Le capitaine Yaniv Kula, 26 ans, et le sergent Itay Yavetz, 21 ans, tous deux originaires de Modi’in-Maccabim-Reout, ont été tués dimanche dans une attaque antichar menée par des terroristes à Rafah. Israël pleure deux héros tombés dans la continuité d’une guerre que le Hamas refuse de clore.
La journée du 19 octobre s’est achevée dans la douleur. Alors que Tsahal poursuivait ses frappes contre des positions du Hamas après la violation du cessez-le-feu, deux soldats de la brigade Nahal, engagés dans le secteur de Rafah, ont perdu la vie. Selon les premières informations, un missile antichar a été tiré sur un engin du génie militaire (צמ »ה), provoquant une explosion d’une violence extrême. Un troisième militaire, réserviste, a été grièvement blessé et évacué vers un hôpital israélien.
Le porte-parole de Tsahal a confirmé l’identité des victimes quelques heures plus tard :
- Le capitaine (רס״ן) Yaniv Kula, 26 ans, commandant de compagnie au sein du bataillon 932 de la brigade Nahal.
- Le sergent (סמ״ר) Itay Yavetz, 21 ans, combattant dans le même bataillon, participant à la mission d’ingénierie et de sécurisation des zones sud de Gaza.
« Yaniv et Itay sont tombés alors qu’ils accomplissaient leur devoir avec courage et loyauté », a déclaré un officier supérieur de la brigade. « Leur sacrifice rappelle que même dans les heures d’accalmie diplomatique, la guerre contre le terrorisme ne s’arrête jamais. »
Un front sans trêve
Rafah, à la frontière avec l’Égypte, reste l’un des points les plus dangereux du théâtre gazaoui. C’est là que convergent les tunnels du Hamas, les dépôts d’armes et les passages clandestins vers le Sinaï. Malgré la trêve en vigueur, plusieurs unités d’élite israéliennes poursuivent un travail de sécurisation du terrain, notamment pour détruire les infrastructures souterraines qui servent encore au trafic d’armes et à la contrebande.
D’après le journaliste Amir Segal, « les soldats opéraient dans une zone où le feu ennemi n’avait jamais totalement cessé. La décision de maintenir une présence d’ingénierie à Rafah s’explique par la nécessité de prévenir les attaques futures, pas seulement de répondre à celles du passé. »
Cette prudence stratégique, devenue doctrine, vise à empêcher le Hamas de rétablir ses capacités logistiques sous couvert d’une trêve humanitaire. Mais elle expose les soldats israéliens à un risque permanent.
Une ville endeuillée, une nation unie
La ville de Modi’in-Maccabim-Reout a accueilli la nouvelle avec une émotion déchirante. Deux familles, deux funérailles annoncées, deux visages jeunes et souriants désormais gravés dans la mémoire nationale.
Les habitants évoquent des jeunes hommes « dévoués, enthousiastes, profondément patriotes ». Yaniv était décrit comme « un commandant attentif et humain », tandis qu’Itay, passionné de musique et de sport, s’était engagé dès sa majorité pour « protéger sa terre ».
Des drapeaux en berne ont été déployés devant l’hôtel de ville, et le ministre de la Défense Yoav Gallant a salué « deux héros tombés pour la survie d’Israël ». Dans un message sobre mais ému, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a écrit sur X :
« Nous ne cesserons pas tant que leurs sacrifices n’auront pas trouvé sens dans une victoire totale sur le terrorisme. »
Le prix du courage
Ces pertes interviennent à un moment critique où Israël tente de concilier diplomatie et sécurité. Alors que Washington pousse pour maintenir le cessez-le-feu et favoriser un désarmement encadré du Hamas, les attaques de terrain rappellent que la réalité du Sud n’obéit pas aux négociations.
Pour les militaires israéliens, le combat contre le Hamas est une guerre d’usure, une guerre de tunnels et de patience, mais aussi une guerre morale : ne pas céder à la lassitude, malgré les pertes.
Comme le rappelle un officier de réserve : « Chaque nom ajouté à la liste des héros tombés est une cicatrice sur notre âme nationale, mais aussi un serment renouvelé : plus jamais d’octobre noir. »
La guerre continue
Les funérailles de Yaniv Kula et Itay Yavetz auront lieu ce lundi dans leurs localités respectives, en présence de responsables militaires et de représentants du gouvernement. Israël leur rendra les honneurs militaires complets.
Leurs familles, endeuillées mais fières, rejoignent cette longue lignée de familles qui portent le pays sur leurs épaules. Dans les mots d’un ami de Yaniv : « Ils n’ont pas seulement défendu Israël. Ils nous ont défendus, tous. »
Image suggérée :
- Photographie des drapeaux israéliens en berne à Modi’in-Maccabim-Reout (crédit : Yossi Aloni / Flash90)
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