Selon un expert en sécurité, le renseignement français aurait rejeté une offre d’achat dans le domaine de la numérisation ainsi que du logiciel de suivi provenant d’une société israélienne, qui aurait pu aider à prévenir les attaques de novembre 2015 à Paris et à lutter contre le terrorisme.
Certaines « technologies d’exploration des données » auraient aidé les autorités de Paris à « connecter tous les points » dans la communauté terroriste pour la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon un spécialiste de l’anti-terrorisme israélien, familier de ce type de technologie, qui s’est exprimé sur Fox News.
La DGSI est une agence de renseignement française qui se spécialise dans le contre-espionnage, l’anti-terrorisme et la cybercriminalité. Elle suit également des groupes potentiellement menaçants.
« Les autorités françaises ont apprécié cette technologie israélienne, mais le fonctionnaire, après avoir consulté ses supérieurs, a déclaré qu’il y avait une instruction à un haut niveau de ne pas acheter de technologie israélienne… La négociation s’est juste achevée », a déclaré le spécialiste de la sécurité, qui a donné l’interview sous anonymat.
L’expert n’a pas révélé le nom de la société, ni les détails de la technologie, mais a dit que « le logiciel pouvait analyser des bases de données de divers organismes, y compris d’Interpol, et détecter les risques élevés que présentent certaines personnes ».
La technologie aurait été proposée juste après la fusillade dans les bureaux de Charlie Hebdo, en janvier 2015, avant les attentats de Paris en novembre qui ont tué 130 personnes. L’expert estime que cette technologie aurait pu empêcher les attaques meurtrières dans la capitale française, et même avoir été en mesure de déjouer les attentats de Bruxelles de mars 2016.
« Les organismes gouvernementaux luttent pour déjouer les attaques terroristes et ont besoin d’accéder à des technologies qui leur permettent de connecter leurs multiples données et de faire face à des défis quotidiens » a déclaré l’expert. « Avec ce système, toutes les données peuvent ensuite être facilement transférées, traitées et utilisées grâce à un ensemble d’outils analytiques puissants et des algorithmes uniques ».
Les fonctionnaires de l’UE ont dit cependant, plus tard sur Fox News, qu’il n’y avait pas d’interdiction dans l’Union européenne concernant l’achat de produits israéliens.
En novembre 2015, le journal Haaretz a signalé une considérable augmentation de la demande de technologies israéliennes concernant la sécurité, après les attentats de Paris.
C’est le premier rapport qui ait pointé les échecs des services de renseignement de l’UE avant les attentats de Paris et de Bruxelles. En avril, le Journal du Dimanche a rapporté que le renseignement français avait été alerté au sujet d’éventuelles attaques terroristes en France et en Belgique, près de cinq mois avant les attaques terroristes de Paris.
En mars, l’ancien chef de la NSA et de la CIA, Michael Hayden a fustigé les services secrets de l’UE en raison de leur obsession des questions de confidentialité et de souffrir d’un manque de partage de renseignements dans la lutte contre le terrorisme, en indiquant que ces lacunes avaient conduit aux attentats de Paris et de Bruxelles.