent la responsabilité d’agir. Ils suggèrent que l’isolement géographique d’Israël permettrait de rendre les sanctions « efficaces et palpables » dans « chaque magasin et lieu du pays ».

Ils demandent également :

  • un cessez-le-feu permanent,
  • la libération des otages israéliens,
  • la protection des Palestiniens en Cisjordanie,
  • et, selon leur formule, « sauver Israël d’elle-même ».

Ils rappellent que Macron a annoncé le 24 juillet que la France reconnaîtrait un État palestinien en septembre à l’ONU, et notent que plusieurs autres pays, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Australie et le Canada, devraient suivre.

➡ Lire aussi : Les implications de la reconnaissance d’un État palestinien

Réaction israélienne à la Pologne

En parallèle, le ministère israélien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de Pologne à Tel Aviv, Maciej Hunia, pour une réprimande officielle après des déclarations jugées « extrêmement graves » du Premier ministre polonais Donald Tusk et de son ministère des Affaires étrangères. Varsovie a accusé Israël « d’utiliser la faim comme arme » et a évoqué des références aux camps de concentration.

Yossi Amrani, chef de la direction politico-stratégique du ministère israélien, a rejeté fermement ces accusations, déclarant :
« Israël combat une organisation terroriste qui œuvre ouvertement à assassiner des Juifs et des Israéliens et à détruire l’État d’Israël. Nous agissons conformément au droit humanitaire international et avons considérablement accru l’aide humanitaire : convois supplémentaires vers Gaza, pauses humanitaires, couloirs sécurisés, réparations d’infrastructures, et largages de vivres — y compris en coordination avec l’Union européenne. »

Préserver la mémoire de la Shoah

Le ministère israélien a également dénoncé l’usage politique de la mémoire de la Shoah par le gouvernement polonais :
« Préserver la sainteté de la mémoire de la Shoah et empêcher sa banalisation ou sa politisation n’est pas seulement une responsabilité israélienne. C’est un devoir moral partagé et un intérêt fondamental pour la Pologne elle-même. »


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