La frappe israélienne sur Doha, inédite par son audace et sa portée diplomatique, a révélé toute son ampleur au fil des heures. Le Shin Bet a diffusé des images exclusives de son centre d’opérations spéciales, d’où l’opération « Sommet de Feu » a été pilotée en présence du Premier ministre Benyamin Netanyahou, du ministre de la Défense Israël Katz, du chef du renseignement militaire et des hauts responsables sécuritaires. Cette mise en scène rare témoigne de l’importance historique de l’action et du rôle central du service de sécurité intérieure dans la traque de la direction du Hamas.
Les informations qui circulent confirment l’élimination ou la blessure de plusieurs figures emblématiques de l’organisation islamiste. Parmi elles : Khalil al-Hayya, numéro deux politique du Hamas ; Zaher Jabarin, responsable des finances ; Khaled Mechaal, ancien chef du bureau politique ; Ghazi Hamad, propagandiste en chef ; Moussa Abou Marzouk, figure diplomatique ; Hossam Badran, chargé des réseaux extérieurs ; et Mohammed Darwish.
Autre nom frappant : Nizar Awadallah, surnommé « l’homme de l’ombre », considéré comme l’architecte de l’accord Shalit. Sa mort marque un coup dur pour l’appareil politique du Hamas, habitué à négocier depuis les hôtels et bureaux protégés de Doha.
Un haut responsable sécuritaire israélien a résumé l’opération en une phrase : « Nous avons réussi à surprendre la direction du Hamas. Ils n’auraient jamais imaginé que nous oserions frapper en plein cœur de la capitale qatarie. »
Ce sentiment d’invulnérabilité entretenu par les chefs du Hamas, convaincus que le Qatar leur garantissait un sanctuaire diplomatique, a volé en éclats. En exposant publiquement son QG et en revendiquant l’opération comme « 100 % israélienne », le Shin Bet a voulu envoyer un double message : aucune cachette n’est sûre, et la guerre contre le Hamas se joue désormais sur tous les fronts, visibles et invisibles.