Connu dans tout Israël pour avoir révolutionné le marché de la grande distribution en brisant les monopoles et en abaissant drastiquement les prix, Rami Levy ne cesse de surprendre. Après avoir conquis le secteur de l’alimentation, puis s’être aventuré dans les télécoms et l’immobilier, l’entrepreneur israélien se lance désormais dans l’hôtellerie sociale et inclusive.

Le concept ? Un hôtel flambant neuf, ouvert dans le centre du pays, qui propose des tarifs allant de 1 shekel symbolique à 1 200 shekels par nuit, en fonction de la situation financière du client. Un modèle novateur qui conjugue engagement social, qualité de service, et patriotisme économique.

Un hôtel pour tous

Situé à proximité d’un centre commercial appartenant au groupe Rami Levy, l’hôtel a été conçu pour accueillir des familles nombreuses, des jeunes couples, des personnes âgées ou à revenus modestes, mais aussi des touristes et des clients fortunés à la recherche d’une expérience différente.

L’établissement compte plus de 150 chambres réparties sur huit étages. Certaines suites luxueuses avec jacuzzi privé, terrasse panoramique et prestations haut de gamme sont proposées à un tarif classique de 1 200 shekels la nuit. Mais à l’autre extrême, des chambres standard sont proposées à 1 shekel symbolique – sur présentation d’un justificatif de revenus faibles ou dans le cadre de partenariats avec le Bitouah Leoumi (sécurité sociale israélienne).

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Une réponse à la crise sociale

Le projet intervient dans un contexte difficile pour de nombreux ménages israéliens, frappés par l’inflation, la guerre, et une crise du logement sans précédent. Rami Levy a déclaré :

« Il n’est pas normal qu’en Israël, une famille ne puisse pas se permettre deux jours de vacances. Cet hôtel est un symbole : personne ne sera laissé pour compte. »

L’initiative a été saluée par de nombreuses associations sociales et des élus locaux, qui y voient un exemple de capitalisme compassionnel adapté aux défis israéliens.

Le système des prix différenciés

L’hôtel fonctionne sur un modèle hybride : 20 % des chambres sont réservées au tarif symbolique, 30 % à des prix intermédiaires (entre 150 et 400 shekels), et le reste à des tarifs classiques. Ce modèle économique permet d’assurer la rentabilité tout en redistribuant indirectement les bénéfices au profit des plus modestes.

Les réservations à prix réduit se font via une plateforme interne liée aux services sociaux, garantissant une équité dans l’attribution. De plus, un quota est prévu pour les familles de soldats mobilisés ou endeuillés.

Des installations modernes et accessiblesL’hôtel n’a rien à envier aux grands noms de l’hôtellerie :

  • Piscine extérieure chauffée
  • Salle de sport avec coachs bénévoles
  • Synagogue intégrée avec offices quotidiens
  • Restaurant casher avec formule buffet à 30 shekels
  • Salles de jeux pour enfants et garderie gratuite pendant les vacances
  • Salle de conférences, coworking et bibliothèque

Tout est pensé pour que chaque client, quel que soit son statut social, se sente dignement accueilli.

Une touche israélienne unique

Le style architectural mêle modernité et tradition, avec des matériaux locaux et des éléments de design rappelant les villes de Jérusalem, Safed et Netivot. Des œuvres d’artistes israéliens ornent les couloirs. Le personnel est formé pour garantir un service humain, chaleureux, et respectueux.

Les clients peuvent participer à des soirées culturelles, des concerts de musique israélienne, ou des conférences sur des thèmes comme l’histoire du pays ou le judaïsme.

Des critiques… et beaucoup de soutiens

Comme tout projet audacieux, l’initiative n’échappe pas aux critiques. Certains acteurs du secteur hôtelier dénoncent une forme de « dumping social » qui pourrait fausser la concurrence. D’autres s’interrogent sur la viabilité à long terme du modèle.

Mais la majorité des retours est extrêmement positive. Des familles nombreuses, des olim hadashim (nouveaux immigrants), des personnes âgées seules, racontent avoir pu, pour la première fois depuis des années, passer des vacances dans la dignité.

Une vision patriotique du tourisme

En plus de ses objectifs sociaux, Rami Levy souhaite faire de cet hôtel un levier de valorisation du tourisme intérieur. Trop de familles israéliennes, dit-il, se tournent vers la Turquie ou la Grèce pour des vacances moins chères. Ce projet vise à rapatrier ces dépenses au profit de l’économie nationale.

« Nos familles méritent de découvrir leur propre pays, pas seulement Eilat ou Tel Aviv, mais aussi les perles cachées de notre territoire », a-t-il déclaré lors de l’inauguration.

Et après ?

Le succès des premières semaines a déjà poussé le groupe Rami Levy à étudier l’ouverture d’un deuxième hôtel, probablement dans le nord du pays, avec une formule similaire. Des contacts ont également été pris avec des municipalités pour transformer d’anciens bâtiments publics vacants en centres d’accueil communautaires.

Conclusion : un hôtel qui réinvente l’hospitalité

Plus qu’un simple lieu de séjour, le nouvel hôtel de Rami Levy incarne une philosophie profondément israélienne : solidarité, dignité et ingéniosité. En prouvant qu’un modèle économique viable peut aussi être juste et inclusif, l’entrepreneur démontre qu’en Israël, le social et le succès peuvent aller de pair.

Alors que le pays affronte de nombreux défis, ce projet apporte une bouffée d’espoir et une nouvelle définition de l’hospitalité israélienne.