Le ministre français des Affaires étrangères prévient que le Liban manque de temps avant de vivre un effondrement total, exhortant les politiciens capricieux du pays à former un nouveau gouvernement pour le sauver d’une catastrophe économique et financière.
Jean-Yves Le Drian affirme qu’un tel effondrement serait un désastre non seulement pour le peuple libanais, mais aussi pour les centaines de milliers de réfugiés syriens et palestiniens qu’il accueille, ainsi que pour toute la région.
Il s’est entretenu avec des journalistes à Paris, des mois après que le président français Emanuel Macron a proposé une feuille de route pour sortir de l’impasse politique du Liban sur la formation d’un nouveau gouvernement. Le gouvernement du Premier ministre libanais Hassan Diab a démissionné quelques jours après l’explosion massive du port de Beyrouth en août.
Macron a fait pression sur les politiciens libanais pour qu’ils forment un cabinet composé de spécialistes non partisans qui peuvent travailler sur des réformes urgentes pour sortir le Liban d’une crise financière exacerbée par l’explosion du 4 août. Macron s’est rendu deux fois à Beyrouth depuis lors et s’est donné pour mission personnelle d’essayer de réparer le pays endommagé.
Ces efforts n’ont mené nulle part, alors que les politiciens libanais réputés corrompus continuent de se disputer sur la forme et la taille d’un nouveau gouvernement, alors que le pays est embourbé dans la pire crise économique de son histoire moderne, une situation qui a été aggravée par les restrictions pandémiques.
La pire crise économique au Liban depuis des décennies a commencé en octobre 2019 et a été exacerbée par la propagation du coronavirus et une énorme explosion à Beyrouth en août. L’explosion de près de 3 000 tonnes de nitrate d’ammonium, une matière hautement explosive utilisée dans les engrais, a tué 211 personnes et en a blessé plus de 6 000.
La monnaie libanaise s’effondre à un nouveau plus bas record, poursuivant sa glissade au milieu d’une crise économique qui s’aggrave qui a déclenché des manifestations presque quotidiennes dans le petit pays méditerranéen. En plus de Beyrouth, il y a aussi des manifestations dans les plus grandes villes du pays, Tripoli, Sidon et Tyr, ainsi que des fermetures de routes dans différentes régions du Liban.