Funérailles du colonel Asaf Hamami : “Si je tombais en captivité, je ne rentrerais pas vivant”

Une émotion immense a saisi Israël ce mardi matin, lors des funérailles du colonel Asaf Hamami, héros de Tsahal tombé le 7 octobre et dont le corps a été restitué après plus d’un an de captivité à Gaza. Au cimetière militaire de Kiryat Shaul, à Tel-Aviv, des milliers de personnes – soldats, citoyens, responsables politiques et anonymes – se sont réunies pour saluer la mémoire d’un officier qui avait juré de ne jamais se rendre vivant à l’ennemi.


Asaf Hamami, commandant de la division sud de Gaza, avait été porté disparu depuis les premières heures de l’attaque du Hamas. Il a fallu treize mois de recherches, de négociations et de douleur pour que sa dépouille soit enfin restituée à Israël, lors de la récente trêve supervisée par les États-Unis et le Qatar.

Son père, Ilan Hamami, a pris la parole devant la foule endeuillée, la voix tremblante mais digne :
« Tu m’avais dit un jour, Asaf : “Si je tombe en captivité, je n’entrerai pas vivant.” Et tu as tenu parole. Tu avais aussi une autre demande : “Ne faites jamais d’accords pour moi.” Nous avons respecté ta volonté, au moins en partie. Tu n’étais pas seul, mon fils. D’autres sont tombés avec toi, et pour vous tous, une transaction a été faite. »

Les mots du père ont résonné comme un écho à la tragédie collective des familles de soldats encore portés disparus ou retenus à Gaza. Dans le public, de nombreux visages étaient baignés de larmes. Plusieurs officiers de haut rang, dont le chef d’état-major Eyal Zamir et le ministre de la Défense Yoav Katz, étaient présents pour lui rendre les honneurs militaires.

La cérémonie a été marquée par le silence solennel d’une nation qui voit en Asaf Hamami le symbole du courage absolu. Ses compagnons d’armes ont rappelé sa détermination lors des premières heures de la guerre : « Il a continué à commander même après que la base a été submergée. Il a tenu jusqu’à la dernière balle. »

Asaf Hamami était connu pour son attachement au code moral de Tsahal : responsabilité, dignité et fidélité au pays. Âgé de 42 ans, il avait gravi tous les échelons, du bataillon Givati jusqu’à la direction opérationnelle du front sud. « Il représentait ce qu’Israël a de meilleur », a déclaré un ancien commandant de brigade.

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Sa mort et la récupération tardive de son corps posent une nouvelle fois la question de la politique des échanges de prisonniers. En coulisses, plusieurs voix militaires estiment que les concessions accordées au Hamas pour la restitution des dépouilles créent un dangereux précédent. D’autres, au contraire, soulignent la nécessité morale de ramener chaque soldat, vivant ou mort, « pour que les familles puissent enfin enterrer leurs fils ».

Le président Isaac Herzog a rendu hommage à sa mémoire dans un message publié sur X :

« Le colonel Asaf Hamami est tombé en défendant Israël, mais son esprit continue de vivre à travers ceux qu’il a inspirés. Son engagement et sa bravoure resteront à jamais gravés dans la conscience nationale. »

Sur le terrain, le retour des corps de soldats a également une portée psychologique : il redonne espoir aux familles encore dans l’attente. Le gouvernement, sous pression de l’opinion publique, tente de ménager la ligne entre compassion et fermeté.

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Pour les habitants du sud, la mort d’Asaf Hamami incarne la tragédie du 7 octobre, mais aussi la résilience d’un peuple. Dans les écoles, les enfants apprennent désormais son nom aux côtés de ceux des autres héros tombés ce jour-là. Et sur les réseaux sociaux, son visage, casque sur la tête et sourire calme, est devenu un emblème : celui d’un Israël qui ne cède ni à la peur ni à l’oubli.

Car derrière chaque drapeau plié, il y a une promesse : celle de la mémoire et de la fidélité. Et quand le père d’Asaf a quitté le podium, les applaudissements se sont mêlés aux sanglots – comme pour rappeler qu’en Israël, le deuil et la fierté marchent toujours ensemble.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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