Tagar (Le défi)
Malgré chaque obstacle et difficulté Que tu te lèves ou que tu tombes Dans la flamme de la révolte Apporte le feu : “Qu’importe !” Car le silence est boue. Donne ton sang et ton âme Pour l’amour de la gloire cachée Mourir ou conquérir la montagne : Yodéfèt, Massada, Bétar !
(Chant du Bétar – Zé’èv Jabotinsky)
J’ai eu un rêve… ou, plutôt, un cauchemar ! Soldats aux marches d’un pays où jadis coulait le lait et le miel, nous combattions nombre d’ennemis nous attaquant sans cesse, franchement ou par traîtrise, par la droite, par la gauche, aux cris de « Allah Akbar ! », de « Dieu le veult ! », voire même entraînant l’élan de leurs troupes sous les airs tonitruants d’un chant de sirènes internationalistes. Le but de ces forces du Mal ? Faire de nous leurs esclaves, nous dépouiller de tout ce qui faisait nos valeurs ou effacer jusqu’à notre souvenir de dessous les cieux ! Nous, la piétaille, frappions d’estoc et de taille sous la seule protection de nos faibles cuirasses, menant un combat d’arrière-garde que nous savions – Sauf miracle ! – perdu d’avance. Les corps innombrables des nôtres jalonnaient déjà le champ de bataille de l’Histoire mais force était de continuer la lutte, de retarder la débâcle, pour permettre aux plus faibles de la baronnie – femmes, enfants, vieillards, malades – de se replier vers la lointaine forteresse royale où le gros de notre peuple, rassemblé depuis peu, parvenait encore à faire front… bien que, lui aussi, en but aux assauts constants de nos agresseurs de tous poils. Un œil sur l’attaquant, l’autre se fixait sur le pont-levis du château chargé d’assurer nos arrières, notre espérance étant de voir s’abaisser celui-ci et paraître la chevalerie dont le poids des fortes armures pourrait jouer en notre faveur. Las ! Rien ne venait : certains d’entre nous, épuisés, s’asseyaient alors au bord du chemin ; d’autres, désespérés, s’abîmaient en prières ; d’autres encore, dégoûtés, partaient avec les leurs vers des places plus défendables ; seuls les plus courageux, inconscients ou têtus, puisant dans leurs dernières ressources, résistaient encore au choc. Pendant ce temps, protégés de leurs remparts, les barons du castel faisaient ripaille. Choyés par ces « sacs d’or », les envoyés de leur suzerain lointain les courtisaient car, isolés par de forts vitraux, ils ne pouvaient ouïr nos vains appels à renforts. Parfois, le seigneur de l’endroit montait au plus haut du donjon pour jauger de la progression de l’ost adverse et faisait tonner les couleuvres… juste question d’en faire avaler au bon peuple qui se l’imaginait encore le fer de lance de leur communauté ! Mais faire parler la poudre n’était qu’artifice…« car chez ces gens-là, Monsieur », on s’imagine ne rien risquer pour soi-même ou, tout au plus, quelques petits désagréments : les « lois de la chevalerie » sont censées vous protéger. Pour peu que vous ne vous soyez pas montré trop chaud partisan du royaume à qui vous deviez allégeance, vous pourrez toujours retourner votre pourpoint et, au pire, vos titres de noblesse vous permettront d’échapper à la hache moyennant légère rançon. De plus, les relations étrangères, que vous vous êtes faites en invitant – au cours de trêves – vos pires ennemis à moult banquets, auront le bon ton de vous inviter à fuir si la situation par trop se dégrade et votre fortune vous permettra de voyager vers des lieux  plus cléments, le temps que tout cela s’apaise. Vos pays qui vont mourir, partir en esclavage ? Que vous importe ! Ils ne
sont pas votre tasse de thé : vous n’avez que mépris pour « ces fous, ces extrémistes, ces petites gens » qui refusent de se fondre dans un grand empire et s’attachent comme de la glu « aux valeurs surannées de leurs anciens ». Vous êtes « l’aristocratie », ils ne sont que la « plèbe », taillable et corvéable à merci tant que vous aurez le pouvoir !
Je me suis réveillé trempé de sueur ! Qu’avait donc bien pu inspirer cet effroi onirique ? Ne parvenant à retrouver le sommeil, j’ai allumé mon ordinateur et, brusquement, à la lecture d’un nouveau mail de Rudi Roth – en Belgique, l’un des grands défenseurs isolés de la lutte contre l’antisémitisme et la désinformation des médias en ce qui concerne Israël – j’ai compris d’où me venait mes angoisses : il m’informait, comme régulièrement, que – dans l’indifférence totale de nos instances communautaires francophones – les commentaires antisémites (notamment le fameux : « Tuer le Christ ne leur a pas suffit ! » dont je vous ai déjà entretenu dans mon article « J’accuse ! ») sur le forum de la Radio-Télévision Francophone Belge (RTBF), étaient toujours présents depuis cinq mois (Approché à ce sujet, suite à l’interview de Gideon Behar, l’Attaché de presse de l’Ambassade d’Israël m’a répondu que celle-ci « ne pouvait rien faire » vu que « la ministre refusait de faire retirer les propos antisémites ») et que le problème laissait toujours aussi indifférent tant le C.C.O.J.B. (Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique), que le C.C.L.J. (Centre Communautaire et Laïc Juif). Mon rêve ressassait donc, de façon imagée, la situation que nous vivons en Belgique.
Pendant que des Juifs et leurs amis (Saluons ici plusieurs non-Juifs, Justes des nations, qui combattent activement à nos côtés !) s’essoufflent contre l’antisémitisme et l’anti-israélisme qui prennent une ampleur inquiétante, l’establishment de notre communauté ne fait rien – ou presque – pour leur apporter son appui : le C.C.L.J. préfére se perdre dans la trahison (dite) « pacifiste » (et pro-arabe) des ONG israéliennes stipendiées par l’Europe, tandis que le C.C.O.J.B. – selon Charlotte Guttman, sa vice-présidente –  « ne veut pas paraître comme une dépendance de l’Ambassade israélienne et préfère une tactique respectant le politiquement correct ». Il est vrai que ces deux organisations s’imbriquent l’une dans l’autre par le biais de ce qu’elles nomment « élections » (Leurs membres s’auto-élisent l’un l’autre et/ou par cousinage !) où les Juifs lambdas ne sont jamais invités, sous prétexte qu’il « serait dangereux de recenser qui est Juif en Belgique » …ce qui n’a pas empêché, il y a quelques années, le Cercle Ben Gourion – autre composante du C.C.O.J.B. – de fournir à des hommes politiques la liste et les adresses de tous les abonnés au mensuel juif de Radio Judaïca ! (J’en garde, pour preuve, une lettre visant spécifiquement l’électorat juif… alors que le CBG était seul à avoir mon adresse.) Tous ces caciques ont, bien sûr, une petite fortune personnelle qui rend possible de « séduire » et/ou des titres ronflants leur permettant, c’est logique, de ronfler tout à leur aise une fois la place conquise. Ils ont aussi, bien entendu, leurs accointances politiques dans les partis traditionnels, pour la plupart anti-israéliens (le P.S., lui, est carrément antisémite mais cela ne les gêne pas plus que ça !), dont ils sont les obligés par le biais de fonctions rémunérées dans des « associations subsidiées » et/ou grâce à la « fraternité maçonnique ». Evidemment, après cela, pas question de soutenir « ces pelés, ces galeux, ces trouble-fête » qui mettent les pieds dans le plat et osent appeler « un chat, un chat », « un antisémite, un nazislamiste » et « un anti-israéliens, un suicidaire au cerveau primaire ou corrompu ». Quand l’un d’eux, pour une fois efficace (Joël Rubinfeld, pour ne pas le citer, ancien président du C.C.O.J.B.), parvient à la force du poignet (après procès et compagnie) à se hisser à leur tête, ils n’ont de cesse que de le virer et si quelque ancien lieutenant-colonel du Mossad, ex-président de la Fédération Sioniste Belge (Raphaël Jérusalmy, pour ne pas le citer non plus), met sur pied une « task force », ils lui mettent des bâtons dans les roues jusqu’à ce qu’il reparte en Israël, complètement dégoûté ! Dès lors, les Juifs de cour peuvent recommencer leur petit négoce : inviter au banquet annuel du C.C.O.J.B. certains de leurs amis politiciens, pourtant connus comme « opposants à notre Etat et à notre communauté » (Pour ne pas dire « antisémites »… L’un d’eux – le Sieur Flahaut, ancien ministre de la Défense – y ayant même été « invité d’honneur » alors qu’il avait participé, dans les rues de Nivelles, à des mascarades représentant « des soldats Israéliens maltraitant de pôvres arabes » !) ; faire interviewer sur Radio Judaïca – sans même lui poser une seule question « difficile » – une vice-ministre « démocrate-humaniste » ayant participé à une manifestation qui appelait ouvertement au meurtre des Juifs (et qui en est toujours très fière) ; pérorer, entre deux zakouskis, dans les salons de l’Ambassade d’Israël en se présentant comme les seuls vrais représentants de la communauté juive de Belgique ; …et, il faut le reconnaître, émettre de temps à autre – du bout des lèvres – quelques protestations (Certes ! Non suivies d’actions concrètes… Il ne faut pas exagérer, quand même !) contre un quelconque événement antisémite, simplement pour montrer qu’ils existent (parfois) !
Alors les petites mains (la « piétaille » de mon cauchemar) continuent inlassablement, avec les moyens du bord, leurs actions isolées (forums internet, blogs, lettres de plainte et de protestations, articles dans la presse juive en ligne, hasbara auprès des relations et connaissances…). Mais nous en avons assez car, sans l’appui des instances dites représentatives de notre communauté (Les « barons » de mon histoire !), celles-ci se révèlent quasi-inefficaces ! Plusieurs combattants – lassés de recevoir des couteaux dans le dos – ont déposé les armes (tel Daniel Stimmer, ancien membre très actif et efficace du Likoud de Belgique), d’autres – désabusés – ne luttent plus qu’à fleuret moucheté (je pense à Roby Spiegel, Président du Likoud de Belgique), d’autres encore – démotivés – sont repartis guerroyer sous des cieux moins « chargés » (tous, nous regrettons la combativité et l’allant de Rachel Samoul, ancienne Attachée de presse d’Israël en Belgique).
C’est pourquoi je m’adresse aujourd’hui, sans langue de bois, à ceux qui sont officiellement censés défendre la communauté juive de Belgique et, par conséquent, l’Etat juif qui risque d’être très bientôt notre seul et dernier refuge : « Venez nous rejoindre sur la ligne de front ! » Le temps n’est plus aux ronds de jambe du politiquement correct : nous sommes dans une lutte pour la vie. Ne vous imaginez pas que, en raison de votre position sociale et de vos atermoiements, vous serez épargné par ceux qui ne nous pleurent de leurs larmes de crocodile qu’une fois que nous sommes morts : souvenez-vous de la Shoah au cours de laquelle tous les Juifs ont subi le même sort ! Vous vous croyez habiles en vous distanciant des décisions prises par le gouvernement démocratiquement élu d’Israël, en affichant une indépendance de façade ? Reprenez-vous ! Car c’est aussi pour nous – pour vous – que les Israéliens donnent leur sang, pour qu’un jour prochain vos enfants – qui n’en versent pas une goutte en attendant – puissent les rejoindre afin d’échapper au raz de marée antisémite qui se lève à l’horizon. Utilisez tous les moyens dont nous disposons : battez froid aux politicards, plumitifs et autres « peoples », ainsi qu’aux partis politiques, qui font montre de partialité anti-israélienne ; attaquez en justice, immédiatement et sans exception, la moindre parole, le moindre acte ou écrit antisémite ; utilisez Radio Judaïca comme arme de contre-propagande (Appeler, par exemple, les villageois de Judée-Samarie des « colons », ne va pas exactement dans ce sens !) et instruisez ses journalistes de mettre « sur le grill » leurs invités « douteux » ; instaurez, en l’annonçant ouvertement sur les ondes et dans une conférence de presse, un boycott – tant des lecteurs/auditeurs que des annonceurs – des médias régulièrement anti-israéliens, voire antisémites (Le Soir et la RTBF, s’il faut prendre des exemples !) ; lancez une campagne de promotion des produits israéliens, particulièrement de ceux des territoires libérés (en 1967, de l’invasion jordanienne) et organisez de fréquents voyages de groupes dans les Yéchouvim et à H’èvron ; réclamez, de ceux qui en appellent à l’électorat juif, des engagements pro-israéliens clairs et précis et exigez ensuite d’eux, une fois élus, des actes et des comptes… !
On m’opposera la sacro-sainte « diplomatie » ! Mais où cela a-t-il donc mené jusqu’à présent ? Alors que le Premier ministre (socialiste) est invité au banquet annuel du C.C.O.J.B. – Vous savez : Elio Di Rupo, celui qui « ne savait pas qu’il existait des Juifs pauvres » et qui refuse, lui aussi, d’intervenir pour exiger que des propos antisémites soient retirés du forum de la RTBF ! – son parti a désigné, en deuxième place éligible sur les listes du Parlement européen (le P.S. y a actuellement trois parlementaires)… Simone Susskind, passionaria (juive) de la cause (dite) « palestinienne », qui n’a eu de cesse depuis plusieurs dizaines d’années de relayer – dans notre communauté et dans les médias – la propagande honteuse de nos pires ennemis ! Il est vrai que abusés par les oripeaux sous lesquels se cache ce vilain oiseau, plus proche de l’ara fat que de la blanche colombe qu’elle prétend être, plusieurs membres du C.C.O.J.B. se réclament – par l’intermédiaire de son défunt mari interposé – adeptes de sa « philosophie ». Mais il est toujours temps pour eux – et, surtout, pour la sauvegarde de notre communauté – de faire Techouva ! Comme le disait Zé’ev Jabotinsky : « Juifs, apprenez à tirer ! »
Yéh’ezkel Ben Avraham