De leurs propres mains, les ministres et le Premier ministre prolongent les combats dans la bande de Gaza, retardant la reddition du Hamas et diluant les chances de retour des personnes enlevées. Nous ne nous attarderons pas sur le prix de la vie que paient nos soldats dans les profondeurs du territoire ennemi. Il suffit de voir les noms de ceux qui tombent le jour du Shabbat, qui rejoignent une trop longue liste de héros tombés en défendant Israël et en assurant son avenir.
Documentation du terminal de Rafah : des centaines de marchandises pillées par les arabes
Alors que depuis le début de la guerre, Israël s’est fixé d’une main l’objectif ambitieux mais louable de détruire le gouvernement et les capacités militaires du Hamas, et y a même ajouté plus tard le retour des personnes enlevées, de l’autre il élargit la marge de manœuvre de l’organisation dans toutes les actions qu’il a entreprises au cours du mois dernier : la fourniture d’aides, l’introduction de carburant .
Persévérance
Parallèlement aux opérations de guerre réussies des soldats sur le terrain, il manque une vision globale des étapes nécessaires pour atteindre les objectifs de la guerre, y compris les dommages causés aux infrastructures civiles du Hamas. Vendredi dernier, nous avons publié dans ce journal comment le ministère de la Défense ferme les yeux sur la coopération des Nations Unies avec les organisations caritatives du Hamas, déclarées organisations terroristes et qui travaillent constamment contre la population de la bande de Gaza dont l’aide humanitaire est détournée par le Hamas.
Non seulement cela, Israël admet même que des organisations terroristes déclarées opèrent dans la bande de Gaza sous les auspices des Nations Unies, et il est incapable de les arrêter. Comme si nous n’avions rien appris de la longue série de manquements qui ont conduit à l’attaque surprise du 7 octobre.
En regardant la longueur des revendications présentées par l’organisation terroriste meurtrière, qui a violé, brûlé et décapité nos citoyens il y a seulement deux mois pour restituer les kidnappés, on pourrait se tromper et penser que l’organisation persécutée, dont des milliers de combattants ont déjà été tué par nous, a le dessus.
Ce sentiment, même s’il ne reflète pas la vulnérabilité dont souffre l’organisation sur le terrain, reflète néanmoins une pause. Elle peut aussi être modifiée par une série de décisions simples, prises par l’échelon politique : arrêter le transfert du carburant qui maintient le Hamas dans ses cachots et qui lui permet de poursuivre les attaques initiées contre nos forces, réduire au minimum le transfert de l’aide par le biais d’organisations alternatives aux Nations Unies, et fermer immédiatement le passage de Kerem Shalom qui renouvelle la dépendance de Gaza à l’égard d’Israël.
Les décisions quasi morales du gouvernement israélien, même si elles sont imposées par les États-Unis, reflètent une échelle de valeurs erronée : comme si la vie des personnes enlevées à Gaza n’était pas comparable à la vie des Gazaouis, au bénéfice desquels des camions d’aide sont envoyés chaque semaine, comme si ceux qui ont été kidnappés chez eux après les abus et le meurtre des membres de leur famille n’étaient pas une protection globale, celle que réclament les institutions hypocrites de l’ONU.
Aider les monstres
Même si les États-Unis et l’ONU peuvent se tromper sur leur échelle de valeurs, le gouvernement israélien n’en a pas le droit. D’ailleurs, nous connaissions cette échelle de valeurs tordue avant la guerre. Par exemple, l’activité aux points de passage s’est poursuivie tandis que deux de nos citoyens y ont été kidnappés à côté des deux corps de nos soldats. Les travailleurs de Gaza ont également continué à gagner leur vie en Israël par milliers, tandis que des milliers de roquettes étaient lancées dans le but de nous assassiner.
Vous voulez des données qui reflètent à quel point c’est tordu ? Alors que nos personnes enlevées se trouvent dans une situation inconnue à Gaza, souffrant de la faim et de la famine et que le Hamas refuse de discuter de leur retour, le coordinateur des opérations gouvernementales dans les territoires, qui dépend du ministère de la Défense, a annoncé samedi que l’hôpital de campagne Sade à Rafah , géré par le Croissant-Rouge, devrait commencer à soigner des patients dans les prochains jours.
Cette aide, contrairement à ce qu’ils tentent d’expliquer, ne nous distingue pas des monstres du Hamas – au contraire, elle aide ces monstres à continuer d’abuser de nos citoyens et leur donne la patience de combattre nos soldats.
Dans l’outil « Aide aux innocents », Israël ne se soucie pas des habitants en bordure de Gaza. C’est d’abord cruel envers ses citoyens, et comme dommage secondaire, cela aide l’organisation meurtrière au lieu de conduire à l’effondrement du Hamas comme il l’a lui-même déclaré. Ce n’est ni de la folie ni de la stupidité – c’est au pire de la cruauté et au pire fermer les yeux. L’heure est venue d’un renversement de l’échelle des valeurs de l’échelon politique : notre peuple d’abord.
