La France a prévu d’accueillir une conférence de paix israélo-palestinienne à Paris ce vendredi, alors que le pays est battu par des pluies torrentielles et fait face à de graves inondations.
Le Président François Hollande, qui ouvrira la conférence a déclaré dans un communiqué jeudi que le conflit israélo-palestinien fait face à une «impasse dangereuse». La réunion permettra aux participants de «réaffirmer leur engagement à la solution à deux États et leur détermination à créer les conditions de reprise des pourparlers directs», a-t-il dit.
Des conférenciers devront faire face à un défi, celui d’entrer dans la capitale, comme des milliers de personnes qui ont été évacuées de leurs maisons au sud de Paris tandis que la Seine a bondi à son plus haut niveau depuis plus de 30 ans dans la capitale française. Ceci sans oublier la fermeture des musées du Louvre et d’Orsay et d’une ligne de métro.
Les États-Unis, médiateur traditionnel dans le conflit, ont décidé d’accepter l’initiative française, avec le secrétaire d’État américain John Kerry acceptant d’entendre les idées proposées par la France et d’autres.
«Nous n’allons pas apporter des propositions spécifiques à cette réunion demain», a dit un haut responsable du département d’État, en ajoutant que personne n’avait «des idées fermes et réelles» sur ce qui était attendu .
Israël, quant à lui, s’est farouchement opposé à l’initiative française. Dans une conférence de presse avec le Ministre finlandais des Affaires Étrangères Timo Soini, ce jeudi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réitéré les préoccupations d’Israël, en disant que la conférence permettrait à l’Autorité palestinienne de se soustraire à des négociations directes.
Soini, quant à lui, a souligné que la Finlande est opposée aux boycotts contre Israël et a exprimé son opposition complète à l’activité de BDS.
Israël et l’Autorité palestinienne n’ont pas été invités à la conférence de ce vendredi.
Au lieu de cela, les représentants de quelque 25 pays, ainsi que les Nations Unies, l’Union européenne, le Quartet et la Ligue arabe, vont essayer malgré les inondations de se rendre à cette conférence de paix :
«En ce moment, si nous mettons les Palestiniens et les Israéliens autour d’une table, il est très probable que la discussion ne durera pas moins de quelques minutes», a déclaré une source diplomatique française.
Après des décennies d’échec des négociations, quelques-uns pensent que le climat est bon pour réunir les Israéliens et l’Autorité palestinienne pour une autre perspective de résolution de l’un des conflits les plus longs du monde.
Une tentative récente des Américains pour relancer les pourparlers a échoué en Avril 2014, avec l’Autorité palestinienne accusant Israël de poursuivre les constructions, qui disent-ils sabotent l’état de deux solutions alors qu’Israël a accusé l’Autorité palestinienne d’incitation au terrorisme et à se soustraire à des négociations directes.
Bien que le scepticisme soit élevé au cours de la nouvelle offre de paix, le consensus entre certains diplomates semble que tout effort est mieux que rien du tout.
«La peur en France est qu’il n’y a aucune perspective crédible de résoudre cette question, diplomatiquement ou politiquement», a déclaré la source diplomatique à Paris AFP.
«Nous risquons de nous diriger vers encore plus de violence dans un contexte international s’il n’y a pas d’effort américain visible sur le problème».
Selon des sources diplomatiques, la conférence française cherchera à se concentrer sur une Arabie dirigée par l’initiative de paix de 2002.
Selon cette proposition, les dirigeants arabes ont dit qu’ils allaient reconnaître l’État d’Israël en échange d’un retrait israélien des territoires repris et libérés de l’occupation de la Jordanie en 1967, et la création d’un État palestinien.
Le plan a été largement ignoré par Israël à l’époque, mais Netanyahu a déclaré cette semaine qu’il serait ouvert à des aspects de celui-ci avec l’Autorité palestinienne pour une nouvelle négociation.
«Dans un sens, l’initiative française a déjà eu un impact, car elle a forcé Netanyahu à proposer une alternative à l’Initiative de paix arabe», a déclaré un diplomate européen en Israël AFP.