Drame sur l’Everest : près de 1 000 touristes piégés par une tempête de neige meurtrière

Une violente tempête hivernale a frappé la région de l’Everest ce week-end, provoquant des avalanches et des inondations catastrophiques au Népal. Selon les autorités locales, près d’un millier de randonneurs et d’alpinistes se sont retrouvés bloqués dans la neige, tandis qu’au moins 47 personnes ont perdu la vie dans les glissements de terrain et les crues soudaines qui ont suivi.

Une région coupée du monde

Les médias chinois, notamment le site Jimu News, ont rapporté que des centaines de secouristes et de villageois ont été déployés à plus de 5 000 mètres d’altitude pour dégager les routes et venir en aide aux touristes coincés. La tempête, d’une intensité inhabituelle pour la saison, a frappé dans la nuit de vendredi à samedi, recouvrant la région d’une épaisse couche de neige qui a paralysé les voies d’accès.

Une partie des randonneurs a pu redescendre par leurs propres moyens, mais les conditions météorologiques extrêmes rendent toute évacuation aérienne presque impossible. La compagnie touristique du district de Tingri, dans la région tibétaine voisine, a annoncé la fermeture immédiate du site panoramique de l’Everest, suspendant la vente de billets et l’accès à la zone.

Bilan humain dramatique au Népal

C’est surtout du côté népalais de la frontière que les dégâts sont les plus lourds. La police népalaise a confirmé que 35 personnes avaient été tuées dans des avalanches dans la province d’Ilam, à l’est du pays, frontalière de l’Inde. Neuf autres sont portées disparues après avoir été emportées par des torrents d’eau et de boue. Trois personnes ont par ailleurs été foudroyées dans différentes régions.

Les autorités évoquent des routes effondrées, des ponts détruits et plusieurs villages totalement isolés. Les équipes de secours tentent de rejoindre les zones sinistrées à pied ou à moto, les hélicoptères n’ayant pas pu décoller en raison du blizzard.

Une catastrophe climatique aggravée par le réchauffement

Ces intempéries surviennent dans un contexte de perturbations climatiques croissantes dans l’Himalaya. Les experts de l’Institut météorologique népalais soulignent que la hausse des températures provoque des contrastes thermiques plus violents, entraînant des épisodes de neige et de pluie d’une violence inédite.

« Les cycles de fonte et de gel deviennent imprévisibles, ce qui augmente les risques d’avalanches et de ruptures glaciaires », a déclaré le climatologue Prakash Aryal à la presse de Katmandou.

Depuis plusieurs années, les autorités népalaises alertent sur la fragilité des infrastructures touristiques dans les zones de haute montagne, souvent dépourvues d’abris adaptés et de systèmes d’alerte précoce.

Un tourisme d’altitude sous pression

L’Everest, symbole du tourisme d’aventure mondial, attire chaque année plus de 60 000 visiteurs. Mais cette popularité a un coût : l’afflux de touristes aggrave les risques logistiques en cas de catastrophe naturelle. Les camps de base débordent souvent de voyageurs mal préparés aux changements soudains de température et d’altitude.

Des ONG de secours en montagne dénoncent un « tourisme irresponsable encouragé par la compétition économique entre le Népal et la Chine ». L’ouverture quasi permanente des routes d’accès aux sommets a multiplié les expéditions commerciales, au détriment de la sécurité.

« Les guides locaux sont les premiers exposés : ils affrontent le froid extrême pour sauver des touristes étrangers sans protection adéquate », témoigne Tashi Sherpa, membre d’une équipe de secours dans la région du Khumbu.

Un appel à l’aide internationale

Face à la gravité de la situation, Katmandou a sollicité l’aide du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et des pays voisins. L’Inde et la Chine ont proposé d’envoyer des drones et du matériel de déneigement lourd. Les États-Unis et l’Union européenne, partenaires humanitaires du Népal, ont exprimé leur soutien.

Le gouvernement népalais a annoncé un deuil national de trois jours et ordonné la fermeture temporaire des sentiers de trekking dans les zones les plus exposées. Des centres d’accueil d’urgence ont été ouverts dans la vallée de Katmandou pour les familles de disparus.

Une tragédie révélatrice

La catastrophe de ce week-end rappelle à quel point la montagne ne pardonne pas, même à l’ère du GPS et des réseaux sociaux. Dans une région déjà éprouvée par le séisme de 2015 et la fonte accélérée des glaciers, le tourisme doit repenser sa logique.

« L’Everest n’est pas un parc d’attraction, c’est un territoire sacré et dangereux », souligne un éditorial du quotidien The Kathmandu Post.

Au-delà du drame humain, cette tempête illustre les nouveaux défis du changement climatique en Asie, où la beauté du toit du monde côtoie désormais une précarité météorologique mortelle.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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