Il s’appelait Joel Richardson. Il avait 37 ans. Il vivait en Samarie. Et selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait tué sa propre mère, dans son sommeil, à l’aide d’un oreiller. Un geste d’une violence glaçante. Un parricide silencieux, prémédité selon ses déclarations. Il a ensuite tenté de dissimuler le corps, comme s’il cherchait à effacer la réalité elle-même.

À première vue, c’est un fait divers sordide. Mais à y regarder de plus près, c’est un signal d’alarme. Car Joel n’était pas un inconnu pour les services sociaux. Il souffrait de troubles psychiatriques importants. Il aurait déjà, selon des témoins, tenté de tuer le chien de la famille. Il vivait dans l’isolement, parfois dans le délire. Et pourtant, il était libre.

Pourquoi ? Parce qu’en Israël comme ailleurs, le système de santé mentale est sous pression. Trop peu de lits. Trop peu de personnel. Trop de familles livrées à elles-mêmes. Et une société où la maladie mentale reste trop souvent entourée de silence, de gêne, de tabou.

Selon ses propres mots, Joel aurait dit aux enquêteurs : « J’ai reçu des signes du ciel pour la tuer. » C’est plus qu’un aveu. C’est la voix d’un homme enfermé dans sa psychose, incapable de distinguer réalité et obsession. Un homme en danger. Et un danger pour ceux qui l’aiment.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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La tragédie, ici, n’est pas seulement dans l’acte. Elle est dans tout ce qui a précédé. Les signes ignorés. Les cris non entendus. Les mains qui n’ont pas su – ou pu – l’arrêter. Car une famille seule face à la maladie mentale est une famille vulnérable. Et une société qui laisse ces familles sans recours prend le risque de l’irréparable.

Mais il ne s’agit pas d’accuser. Il s’agit d’agir.

Israël, pourtant, ne manque pas de modèles d’intervention : les unités psychiatriques intégrées aux hôpitaux, les équipes mobiles d’urgence, les centres de jour thérapeutiques fonctionnent – là où les budgets suivent. Et dans les communautés plus isolées, notamment en Samarie, certains projets-pilotes sont en cours pour détecter plus tôt les troubles graves.

Ce drame doit donc devenir un catalyseur. Un rappel que la sécurité nationale, ce n’est pas seulement protéger les frontières. C’est aussi protéger les plus fragiles. Et que la santé mentale est une question de sécurité publique.

L’affaire Joel Richardson est un choc. Mais elle doit surtout devenir un tournant. Un moment où l’on cesse de traiter la psychiatrie comme un parent pauvre du système médical. Un moment où l’on décide, collectivement, que la prévention vaut plus que la répression.

Il n’y aura pas de justice complète pour la mère de Joel. Mais il peut y avoir un sursaut. Pour que jamais, en Israël ou ailleurs, un drame comme celui-ci ne se reproduise dans l’indifférence.