Lâ Agence AJN a visitĂ© le prestigieux centre mĂ©dical Hadassah, situĂ© Ă JĂ©rusalem, capitale historique de lâĂtat dâIsraĂ«l, oĂč elle a Ă©tĂ© reçue par son directeur, le professeur Yoram Weiss, pour parler de cette entitĂ©, de son travail pendant la pandĂ©mie du coronavirus, lâinauguration de sa filiale latino-amĂ©ricaine au Mexique et la relation avec les mĂ©decins et hĂŽpitaux argentins.
â Le monde observe IsraĂ«l dans tout ce qui touche au coronavirus et vous dirigez Hadassah, lâune des rĂ©fĂ©rences en la matiĂšre, quâen pensez-vous ?
â Je pense que lâune des choses qui sâest produite Ă la suite du coronavirus est quâen fait, cela a dĂ©montrĂ© la puissance du systĂšme de santĂ© israĂ©lien et lâĂ©norme capacitĂ© du pays Ă faire face Ă des situations inhabituelles. On dit quâIsraĂ«l est la nation Ă©mergente (Start Up Nation), donc dâune certaine maniĂšre, le coronavirus Ă©tait la nation Ă©mergente⊠Le plus grand avantage est dâĂȘtre un peuple qui sait trĂšs vite essayer dâanalyser la situation et sâorganiser pour lâadresser. Hadassah a su trĂšs vite que câĂ©tait une maladie trĂšs, trĂšs difficile, a compris quâelle devait crĂ©er un modĂšle pour soigner les malades et, bien avant dâautres, quâelle devait commencer Ă rĂ©diger des protocoles et en autoriser lâaccĂšs pour toutes les personnes.
â CâĂ©tait au dĂ©but de la pandĂ©mieâŠ
â Certainement au dĂ©but⊠A cette Ă©poque jâĂ©tais directeur de Hadassah Ein Karem et responsable du coronavirus et dĂ©jĂ le premier mois jâai formĂ© une Ă©quipe. Nous avons ouvert un hĂŽpital pour le coronavirus, distinct du gĂ©nĂ©ral, nous avons dĂ©cidĂ© que tous les patients porteurs dâun respirateur devaient ĂȘtre en rĂ©animation et nous avons nommĂ© une commission dĂ©diĂ©e Ă la rĂ©daction des protocoles de soins pour quâil y ait une norme et tout le monde dans le lâhĂŽpital agirait de la mĂȘme maniĂšre. Nous avons Ă©galement rapidement dĂ©cidĂ© de les transmettre Ă Hadassah International pour traduction et diffusion dans le monde. CâĂ©tait la premiĂšre contribution. La seconde Ă©tait quâil y avait plusieurs groupes qui ont remarquĂ© une pĂ©nurie de respirateurs et ont commencĂ© Ă travailler sur toutes sortes de solutions pour en trouver des moins chĂšres.
Finalement nous nâen avons pas besoin car grĂące Ă D.ieu en IsraĂ«l il y en avait assez, Mais certaines de ces idĂ©es ont Ă©tĂ© utilisĂ©es dans diverses parties du monde, en particulier dans les pays trĂšs pauvres qui nâavaient pas les moyens dâacheter des respirateurs coĂ»teux et ont pu combler ce manque. Dâautre part, IsraĂ«l dispose dâun systĂšme de santĂ© trĂšs inclusif, qui comprend des services de santĂ© et des hĂŽpitaux supervisĂ©s par le ministĂšre. Cela a permis Ă lâEtat dâIsraĂ«l de sâorganiser trĂšs rapidement et, de fait, de transfĂ©rer la prise en charge des patients les plus bĂ©nins vers les services de santĂ© et ainsi dâĂ©viter lâeffondrement des hĂŽpitaux, ce qui sâest passĂ© dans de nombreux pays, mĂȘme les plus avancĂ©s du monde occidental.
â Est-ce pour cela que Pfizer considĂšre IsraĂ«l comme le fer de lance ?
â Pfizer a vu autre chose et câest quâIsraĂ«l a Ă©tĂ© lâun des premiers pays au monde Ă avoir un systĂšme par lequel le ministĂšre transmet des informations sur les patients Ă tous les hĂŽpitaux et services de santĂ©. Câest pourquoi il le considĂšre comme un lieu qui peut devenir un grand pays dâexpĂ©rimentation et, en fait, IsraĂ«l peut le convaincre quâil nâest pas seulement un petit Ătat organisĂ©, mais quâil peut en recevoir beaucoup dâinformations. Pour cette raison, il a pu rĂ©aliser lâexpĂ©rience de vaccination la plus importante et la plus rapide avec Pfizer, qui Ă©tait en fait la phase 3. LiĂ©e Ă cela, Ă la fois pour les dĂ©libĂ©rations de vaccination qui ont lieu Ă la FDA (autoritĂ© de contrĂŽle sanitaire) des Ătats-Unis comme dans le Parlement britannique, ils ont demandĂ© la participation de nos fonctionnaires du ministĂšre de la SantĂ©.
â Dans quel endroit, IsraĂ«l est-il actuellement confrontĂ© Ă la pandĂ©mie ?
â Cela ne peut pas ĂȘtre mesurĂ© du point de vue dâun lieu, mais si lâon considĂšre le niveau de contagiositĂ© du COVID et le nombre de patients, alors il y a quelque temps câĂ©tait trĂšs Ă©levĂ© car il y avait une Ă©pidĂ©mie ici, la quatriĂšme vague, qui Ă©tait liĂ©e Ă la (variante) Delta, mais en ce moment nous avons une baisse trĂšs, trĂšs importante et nous la voyons Ă Hadassah : il y a un mois et demi ou deux, nous avions environ 14 patients COVID par jour admis aux urgences et prĂšs de 60 Ă lâhĂŽpital, dont 20 avec un respirateur, et aujourdâhui nous sommes Ă 8, avec les unitĂ©s de coronavirus vides et presque aucun cas nâest identifiĂ©, apparemment Ă la suite de la troisiĂšme vaccination que les gens ont reçue.
â Et pour lâavenir ?
â Câest difficile Ă savoir car en mai on pensait que le coronavirus Ă©tait fini et puis soudain le Delta est apparu et en deux mois on a eu la quatriĂšme vague⊠Câest pourquoi je pense quâil faut ĂȘtre trĂšs pragmatique, prendre une grande respiration et comprendre que nous devons nous y prĂ©parer Ă la possibilitĂ© que nous soyons beaucoup mieux, mais aussi avec la possibilitĂ© dâune cinquiĂšme vague Ă©mergente. JâespĂšre que non, mais il est pas encore possible de le savoir.
â Comment se passe la vaccination des enfants en IsraĂ«l ?
â Tout dâabord, IsraĂ«l a Ă©tĂ© lâun des premiers pays Ă avoir dĂ©cidĂ© de vacciner les enfants de plus de 12 ans, mais actuellement on parle de ceux de 5 et la FDA lâa autorisĂ© dans ses derniĂšres recommandations. IsraĂ«l se prĂ©pare Ă vacciner les enfants de moins de 5 ans. Nous savons quâen gĂ©nĂ©ral, la COVID est une maladie trĂšs bĂ©nigne pour les enfants, Ă lâexception dâun trĂšs, trĂšs petit groupe qui a des complications. La plupart le subissent de maniĂšre asymptomatique ou avec des symptĂŽmes trĂšs, trĂšs lĂ©gers. Le fait est que souvent les enfants sont, en fait, le vecteur qui transmet la maladie aux adultes et câest la raison pour laquelle les vacciner. Sâils veulent vraiment obtenir une « immunitĂ© collective » et ainsi arrĂȘter la contagiositĂ© du coronavirus, alors apparemment, les enfants doivent ĂȘtre vaccinĂ©s, et câest la raison pour laquelle nous avons cette tendance.
â En Argentine le vaccin Spoutnik V est utilisĂ©, mais en gĂ©nĂ©ral, le monde nâen veut pas. IsraĂ«l faisait partie de ce groupe et du coup, aprĂšs la rencontre entre le Premier ministre, Naftali Bennett, et le prĂ©sident de la Russie, Vladimir Poutine, il a changĂ© dâavisâŠ
â Je ne suis pas un grand amateur de Spoutnik, mais tout dâabord, je ne peux pas dire avec certitude que cela ne fonctionne pas car il existe une Ă©tude amĂ©ricaine qui soutient que câest efficace. Je pense quâIsraĂ«l est entrĂ© dans la mĂȘme situation quâavec le Moderna, car il y a des gens qui partagent la thĂ©orie selon laquelle la combinaison de vaccins nâest peut-ĂȘtre pas mauvaise, mais je ne peux vraiment pas commenter car je nâen sais pas assez Ă ce sujet.
â Que pouvez-vous dire sur lâouverture de Hadassah MĂ©xico ?
â Nous sommes trĂšs, trĂšs heureux et excitĂ©s. Nous voulions vraiment travailler ensemble et contribuer Ă cette coopĂ©ration. Je pense que câest quelque chose de stratĂ©gique, de trĂšs important pour Hadassah, et de notre cĂŽtĂ© nous ferons tout pour que ce soit un succĂšs. Jâai Ă©galement hĂąte de proposer ce projet aux mĂ©decins qui ont Ă©tudiĂ© Ă Hadassah et qui travaillent maintenant au Mexique pour le rejoindre. Nous serions trĂšs heureux et je pense que ces mĂ©decins peuvent ĂȘtre une chose merveilleuse pour ce centre car ils connaissent la façon de travailler de Hadassah. Nous attendons donc avec une grande volontĂ© de triompher.
â Pourquoi est-ce stratĂ©gique pour Hadassah ?
â Parce que je pense que Hadassah vĂ©hicule un message universel que ceux qui voyagent Hadassah comprennent et qui en un seul mot serait âhumanitĂ©â ou âcoexistenceâ. Câest-Ă -dire que pendant toutes ces annĂ©es, il a servi toute la population de JĂ©rusalem, qui est lâune des villes les plus importantes dâun point de vue religieux et dĂ©mographique : musulmans, juifs et chrĂ©tiens, IsraĂ©liens et Palestiniens⊠Au milieu de tout cela, qui traverse Hadassah ressent ce quâest la paix. Inutile dâen parler, tout le monde le comprend. Quand je suis arrivĂ© Ă Hadassah, câest lâune des choses qui mâa attirĂ©e. Je suis arrivĂ© par hasard et je suis restĂ© 31 ans⊠La responsabilitĂ© partagĂ©e des mĂ©decins et infirmiĂšres arabes, juifs et autres religieux, ainsi que des malades, est tout simplement fantastique. Ă mon avis, câest un message que Hadassah devrait transmettre Ă tout le monde avec fiertĂ© et je pense que câest Hadassah Mexique. La seconde est lâexcellence en mĂ©decine. Je pense quâĂ Hadassah, lâaccent est mis sur lâexcellence, une attirance pour lâexcellence, et jâespĂšre quâau Mexique il y a un hĂŽpital qui offre lâexcellence et des capacitĂ©s mĂ©dicales avancĂ©es.
â Est-ce bon pour lâAmĂ©rique du Sud quâHadassah soit au Mexique ?
â JâespereâŠ
â LâArgentine est fiĂšre dâavoir un mĂ©decin Ă Hadassah comme Malena Cohen-Cymberknoh et de son travail, bien quâil y en ait sĂ»rement beaucoup comme elle, de diffĂ©rentes parties du mondeâŠ
â Je la connais parfaitement. Tout dâabord, il y a plusieurs mĂ©decins argentins Ă Hadassah, mĂȘme si Malena fait vraiment un travail fantastique en sa qualitĂ© de directrice de lâunitĂ© de pneumologie pĂ©diatrique et a maintenant remportĂ© un prix trĂšs respectĂ© dans lâĂtat dâIsraĂ«l, dont nous sommes trĂšs fiers⊠Je pense que la contribution des olim (immigrĂ©s) Ă lâEtat dâIsraĂ«l est toujours magnifique et que Malena en est un exemple : des mĂ©decins qui viennent de lâĂ©tranger, se forgent et rĂ©ussissent, et en fait, en fin de compte, Cela signifie quâIsraĂ«l est la maison de nous tous.
â Vous ĂȘtes une partie importante dâHadassah, comment vous sentez-vous lorsque vous voyez un professionnel de la santĂ© palestinien travailler, avec tout ce quâil fait pour que cela se produise ?
â Câest un endroit oĂč lâon triomphent ceux qui travaillent dur et font triompher la bonne mĂ©decine. Par consĂ©quent, tous ceux qui sont ici apportent leur contribution et peu importe dâoĂč ils viennent : quâils soient palestiniens ou israĂ©liens, chrĂ©tiens, musulmans ou juifs orthodoxes. Cela ne mâintĂ©resse pas du tout. Quiconque viendra donner son Ăąme, son cerveau, sa volontĂ© et ses connaissances pour bien soigner les patients, sera reconnu pour cela avec joie.
â En visitant Hadassah, on peut aussi observer que les patients aisĂ©s et nĂ©cessiteux sont soignĂ©s ici gratuitement, avec un hĂŽtel de premier ordreâŠ
â Je dois dire que, vraiment et surtout dans notre nouveau bĂątiment dâhospitalisation, les soins sont trĂšs bons pour tous les patients et ici il nây a pas de diffĂ©rence de qualitĂ© entre les patients privĂ©s et publics. Peu importe dâoĂč ils viennent, ni leur race, ni leur sexe. Nous les embrassons et les traitons tous de la meilleure façon, nous nous soucions tous dâeux et nous essayons de leur donner le traitement le plus avancĂ© au monde. Je pense que câest la fiertĂ© dâHadassah et je dois dire que câest aussi de lâEtat dâIsraĂ«l car câest un pays qui assure vĂ©ritablement une prise en charge mĂ©dicale universelle Ă tout habitant, il nâest pas nĂ©cessaire dâĂȘtre citoyen.
â Vous avez visitĂ© lâArgentine, que pouvez-vous dire des relations avec Hadassah ?
â Jâai Ă©tĂ© trĂšs impressionnĂ© par le systĂšme de santĂ© argentin et les mĂ©decins que nous avons rencontrĂ©s, et nous avons vraiment essayĂ© de rester en contact. Claudia Poggi continue la vidĂ©oconfĂ©rence avec certains des hĂŽpitaux, ainsi quâavec des mĂ©decins qui sây trouvaient et dâautres. De mon point de vue, si le lien avec lâArgentine se renforce encore, je serai le premier Ă mâen rĂ©jouir. Je pense que câest un pays fantastique, avec un peuple merveilleux, et jâai vraiment apprĂ©ciĂ© la visite, mĂȘme sâil y avait le coronavirus. Jâai Ă©tĂ© extrĂȘmement impressionnĂ© par lâArgentine et jâespĂšre revenir avec ma famille, comme je lâavais prĂ©vu.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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