
Les premières cotes de paris publiées pour l’Eurovision qui se tiendra cette année à Vienne réservent une surprise de taille : Israël apparaît en tête des tableaux de paris, comme si les protestations anti-israéliennes et les menaces de boycott n’avaient laissé aucune trace. Selon les données initiales diffusées par la plateforme Betfair, l’une des premières à ouvrir les paris pour la compétition, Israël occupe actuellement la première place pour une victoire finale, devant des poids lourds traditionnels comme la Suède et la Finlande.
Cette position est d’autant plus frappante qu’elle intervient dans un contexte tendu. Ces derniers mois, plusieurs pays ont annoncé leur retrait du concours en lien avec la participation d’Israël. Au Portugal, certains artistes ont même déclaré qu’ils refuseraient de représenter leur pays s’ils devaient concourir aux côtés d’Israël. Dans d’autres États européens, des voix militantes ont appelé à politiser le concours et à transformer l’Eurovision en tribune contre Israël. Malgré ce climat, les marchés de paris semblent pour l’instant indifférents à ces pressions.
Il convient toutefois de nuancer fortement la portée de ces chiffres. À ce stade très précoce de la saison, aucun titre n’a encore été dévoilé, aucun artiste n’a été officiellement sélectionné et les compétitions nationales n’ont, pour la plupart, même pas commencé. Les cotes actuelles reposent sur des mises relativement faibles et sur des projections établies par les agences de paris elles-mêmes, souvent influencées par les résultats des éditions précédentes et par les dynamiques générales du vote.
Malgré ces réserves, la position d’Israël reste symboliquement forte. Les cotes proposées, oscillant entre 6,6 et 6,8 pour une victoire, placent Israël devant la Suède, pourtant habituée aux premières places, et la Finlande, autre favorite récurrente. Dans l’univers des paris, un tel écart est interprété comme un signe de confiance notable, même s’il reste fragile et susceptible d’évoluer rapidement.
Plusieurs lectures sont avancées pour expliquer ce classement. Selon une première hypothèse, les sites de paris estiment que les votes massifs obtenus par Israël lors des deux dernières éditions, notamment lors du télévote, étaient authentiques et reflétaient un soutien réel du public européen, indépendamment des débats politiques. Une deuxième lecture suggère que le retrait ou la marginalisation de certains pays très critiques envers Israël pourrait apaiser l’ambiance générale du concours et permettre à la délégation israélienne de se distinguer plus facilement. Une troisième interprétation, plus cynique, évoque la perception d’un système biaisé ou « verrouillé », sentiment parfois présent chez certains parieurs, même s’il n’est étayé par aucune preuve concrète.
Dans tous les cas, les observateurs s’accordent à dire que ces classements initiaux doivent être pris avec prudence. L’expérience montre que les tableaux de paris évoluent radicalement une fois les chansons dévoilées, les mises en scène révélées et les prestations en direct observées. À ce stade, l’Eurovision 2026 reste une page presque blanche, et la sélection du représentant israélien est elle-même encore en cours.
En définitive, cette première place dans les paris constitue davantage un indicateur d’ambiance qu’une prédiction fiable de victoire. Elle suggère qu’au moins dans l’univers froid et pragmatique des marchés de paris, Israël n’est pas perçu comme marginalisé, malgré les campagnes politiques et les controverses. Flatteur, sans doute. Déterminant, certainement pas. La route vers Vienne s’annonce encore longue, jalonnée de chansons, de polémiques, de choix artistiques et de surprises, qui pourraient redistribuer totalement les cartes d’ici la finale.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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