Eglises grecques : les habitants des quartiers de luxe de la capitale de Jérusalem se disputent le terrain

Les rĂ©sidents des quartiers de luxe Rehavia et Talbiyeh Ă  JĂ©rusalem sont dĂ©sespĂ©rĂ©s pour l’État et le FNJ et essaient d’obtenir le bail uniquement dans les locaux de l’église : dans le cadre d’une transaction unique en son genre, la Villa Schrover, une icĂŽne de l’immobilier dans la ville, a Ă©tĂ© vendue 7 millions de dollars. Les investisseurs privĂ©s ont achetĂ© le terrain de l’église grecque en aoĂ»t 2016. C’est la premiĂšre fois que l’église grecque vend la pleine propriĂ©tĂ©. Yedioth Ahronoth et Ynet ont appris que des nĂ©gociations Ă©taient en cours sur d’autres transactions.

Le sujet des terrains d’église dans la capitale est somnolent aux yeux de ceux qui vivent dans les quartiers de luxe de la ville. La plupart des terres de ces quartiers appartiennent Ă  l’Église orthodoxe grecque, qui a signĂ© avec le FNJ un contrat de bail, qui ne prend fin qu’entre 2050 et 2052, et le FNJ a le droit de le renouveler. Mais au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, l’église a vendu environ 500 acres de terres Ă  Talbiyeh, Nayot et Cross Valley et Ă  un groupe d’investisseurs, Nayami, dirigĂ© par la famille Ben David. Environ 1 070 familles vivent dans ces quartiers, y compris des dizaines de bĂątiments publics, tels que le musĂ©e d’IsraĂ«l et la Grande Synagogue, ainsi que des hĂŽtels tels qu’Inbal.

Dans quelques dĂ©cennies, les locataires devront renouveler le bail avec les nouveaux propriĂ©taires, ce que le FNJ et l’église ne rĂ©gleront pas pour un loyer symbolique. Compte tenu de l’incertitude entourant le statut futur des propriĂ©tĂ©s dans ces quartiers et de la crainte de paiements Ă©levĂ©s pour le renouvellement de la propriĂ©tĂ©, la valeur de la propriĂ©tĂ© a chutĂ© avec -30% ces derniers mois.

Depuis deux ans, les locataires tentent de se regrouper et d’exiger une solution de la part de l’État et du FNJ. L’ancien dĂ©putĂ© Rachel Azariah, par exemple, a prĂ©sentĂ© en 2017 un projet de loi visant Ă  exproprier une terre d’église vendue aprĂšs 2010, avec le remboursement par l’État du montant payĂ© par l’entreprise, majorĂ© de 15% ; Le ministĂšre de la Justice discute Ă©galement de la question, avec des reprĂ©sentants du TrĂ©sor et de l’AutoritĂ© fonciĂšre israĂ©lienne (qui gĂšre les terres du FNJ) mais aucune solution n’a encore Ă©tĂ© trouvĂ©e.

La Villa Schrover est situĂ©e dans le quartier de Talbiyeh et se trouve au coin des rues de Pinsker Dubnov, une zone considĂ©rĂ©e comme l’une des plus chĂšres de la ville. Sur le sol se trouvent deux bĂątiments : la maison de Gita et Miles Schrover, qui doit ĂȘtre prĂ©servĂ©e, et un autre bĂątiment que le propriĂ©taire, un immigrĂ© de France, demande Ă  construire des appartements supplĂ©mentaires. Il a achetĂ© le bail sur le terrain en 2014 pour 17,5 millions de dollars, soit prĂšs de la moitiĂ© du montant offert lors de la vente aux enchĂšres, car le bail prend fin en 2050, et il a maintenant acquis la pleine propriĂ©tĂ© du terrain.

Selon l’avocat Avraham Eberman : « Jusqu’à prĂ©sent, Niat a Ă©vitĂ© de mener des transactions individuelles avec les locataires, bien que de nombreuses enquĂȘtes aient eu lieu Ă  ce sujet. Nous voulions un rĂšglement global avec le FNJ, qui rĂ©glerait Ă  son tour la situation avec les bailleurs, les locataires, mais entre-temps, la valeur de la propriĂ©tĂ© a baissĂ© et de nombreux locataires qui souhaitent rĂ©aliser la propriĂ©tĂ© veulent acheter leur maison. « 

Villa Schrover a Ă©tĂ© construite dans les annĂ©es 1950 par Miles Schrover, un fabricant d’acier vĂ©nĂ©zuĂ©lien, et son Ă©pouse Gita. Les deux Ă©taient des philanthropes qui ont notamment contribuĂ© au théùtre de JĂ©rusalem construit devant leur maison, Ă  la promenade du palais du commissaire et Ă  la maison Gabriel Ă  Kinneret, construite Ă  la mĂ©moire du fils de Gita, dĂ©cĂ©dĂ© dans sa jeunesse. Le couple n’a pas d’enfants communs ni d’autres hĂ©ritiers et leur fortune est dĂ©posĂ©e dans un fonds public. La villa Ă©tait alors la seule maison Ă  JĂ©rusalem avec une piscine privĂ©e et elle accueillait des membres de l’entreprise.

Le FNJ a dĂ©clarĂ© que « tout ce que nous avons fait au fil des ans, Ă  commencer par l’accord avec le patriarcat grec dans les annĂ©es 50, est fait dans l’intĂ©rĂȘt des habitants et rĂ©pond au mieux aux besoins de l’État. En outre, bien que l’État soit responsable de la gestion et de la commercialisation des terres, nous sommes les seuls Ă  s’attaquer au problĂšme. Lorsque l’accord est devenu clair, nous avons annoncĂ© que nous travaillerions pour protĂ©ger les droits des rĂ©sidents, que nous avons rencontrĂ©s et partagĂ©s avec les informations dont nous disposons. C’est un problĂšme national. C’est pourquoi le FNJ a appelĂ© le gouvernement et des entitĂ©s Ă©trangĂšres Ă  apporter une solution au bĂ©nĂ©fice des rĂ©sidents. « 

« C’est un geste trĂšs dĂ©cevant », a dĂ©clarĂ© Irene Grossman, rĂ©sidente de Rehavia et active dans la lutte des propriĂ©taires d’appartements. « Il existe divers propriĂ©taires d’appartements, la plupart plus ĂągĂ©s, et ils sont trĂšs déçus de KKL. Nous savions tous que l’église Ă©tait la propriĂ©tĂ© du terrain et que le FNJ avait le droit de prolonger ce bail et nous pensions que le FNJ prendrait soin des locataires. Le FNJ nous a abandonnĂ©s, permettant Ă  d’autres d’acheter le terrain.

Demain (mardi) une confĂ©rence des rĂ©sidents aura lieu. Grossman : « Nous savons que la famille Ben David rĂ©clame environ le tiers du coĂ»t de la propriĂ©tĂ©. Pour de nombreux rĂ©sidents, il s’agit d’une somme Ă©norme pouvant atteindre plus d’un million de shekels. Certaines personnes ĂągĂ©es souhaitent vendre la maison et s’installer dans des logements protĂ©gĂ©s, les couples se sĂ©parant et ayant besoin de partager des biens. Il faut rĂ©glementer la propriĂ©tĂ©. « 


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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