La frappe israélienne contre la direction du Hamas à Doha, baptisée « Sommet de Feu », a immédiatement pris une dimension internationale. Non seulement parce qu’elle a visé les chefs du mouvement islamiste sur le territoire d’un État non ennemi, mais aussi parce qu’elle s’inscrit dans une séquence diplomatique marquée par des avertissements américains.
Quelques jours avant l’attaque, Donald Trump, avait lancé un ultimatum au Hamas via son compte officiel : « This is my last warning, there will not be another one! » – « C’est mon dernier avertissement, il n’y en aura pas d’autre ! ». Dans ce message, relayé par la Maison Blanche, Trump insistait : « Tout le monde veut que les otages rentrent chez eux. Les Israéliens ont accepté mes termes. Il est temps que le Hamas accepte aussi. » Une pression publique rare, qui avait placé le mouvement islamiste face à un dilemme clair : accepter ou subir les conséquences.
Dans ce contexte, l’élimination de Khalil al-Hayya et de Zaher Jabarin à Doha a été perçue comme une traduction immédiate de cette menace. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou, confirmant la frappe, a résumé en trois mots la ligne israélienne : « Assez, c’est assez. »
L’Iran, soutien indéfectible du Hamas, a condamné l’opération. Mais Amir Tsarfati, analyste israélien, a ironisé : « Le plus drôle, c’est que l’Iran lui-même a attaqué une base américaine au Qatar il y a quelques mois. » Une contradiction flagrante qui relativise la crédibilité des protestations de Téhéran.
À Washington, la position est sans nuance. Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a déclaré : « Hamas must be destroyed » – « Le Hamas doit être détruit. » Ce message, venant du Congrès, illustre la convergence politique avec Israël sur l’objectif de neutraliser définitivement l’organisation.
Ainsi, la frappe de Doha apparaît non seulement comme une opération militaire réussie, mais comme une démonstration d’alignement stratégique entre Jérusalem et Washington. Israël a montré qu’il n’hésitait plus à frapper ses ennemis là où ils se croyaient invulnérables, tandis que Trump et Johnson ont donné la caution politique américaine la plus explicite. Le Hamas, isolé diplomatiquement et frappé militairement, voit se refermer autour de lui un étau qui dépasse largement les frontières de Gaza.
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