Alors qu’Israël sort à peine d’un conflit éprouvant avec l’Iran, les projecteurs se tournent déjà vers les urnes. Un nouveau sondage, publié par « Maariv » et réalisé par l’institut Lazar Research, révèle une carte politique en pleine mutation. Et si, à la surprise générale, celui qui pourrait bouleverser l’équilibre électoral ne s’appelait pas Netanyahou, ni Gantz, ni même Lapid… mais Naftali Bennett ?
Ce dernier, que beaucoup avaient relégué aux archives du passé politique, fait un retour remarqué dans les intentions de vote. Selon les résultats de ce sondage post-guerre, la formation qu’il s’apprête à présenter pourrait atteindre jusqu’à 25 sièges à la Knesset, soit autant que le Likoud. Un score saisissant qui place l’ancien Premier ministre au centre du jeu, et ravive le souvenir de son passage controversé mais stratégique à la tête du pays.
Un duel Likoud-Bennett ?
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Likoud : 25 sièges
- Parti dirigé par Naftali Bennett : 25 sièges
- Les Démocrates (ex-meretz/partis de gauche unifiés) : 11 sièges
- Shas : 9
- Israël Beiteinou : 9
- Yesh Atid : 8
- Camp national : 8
- Yahadout Hatorah : 7
- Otzma Yehudit : 7
- Raam : 6
- Hadash-Ta’al : 5
Dans cette configuration, les blocs se dessinent, mais aucun ne semble en mesure d’atteindre seul les 61 mandats nécessaires à la majorité. C’est donc la capacité à fédérer autour de soi – et surtout à ne pas être rejeté catégoriquement par trop de partenaires potentiels – qui deviendra la clé de la prochaine coalition.
L’effet Yoaẓ Hendel : le grain de sable ?
Mais un second scénario a été testé : celui dans lequel Yoaz Hendel, ancien ministre des Communications, lance lui aussi sa propre liste. Là, la donne change.
- Likoud : 23
- Bennett : 22
- Hendel : 8
- Le reste des partis reste à peu près stable.
Ce scénario montre un nouvel émiettement du centre-droit, et un effet domino sur la capacité de gouvernabilité. Hendel, charismatique, modéré, et fort de son expérience sécuritaire et politique, séduit une frange importante de la droite laïque. Mais ce succès a un coût : la baisse conjointe du Likoud et de Bennett.
La division du bloc national serait-elle son propre talon d’Achille ?
Pas d’hégémonie, mais un pivot
Le Likoud, bien qu’il reste une force majeure, ne domine plus comme jadis. Ce n’est pas une hégémonie, mais une base fidèle qui permet encore à Netanyahou de conserver un socle solide. Toutefois, sans majorité évidente, et face à des formations montantes à droite, le Premier ministre pourrait être contraint de négocier plus durement, voire même de passer la main en cas d’impasse politique prolongée.
L’après-guerre : un électorat en mutation
La guerre contre l’Iran, bien que menée avec une efficacité militaire indiscutable, a laissé des séquelles sur le plan social, économique, et émotionnel. L’électorat israélien, toujours résilient, se montre plus exigeant, plus pragmatique, et surtout, moins fidèle aux anciens clivages.
Le soutien à Bennett, comme à Hendel, s’explique non pas uniquement par une nostalgie ou une idéologie, mais par un besoin de leadership rassurant, agile et efficace. L’image d’un homme qui a su gérer une coalition improbable sans scandales majeurs, et celle d’un ancien militaire sérieux et sobre, parle à une majorité silencieuse israélienne.
Vers une surprise électorale ?
Si les tendances se confirment, Bennett pourrait bien devenir le faiseur de rois. Sa position centrale dans l’échiquier, couplée à une stratégie d’ouverture vers les partis ultra-orthodoxes comme vers des formations laïques modérées, pourrait faire de lui la clé de voûte du prochain gouvernement.
En Israël, tout est possible, surtout après une guerre. La résilience nationale, la quête d’unité, et l’aspiration à la sécurité sont autant de moteurs qui peuvent bouleverser les schémas traditionnels. Si Bennett parvient à maintenir le cap, à éviter les attaques personnelles et à construire une offre électorale sérieuse, il pourrait transformer ce regain d’intérêt en victoire stratégique.
Affaire à suivre.
— Signé par Infos-Israel.News
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