Alors que la poussière de la guerre à Gaza n’est pas encore retombée, un nouveau front s’ouvre — cette fois non pas à Rafah ou Téhéran, mais à… Washington. La Maison Blanche envisage de relancer la méga-transaction d’avions de chasse F-35 avec la Turquie, un geste qui pourrait, selon de nombreux analystes, ébranler sérieusement l’avantage stratégique d’Israël au Moyen-Orient.

🔗 Lire aussi : Alertes diplomatiques sur Infos-Israel.News

Du gel à la lune de miel : Washington et Ankara resserrent les rangs

L’annonce faite par Tom Barak, ambassadeur des États-Unis à Ankara, a rapidement fait froncer les sourcils dans les hautes sphères militaires israéliennes : la levée imminente des sanctions imposées à la Turquie depuis 2019 et la reprise de la livraison des F-35 d’ici la fin de l’année. Pour mémoire, le contrat avait été gelé après qu’Erdogan ait acheté le système de défense russe S-400, considéré incompatible avec les standards de l’OTAN.

Mais avec Trump de retour à la Maison-Blanche, les jeux d’alliances ont radicalement changé. Les liens personnels qu’il entretient avec le président turc Recep Tayyip Erdogan semblent peser plus que les lignes rouges stratégiques établies durant la dernière décennie.

📌 Contexte : F-35 Lightning II – Wikipédia

Israël à découvert ?

La doctrine sécuritaire américaine traditionnelle assurait une supériorité technologique qualitative à Israël sur tous ses voisins, comme pilier de stabilité régionale. Fournir à la Turquie les mêmes technologies furtives, de renseignement et de combat aérien que celles utilisées par Tsahal, reviendrait à éroder sciemment cet avantage décisif.

D’autant plus qu’Erdogan ne cache pas son hostilité envers Jérusalem. Rappelons qu’il a qualifié Israël d’« État nazi » lors d’offensives à Gaza, tout en accueillant sur son sol des délégations du Hamas en grande pompe. Son alliance tacite avec l’Iran et le Qatar forme un axe islamiste anti-israélien de plus en plus assumé, et ce feu vert américain semble n’être rien d’autre qu’un soutien indirect à cette coalition hostile.

🔗 À lire : Relations Israël-Turquie sur Infos-Israel.News


Un calcul dangereux pour l’OTAN et la région

Certes, la Turquie est un pion géopolitique stratégique, située au carrefour entre l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient. L’intégrer pleinement dans la sphère occidentale en contrepartie d’un éloignement de Moscou est une tentation américaine compréhensible. Mais à quel prix pour Israël ? Et jusqu’où va la diplomatie transactionnelle de Trump ?

Le président américain pourrait conditionner cette livraison à un abandon par la Turquie du système russe S-400, ce qui isolerait Moscou. Mais même sans les S-400, la possession des F-35 par un pays aux velléités islamistes et instables représente une menace militaire et symbolique directe pour Israël, seul pays du Moyen-Orient à posséder ce chasseur.

🔗 Voir aussi : Les défis de la sécurité israélienne


Israël face à un tournant historique

La question à poser n’est plus seulement militaire, mais géopolitique et existentielle : sommes-nous à l’aube d’un nouveau « plan Trump », non pas pour la paix, mais pour une redistribution des cartes d’influence dans la région ? Israël, qui bénéficiait jusqu’ici d’un traitement de faveur bipartisan à Washington, pourrait-elle voir son privilège s’effriter face à de nouveaux équilibres pragmatiques ?

📌 Voir aussi : Trump au Moyen-Orient – Wikipédia

En diplomatie, les ventes d’armes ne sont jamais neutres. Loin d’être de simples transactions commerciales, elles dessinent des alliances, établissent des hiérarchies et forgent des coalitions. Si la Turquie entre à nouveau dans le cercle des pays recevant des armes américaines de pointe, cela signifierait qu’Israël est désormais considéré comme un acteur parmi d’autres — et non plus comme l’allié privilégié.


Un précédent dangereux ?

Il est encore temps de peser dans la balance. Des voix s’élèvent au Congrès américain, notamment au sein de l’AIPAC et de la droite évangélique, pour rappeler que la sécurité d’Israël ne peut être négociée contre une normalisation forcée avec la Turquie d’Erdogan. Mais le lobby turc, dopé par ses atouts stratégiques, joue ses cartes habilement.

En parallèle, les services israéliens surveillent avec inquiétude les effets à long terme de cette possible bascule, notamment sur le contrôle de l’espace aérien au-dessus de la Méditerranée orientale, zone cruciale pour les activités énergétiques israéliennes, mais aussi sur le déséquilibre moral que pourrait provoquer la légitimation d’un régime islamiste ultra-nationaliste par l’Occident.

🔗 À consulter : Actualité géostratégique sur RakBeIsrael.buzz
🔗 Enjeux régionaux et sécurité sur Alyaexpress-News : alyaexpress-news.com


Conclusion : Une transaction, mille implications

Cette décision, si elle se concrétise, posera une question essentielle à Israël : peut-elle encore compter sur l’exclusivité de l’alliance stratégique avec les États-Unis, ou doit-elle préparer l’avenir seule, en renforçant ses propres capacités de dissuasion ?

Un F-35 turc, même livré sans mauvaises intentions, pourrait bien finir par survoler un théâtre d’opérations israélien demain. Et il sera alors trop tard pour dire : « On ne savait pas. »

Infos-Israel.News

.