Un rapport explosif relayé par le média israélien Haaretz affirme que les États-Unis auraient donné leur accord tacite à l’intégration de milliers de djihadistes étrangers dans les rangs de l’armée syrienne. Si elle se confirme, cette information pourrait rebattre les cartes géopolitiques au Proche-Orient, tout en soulevant de lourdes questions de stratégie, de sécurité, et de morale.

Selon les sources citées, Washington aurait agi dans le cadre d’un arrangement discret, visant à stabiliser certains territoires syriens par un compromis avec le régime de Bachar el-Assad. L’idée : absorber des combattants autrefois affiliés à des groupes islamistes armés – mais ayant rompu avec les organisations terroristes actives – en échange d’un encadrement militaire régulier et d’un désengagement de toute activité extrémiste.

Cette hypothèse fait immédiatement froncer les sourcils, notamment en Israël et parmi les experts de la lutte antiterroriste. Car l’intégration de profils radicalisés – même prétendument « réformés » – dans une armée régulière est un pari risqué, potentiellement lourd de conséquences. D’autant plus que la Syrie reste un terrain de jeu stratégique pour l’Iran, le Hezbollah, la Russie et les milices chiites, autant d’acteurs souvent en opposition frontale avec les intérêts israéliens.

Du côté américain, aucune confirmation officielle n’a été donnée. Les responsables interrogés ont évoqué des « dynamiques locales complexes », tout en rappelant que les États-Unis n’ont plus de présence militaire directe dans les zones contrôlées par le régime syrien. Toutefois, selon certains diplomates anonymes, il ne s’agirait pas d’un soutien actif, mais plutôt d’un choix du « moindre mal » dans un contexte de désengagement progressif.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Ce flou laisse la place à de nombreuses interprétations. Pour certains analystes, il s’agirait d’une tentative pragmatique d’éviter une nouvelle résurgence de l’État islamique, en offrant à d’anciens combattants une porte de sortie encadrée. Pour d’autres, c’est une dangereuse légitimation de la violence radicale, qui pourrait un jour se retourner contre ses parrains d’hier.

Israël, de son côté, observe la situation avec une extrême vigilance. L’État hébreu craint notamment que des groupes armés proches de Téhéran ou de l’idéologie salafiste ne trouvent ainsi un nouveau refuge et un canal de réintégration officielle, leur permettant de contourner les sanctions internationales.

Les implications régionales ne sont pas moindres. Le Liban, la Jordanie et même la Turquie pourraient être affectés par une recomposition des forces syriennes, dans laquelle les anciennes lignes de front idéologiques se brouillent. L’ONU n’a pas encore réagi, mais les organisations de défense des droits humains s’inquiètent déjà de voir des anciens miliciens armés cohabiter avec une armée ayant elle-même été accusée de crimes de guerre.

Reste à savoir si cette stratégie, si elle existe réellement, portera ses fruits ou produira un retour de flamme aux effets dévastateurs.