PrĂšs de 200 des 252 prisonniers palestiniens âlourdsâ libĂ©rĂ©s dans le cadre de la derniĂšre trĂȘve appartenaient non pas au Hamas, mais au Fatah, le mouvement du prĂ©sident Mahmoud Abbas. Une rĂ©vĂ©lation explosive portĂ©e par lâactiviste israĂ©lien Yossef Haddad, qui dĂ©nonce le mythe dâun âpartenaire modĂ©rĂ©â en Cisjordanie.
Les chiffres qui dérangent
âBeaucoup dâIsraĂ©liens ne connaissent pas ce dĂ©tail de lâaccordâ, Ă©crit Yossef Haddad sur son compte X. âSur 252 terroristes âlourdsâ libĂ©rĂ©s, prĂšs de 200 appartiennent au Fatah, pas au Hamas. Oui, au Fatah !â
Lâancien capitaine de Tsahal, devenu lâune des voix les plus Ă©coutĂ©es du pays, met en lumiĂšre ce que peu de mĂ©dias occidentaux rappellent : le Fatah, censĂ© incarner la voie politique palestinienne, demeure traversĂ© par des rĂ©seaux violents et idĂ©ologiquement hostiles Ă lâexistence mĂȘme dâIsraĂ«l.
Selon les donnĂ©es publiĂ©es par Haaretz et confirmĂ©es par Ynet, plus de 70 % des dĂ©tenus libĂ©rĂ©s dans lâĂ©change du 13 octobre appartenaient Ă des cellules liĂ©es Ă lâOrganisation des Martyrs dâal-Aqsa, branche armĂ©e du Fatah, responsable de multiples attentats entre 2000 et 2005. Parmi eux, des complices dâattaques-suicides Ă JĂ©rusalem et Ă Netanya.
âCe ne sont pas des modĂ©rĂ©sâ
Pour Haddad, il faut briser une illusion tenace :
âLa seule raison pour laquelle les terroristes du Fatah ne se sont pas joints Ă lâattaque du 7 octobre, ce nâest pas parce quâils sont modĂ©rĂ©s â câest parce quâils savaient quâils ne pouvaient pas gagner.â
Cette affirmation nâest pas quâune formule : elle correspond Ă la rĂ©alitĂ© sĂ©curitaire dĂ©crite par le Shin Bet. Depuis 2023, les forces israĂ©liennes multiplient les opĂ©rations de contre-terrorisme en JudĂ©e-Samarie : Jenine, Naplouse et Tulkarem sont devenues des foyers dâagitation permanente, mais contrĂŽlĂ©s par des incursions nocturnes rĂ©guliĂšres.
âCâest la seule raison pour laquelle la situation en Cisjordanie ne ressemble pas Ă Gazaâ, rĂ©sume Haddad.
La double façade du Fatah
Sur le plan international, Mahmoud Abbas continue dâĂȘtre reçu comme âlâinterlocuteur lĂ©gitimeâ du processus de paix. Mais sur le terrain, son mouvement glorifie les martyrs et subventionne les familles des terroristes via la politique dite Pay for Slay.
Un rapport du Jerusalem Center for Public Affairs (mars 2025) chiffre ces aides Ă plus de 250 millions de dollars annuels, versĂ©s directement par lâAutoritĂ© palestinienne aux dĂ©tenus ou Ă leurs proches.
Cette duplicitĂ© nourrit un double langage : diplomatie Ă Ramallah, glorification du jihad Ă Naplouse. âLe monde continue de parler dâAbou Mazen comme dâun partenaire de paix, mais câest un partenaire de façadeâ, commente un ancien responsable du Conseil de sĂ©curitĂ© nationale israĂ©lien. âSa lĂ©gitimitĂ© interne repose sur la haine dâIsraĂ«l ; sans cela, il perdrait le contrĂŽle.â
Une société palestinienne toujours radicalisée
Les sondages rĂ©cents de lâInstitut Palestinien pour la Recherche sur les Politiques et les Sondages (PSR) confirment les craintes dâHaddad : 64 % des Palestiniens de Cisjordanie soutiennent encore âla rĂ©sistance armĂ©eâ contre IsraĂ«l ; 58 % refusent lâidĂ©e dâun Ătat juif âentre le Jourdain et la merâ.
Autrement dit, la rhĂ©torique âPalestine libre du fleuve Ă la merâ ne se limite pas au Hamas.
Lâancien officier souligne :
âBeaucoup de Palestiniens en Cisjordanie parlent ouvertement dâune Palestine libre du Jourdain Ă la mer. Pour eux, il nây a simplement pas de place pour IsraĂ«l â ni Ă Gaza, ni en Cisjordanie, ni nulle part.â
Cette rĂ©alitĂ© sociologique remet en cause toute la logique diplomatique occidentale : croire quâun changement de leadership Ă Gaza, ou un renforcement du Fatah, garantirait la stabilitĂ© est une illusion stratĂ©gique.
Israël, seul rempart au chaos régional
Depuis deux ans, les opĂ©rations conjointes du Shin Bet et de Tsahal ont dĂ©jouĂ© plus de 300 tentatives dâattentats en JudĂ©e-Samarie, selon les chiffres de lâarmĂ©e israĂ©lienne.
Sans cette prĂ©sence sĂ©curitaire constante, prĂ©vient Haddad, âJenine, Naplouse et Ramallah ressembleraient dĂ©jĂ Ă Gazaâ.
Le contraste est saisissant : dâun cĂŽtĂ©, le Hamas consolidant son emprise par la terreur ; de lâautre, le Fatah maintenant son pouvoir par dĂ©pendance sĂ©curitaire envers IsraĂ«l.
Le paradoxe de lâAutoritĂ© palestinienne est total : elle ne survit que grĂące Ă la coordination sĂ©curitaire avec lâĂtat quâelle continue de diaboliser.
Analyse : la leçon dâun rĂ©veil israĂ©lien
Lâintervention dâHaddad, au-delĂ du chiffre, rĂ©affirme une ligne claire : IsraĂ«l ne doit plus se laisser enfermer dans le mythe du âbonâ et du âmauvaisâ Palestinien.
Fatah, Jihad islamique ou Hamas â les noms changent, la doctrine demeure : refuser lâexistence dâun Ătat juif.
Les accords récents, en libérant des centaines de militants du Fatah, risquent de réactiver des réseaux dormants en Cisjordanie et de fragiliser la sécurité intérieure israélienne.
Pour Haddad, la leçon est politique autant que morale : « Il faut cesser de croire que la retenue est une vertu au Moyen-Orient. »
Chute : âRegardez les chiffresâ
âEncore un doute ? Regardez les chiffres !â, conclut Yossef Haddad.
Ses mots sonnent comme un avertissement à ceux qui, en Europe ou à Washington, persistent à considérer Mahmoud Abbas comme un rempart contre le Hamas.
Car Ă force de confondre modĂ©ration diplomatique et haine contenue, lâOccident risque dâentretenir le mĂȘme poison sous une autre Ă©tiquette.
Et pendant quâil sâaveugle, IsraĂ«l, lui, continue de payer le prix du rĂ©alisme.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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