Les événements de ces derniers mois ont démontré que l’antisémitisme n’a pas disparu. En fait, il se fait plus fort. Alors que de nombreux Juifs préfèrent cacher leur identité par crainte de persécution, certaines personnes sont prêtes à tout sacrifier afin de devenir juif.

Sur le site Israël Today, une jeune femme iranienne vivant en Allemagne est tombée en amour avec le judaïsme et Israël. Son vrai nom ne peut être révélé pour des raisons de sécurité.

Israël Today: Vous êtes née en tant que musulmane chiite. Comment est-ce que vous êtes tombée amoureuse du judaïsme et d’Israël?

Tannaz: Je suis née à Téhéran dans les années 1980, de parents musulmans, mais ils ne se sont jamais vu en tant que tels. Avec l’éclatement de la révolution islamique en 1979, la vie est devenue très difficile pour eux. Mon père, qui est un intellectuel, se sent particulièrement en danger compte tenu du fait que le nouveau régime des ayatollahs ne tolère pas les gens comme lui. Les punitions publique, tortures, le sang et les exécutions, mes parents ne voulaient pas que leurs enfants grandissent dans un État islamique qui irradiait la peur. C’est pourquoi ils ont décidé de fuir vers l’Allemagne, en espérant qu’un jour, lorsque les clercs islamiques seront renversés, ils pourront revenir vers l’Iran. Ceci, cependant n’est pas arrivé.

Même si je suis totalement intégrée dans la société allemande et je m’identifie comme allemande, je n’ai jamais vraiment senti une connexion pour ce nouveau pays, même si je suis très reconnaissante pour moi et ma famille. J’ai commencé à la recherche de mon identité réelle.

IT: Et vous l’avez trouvée dans le judaïsme, même si, c’est si impopulaire d’être juif aujourd’hui?

Tannaz: je n’ai jamais appris à haïr les Juifs ou Israël, le contraire est vrai. Mon père m’a toujours raconté des histoires au sujet de ses amis juifs qu’il a laissé en Iran.

IH: Mais pour vous qu’est ce que veut dire « devenir un Juif » ?

Tannaz: Ce n’est que le début du processus. Mon amour pour Israël s’est intensifié au fur et à mesure que j’en apprenais sur ce pays. Il y a six ans, quand j’étais au collège, un de mes amis qui a fait des recherches au sujet d’Israël m’a invité à visiter le pays et je ne pouvais pas résister à la tentation. Lors d’un parcours cahoteux au moment j’ai atterri à l’aéroport Ben Gourion, j’ai été emmenée pour un interrogatoire qui a duré huit heures. L’officier qui a vérifié mon passeport allemand, a remarqué que je suis née à Téhéran et il était convaincu que je travaillais pour le service de renseignement iranien.

IT: Comment avez-vous vécu cette humiliation?

Tannaz: C’était une expérience très traumatisante et à un certain moment, j’ai appelé l’ambassade d’Allemagne à Tel Aviv en leur demandant de me sortir de ce pays horrible. Mais ce cauchemar m’a laissé curieuse et j’ai pris la décision de revenir et de découvrir Israël. Cette fois-ci, j’ai postulé pour divers programmes de stages, en espérant qu’ils allaient me donner un aperçu d’Israël. L’ironie du sort, ma dirigée vers le seul programme de stage appartenant à une ONG palestinienne.

IH: Donc, au lieu d’explorer Israël, vous avez fini par explorer la Judée Samarie ?

Tannaz: Exact. Je suis restée avec une famille palestinienne de Jérusalem et j’ai été très influencée par leur machine de propagande puissante. Je dois admettre que pendant deux ans, j’étais de leur côté. Mais c’était aussi parce que je n’ai pas eu la chance de « saisir » la société israélienne et interagir avec les Israéliens.

IT: Comment le changement s’est-il fait ?

Tannaz: J’ai toujours été une personne de pensée. Je n’ai jamais avalé tout ce que les médias ou les gens disent autour de moi ou ont essayé de me nourrir. J’étais extrêmement irritée par le fait que chaque fois que les Palestiniens parlaient des Israéliens, ils utilisaient le mot «Juifs». Il m’a fait mal d’entendre cela, simplement parce que j’ai grandi en Allemagne où les gens apprennent à se souvenir de la Shoah. À un certain moment, j’ai réalisé que j’étais fatiguée de la position palestinienne: le sifflement constant et épingler le blâme sur tout le monde sauf eux-mêmes. J’étais fatiguée de leur approche négative. Dans le même temps, j’avais peur de parler aux Israéliens, en pensant qu’ils allaient me repousser à cause de mon origine.

Je n’ai surmonté cet obstacle qu’en 2012, quand un groupe de militants de la paix a lancé la fameuse campagne Israël « Love Iran ». Peu de temps après, les Israéliens ont commencé à m’ajouter comme ami sur Facebook et plusieurs d’entre eux m’ont même invité.

IT: Quelle a été la révélation la plus frappante pour vous quand vous avez appris à connaître les Israéliens?

Tannaz: Ils sont comme les Perses: Ils ont le flair du Moyen-Orient, mais ils sont modernes et ouverts d’esprit. J’ ai réalisé qu’Israël est l’endroit où je voulais être.

IT: Était-ce à ce moment que vous avez décidé de vous convertir?

Tannaz: Je ne peux pas mettre mon doigt sur quand est passé exactement cette volonté, mais c’était certainement avant que quelqu’un m’a dit que le processus de conversion serait un tel cauchemar [rire]. Je voulais me convertir alors que j’étais en voyage à l’extérieur de l’Allemagne, mais au moment où je suis revenu au pays, j’étais paralysée par la peur.

IT: Quel genre de pensées couraient dans votre esprit?

Tannaz: j’avais peur de passer par le processus de conversion et d’immigration sans avoir de travail décent en Israël. Cela signifierait que j’aurais besoin de retourner en Allemagne et y vivre comme une femme juive, ce qui signifie souvent que j’aurais à cacher ma véritable identité. Mais je ne veux pas vivre dans un mensonge.

IT: Est-il si effrayant d’être juif en Allemagne?

Tannaz: L’antisémitisme est nettement à la hausse en Europe. Il est particulièrement féroce depuis l’été dernier lors de l’opération de Rocher Puissant en Israël. Mais en dehors de cela, beaucoup d’Européens estiment qu’ils perdent leur identité et que leurs pays ne leur appartient plus. Mais récemment, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour exprimer leur colère contre les immigrés musulmans, car ils voient qu’ils ne s’intègrent pas dans leur société, mais la vérité est que le peuple juif est également sur leur liste de cible. Ils pourraient utiliser leur position anti-islamique comme une couverture, dans le but de gagner plus de partisans, mais leur idéologie va à l’encontre de tout non-allemand.

IT: À votre avis, quelle est la racine de ce sentiment antisémite?

Tannaz : Il est naturel que les gens sympathisent avec les faibles, les opprimés. Les Palestiniens sont en train de gagner la guerre des médias parce qu’ils ont réussi à créer l’image du peuple opprimé. Malheureusement, beaucoup de gens de l’Ouest n’ont pas le temps, ni l’énergie pour comprendre le conflit, et ne veulent pas creuser ou se poser des questions qui dérangent, de sorte qu’ils finissent par soutenir ​​les médias, ce qui est largement biaisé.

IT: Où en êtes-vous actuellement avec le processus de votre conversion?

Tannaz : Je me bats avec mon dilemme, mais quand je serais convertie, je vais m’assurer de garder cela comme un secret au sein de ma famille en Iran, dont la vie serait en danger.

 

2 Commentaires

  1. Shalom Tannaz, quel courage, il faut continuer et ne pas te cacher il faut vivre normalement être « Juif » c’est pas une maladie c’est un signe de foi envers « Haschem » Comme le chrétien,le musulman etc…
    Reste comme tu es et n’essaie JAMAIS de te confronter avec ta famille mais dit leur que la religion est une chose que chacun garde dans son coeur et n’essaie jamais de convaincre l’autre.La religion est une affaire personnel et pas une affaire d’état ou politique.
    Confiance Tannaz tu es sur le bon chemin qui mène à Haschem;
    Cordial shalom
    M.Martin