Le chanteur des Eagles of Death Metal, le groupe américain de rock qui donnait un concert au Théâtre du Bataclan à Paris où 89 fans ont été tués dans une fusillade suggère que les gardes de sécurité locaux pourraient avoir été impliqués dans l’attaque terroriste.
« Quand je suis arrivé sur place et suis entré, je suis passé devant le mec qui était censé être le gardien de la sécurité des coulisses. Il ne m’a même pas regardé. Je suis allé immédiatement voir le promoteur et je lui ait dit : Qui c’est ce type ? Je veux mettre un autre mec sûr, bien que quelques-uns des autres gardes n’étaient pas encore là, finalement j’ai découvert que six ou sept vigiles n’étaient pas là », a déclaré Jesse Hughes dans un interview avec Fox Business Network.
Lorsqu’on lui demande pourquoi il pensait que certains des gardes de sécurité n’étaient pas là, le chanteur et guitariste des Eagles of Death Metal a répondu : « Par respect pour la police qui poursuit son enquête, je ne vais pas faire une déclaration définitive, mais je vais dire qu’il semble assez évident qu’ils avaient une raison pour ne pas être présent ».
Le Bataclan a rejeté sa declaration, en disant que les allégations de Hughes ont été déclenchées par son traumatisme.
« Les déclarations insensées de M. Jesse Hughes sont le résultat de l’énorme traumatisme », selon le porte parole du Bataclan dans un communiqué, selon l’AFP.
« Tous les témoignages de la journée montrent le professionnalisme et le courage du personnel de sécurité » ajoutant que « des centaines de personnes ont été très probablement sauvées grâce à leur intervention ».
Ce 13 novembre à Paris, des hommes armés ont ouvert le feu et lancé des grenades, tuant près de 90 personnes. Le Bataclan était l’endroit ou il y a eu le plus de victimes dans une série d’attaques coordonnées autour de la capitale française, et revendiquées par l’Etat islamique (IS, anciennement ISIS). Des hommes armés et des kamikazes ont tué un total de 130 personnes dans de multiples attentats, dont des explosions en dehors du Stade de France et des fusillades dans des cafés et des restaurants.
Dans une interview au magazine Vanity Fair, Hughes a déclaré le mois dernier que « les terroristes étaient déjà dans le Bataclan avant le concert. »
« Shawn (l’ingénieur du son) et moi-même avons vu deux d’entre eux dans les coulisses avant le spectacle qui devait commencer. Je ne sais pas depuis combien de temps ils étaient sur place, mais ils étaient bien là quand nous sommes arrivés. Je les ai remarqué parce qu’ils ne correspondaient pas, ni leur comportement, ni leur tenue vestimentaire, avec mon idée de notre public. L’un des deux aussi nous regardaient de façon méchante et Shawn et moi avons même plaisanté à ce sujet. Mais j’ai eu un étrange sentiment d’insécurité. Evidemment, nous avons dit tout cela à la police ».
Hughes, qui est membre de la National Rifle Association, a créé une polémique en disant qu’il pensait que ceux qui sont morts dans le Théâtre Bataclan auraient survécu si elles avaient été armées.
Des propos démentis dès le lendemain par les propriétaires du Bataclan et pour lesquels le chanteur de la formation de stoner rock s’est finalement excusé, vendredi 11 mars. «J’implore humblement le pardon du peuple français, du personnel et des agents de sécurité du Bataclan, de mes fans, de ma famille, mes amis et de toutes autres personnes blessées ou offensées par les accusations absurdes que j’ai faites», a ainsi déclaré Jesse Hughes dans un communiqué diffusé sur le compte Facebook des Eagles of Death Metal.
« Mes insinuations selon lesquelles des personnes affiliées au Bataclan auraient pu jouer un rôle dans les événements du 13 novembre sont sans fondement et injustifiées, et j’en assume l’entière responsabilité », a-t-il assuré. Le rockeur a tenté d’expliquer que ses propos sont en partie dûs au traumatisme subi : « Je suis en proie à des cauchemars incessants et je tente de trouver un sens à cette tragédie et cette folie en suivant une thérapie ». « Je ne suis plus moi-même depuis le 13 novembre », a-t-il encore ajouté.