Après JĂ©rusalem, Tel Aviv, Acre, Beit Shearim a remportĂ© le titre honorable de « site du patrimoine mondial ». L’UNESCO, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture  se sont rencontrĂ©es aujourd’hui pour discuter de la question de savoir s’il faut ou pas dĂ©clarer l’une des portes du parc national comme patrimoine mondial.Â
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BeĂŻt-ShĂ©arim est une ville antique de Basse GalilĂ©e, qui abrita le SanhĂ©drin. Le lieu servit Ă©galement de cimetière juif oĂą ont étĂ© dĂ©couvertes plus de 100 grottes d’inhumation taillĂ©es dans la roche (qu’elles soient communes ou familiales), plus de 300 Ă©critures en diffĂ©rentes langues et les restes d’une antique synagogue et d’un bâtiment public.Â
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Beït-Shéarim est depuis devenu un parc national comprenant un nombre important de vestiges archéologiques. Sur le site se dresse le mausolée créé en hommage à Alexander Zaïd. La première campagne de fouilles a eu lieu en 1871. Alexander Zaïd, habitant non loin, mène lui aussi des fouilles sur les lieux. C’est l’archéologue israélien Nahman Avigad qui dirige une deuxième, puis une troisième campagne de 1936 à 1940 et de 1953 à 1955; une quatrième enfin de 1956 à 1959, année durant laquelle Beït-Shéarim est déclaré parc national.
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Les dĂ©couvertes archĂ©ologiques sont principalement datĂ©es de l’époque de la Mishna et de celle du Talmud. NĂ©anmoins, la prĂ©sence humaine sur les lieux est attestĂ©e depuis le IXe siècle av. J.-C. Dans son autobiographie (Vita, XXIV, 118-119), Flavius Josèphe mentionne l’endroit comme Ă©tant situĂ© Ă 60 stades (7 km) de Simonia (aujourd’hui « Tel-Shomron »), sous le nom de Besara1. Après la destruction de JĂ©rusalem en 70, la prĂ©sence du sage Yohanan Ben-Nuri, proche de Rabbi Akiva et de Rabbi Shimon bar YohaĂŻ y est mentionnĂ©e.Â
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Durant la rĂ©volte de Bar Kokhba, BeĂŻt-ShĂ©arim ne sera pas touchĂ©e, car de moindre importance, et ce n’est qu’avec le passage du SanhĂ©drin et de Rabbi Juda Hanassi, de Shefa Amr Ă BeĂŻt-ShĂ©arim, que le lieu devient un considĂ©rable pĂ´le d’activitĂ© spirituelle. Le bâtiment public, situĂ© sur l’élĂ©vation naturelle au centre du site, a Ă©tĂ© construit Ă l’époque de Rabbi Juda Hanassi.Â
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 L’eau de pluie Ă©tait rĂ©cupĂ©rĂ©e grâce Ă un système de rigoles creusĂ©es sur la façade orientale de l’édifice et conduisant Ă des citernes amĂ©nagĂ©es sous le bâtiment. La synagogue retrouvĂ©e sur les lieux (35 m/15 m) possède une entrĂ©e amĂ©nagĂ©e depuis la rue principale. On accède tout d’abord Ă un atrium, Ă partir duquel trois entrĂ©es imposantes mènent Ă la salle de prière.Â
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Comme toutes les synagogues, celle de BeĂŻt-ShĂ©arim est dirigĂ©e en direction de JĂ©rusalem. Sa façade est enduite d’un revĂŞtement colorĂ©, par-dessus lequel ont Ă©tĂ© posĂ©es des plaques de marbre. Sur ces dernières sont gravĂ©es diffĂ©rentes dĂ©dicaces en grec, rendant hommage aux donateurs, fondateurs de l’édifice. On note Ă©galement la prĂ©sence d’un pressoir Ă huile, composĂ© de bassins carrĂ©s creusĂ©s dans le sol. Le cimetière de BeĂŻt-ShĂ©arim s’étend Ă l’Ouest et au Nord du monticule sur lequel se dresse le bâtiment public. Du fait de l’inhumation de Rabbi Juda Hanassi sur le lieu, BeĂŻt-ShĂ©arim devient une place centrale oĂą se font enterrer les Juifs de la Terre d’IsraĂ«l comme ceux de la Diaspora.Â
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La grotte 14 semble ĂŞtre celle oĂą Rabbi Juda Hanassi fut enterrĂ©. La grotte 20 est remarquable par le nombre important de ses sarcophages (plus de 130). On retrouve, inscrites sur ces derniers, de nombreuses inscriptions en hĂ©breu. Les tombeaux sont dĂ©corĂ©s de formes gĂ©omĂ©triques et de sujets empruntĂ©s Ă la faune (lions, gazelles et aigles) et Ă Â la mythologie grecque.Â
Les Juifs de Diaspora enterrés sur les lieux sont originaires de différentes régions, telles que Tyr, Sidon, Bérytos (Beyrouth), Byblos, Palmyre, Antioche et Aila (l’Ezion-Geber biblique). Une partie des inscriptions retrouvées sur les murs des grottes est destinée à intimider les potentiels fouilleurs de tombes, les menaçant de malédictions.
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Parmi les décorations empruntées à la tradition juive, on remarque la ménorah (de 27 formes différentes), le loulav, le cédrat, le shofar, des lampes à huile et l’Arche sainte. Ces derniers témoignent de l’art juif de l’époque en question. Les habitants juifs de Beït-Shéarim vivent du produit de leurs terres, et principalement de la culture des vignes et des oliviers.
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Les terres de Beït-Shéarim sont acquises par le KKL dans les années 1920, et en 1926, l’un des fondateurs du Hashomer, Alexander Zaïd s’y installe avec sa famille. Jusqu’à aujourd’hui, les descendants de la famille Zaïd y habitent. Sur ces mêmes terres est fondé le kibboutz Alonim.
Selon l’ambassadeur d’IsraĂ«l aux organisations internationales et Ă la tĂŞte de la dĂ©lĂ©gation israĂ©lienne, cette reconnaissance de l’UNESCO est, « Un cas rare et une excellente nouvelle, positive avec l’achèvement du voyage vers le site de Beit Shearim sur la carte mondiale des sites du patrimoine. »Â
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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