Depuis plusieurs semaines, la bande de Gaza est secouée par une série d’événements dramatiques qui témoignent d’une réalité trop longtemps ignorée : le Hamas perd progressivement le contrôle du territoire qu’il dirige depuis 2007. Entre fusillades dans les rues, pillages de dépôts d’aide humanitaire et contestation interne, la situation est explosive. Pour Israël comme pour la communauté internationale, cette instabilité met en lumière l’urgence de repenser la gouvernance de Gaza et de placer les civils au centre des préoccupations.
Le chaos en pleine lumière
Les informations en provenance de Gaza se font souvent rares, étouffées par la censure ou par la terreur imposée par le Hamas. Mais ces derniers jours, de nombreux témoignages ont filtré, évoquant des scènes d’anarchie totale. Des milices armées s’affrontent dans les rues, les dépôts de nourriture sont pillés, et des civils désespérés prennent d’assaut les camions d’aide, faute de confiance dans les institutions locales.
Les fusillades entre factions rivales se multiplient, illustrant les luttes internes au sein du Hamas et de ses partenaires. Certains parlent déjà d’un « coup d’État rampant » ou d’une « guerre de clans » entre les proches de Yahya Sinwar, chef du Hamas à Gaza, et ceux qui réclament une ligne plus modérée – voire une ouverture à une solution régionale impliquant l’Autorité palestinienne ou des médiateurs arabes.
L’aide humanitaire détournée : un scandale permanent
L’un des aspects les plus révoltants de cette perte de contrôle est la gestion de l’aide humanitaire. Alors que des centaines de milliers de Palestiniens vivent dans des conditions dramatiques, le Hamas continue de détourner une partie de cette aide à des fins militaires ou politiques. Des entrepôts de la Croix-Rouge et de l’UNRWA ont été envahis par la foule, tandis que d’autres ont été dévalisés par des groupes armés.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
Israël, qui autorise chaque jour des dizaines de camions d’aide à entrer dans la bande de Gaza via les points de passage comme Kerem Shalom, voit cette situation avec inquiétude. L’objectif de permettre aux civils de survivre et de se reconstruire est sapé par une organisation qui a toujours préféré la guerre à la paix, et l’armement aux soins.
Des voix s’élèvent dans la population
Ce qui est nouveau dans cette phase de crise, c’est l’apparition de protestations de plus en plus audibles de la part de la population elle-même. Des slogans anti-Hamas ont été entendus dans certains quartiers, un fait rarissime. Les réseaux sociaux regorgent de vidéos – souvent anonymes – où des Gazaouis dénoncent la corruption, la violence et l’abandon. Une jeune femme a osé dire devant la caméra : « On nous a promis la libération, mais on vit comme des esclaves. »
La jeunesse, privée d’avenir et désabusée par les promesses de la « résistance », commence à se détourner de ses dirigeants. Les échecs répétés, les pertes humaines, la destruction des infrastructures et l’isolement international pèsent lourdement sur le moral des habitants.
Une opportunité pour Israël ?
Face à ce chaos, certains observateurs israéliens estiment que cette crise peut être une opportunité. Pas pour réoccuper Gaza, comme certains le redoutent à l’étranger, mais pour encourager une alternative crédible à la gouvernance du Hamas. Israël n’a jamais eu d’intérêt à voir Gaza s’enfoncer dans la misère, car l’instabilité à ses portes est une menace constante.
Certains ministres, comme Benny Gantz ou Yoav Gallant, ont déjà évoqué la possibilité d’une administration transitoire gérée par des acteurs arabes modérés ou sous supervision internationale. L’idée serait d’écarter le Hamas sans pour autant créer un vide dangereux. Un scénario qui reste complexe, mais qui mérite d’être étudié.
Le silence coupable de l’Autorité palestinienne
Pendant ce temps, l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas depuis Ramallah, reste relativement silencieuse. Alors qu’on aurait pu s’attendre à un discours d’unité ou à une proposition de reprise en main partielle de Gaza, c’est l’inertie qui règne. L’AP, affaiblie et discréditée, semble incapable de se positionner comme une alternative viable.
Cette passivité pose problème, notamment aux yeux des alliés occidentaux qui continuent de financer l’Autorité en espérant un jour relancer le processus de paix. Comment justifier cette aide si l’AP reste spectatrice d’une déroute humanitaire et politique à Gaza ?
Les milices prennent le relais
Parallèlement, plusieurs groupes armés profitent du chaos pour renforcer leur pouvoir. Le Jihad islamique, soutenu par l’Iran, tente d’imposer sa loi dans certaines zones. Des factions locales, liées à des familles puissantes ou à des intérêts extérieurs, prennent le contrôle de quartiers entiers, comme à Khan Younès ou Rafah.
Cette fragmentation du pouvoir rend toute négociation ou coordination encore plus difficile. Le Hamas, acculé, multiplie les arrestations arbitraires et les exécutions sommaires pour tenter de reprendre la main. Mais plus il frappe, plus il perd la confiance du peuple.
Et demain ?
L’effondrement progressif du Hamas à Gaza pose une question de fond : que faire du territoire ? La communauté internationale, y compris les pays arabes modérés, regarde la situation avec nervosité. Aucun acteur ne souhaite voir Gaza devenir un « no man’s land » incontrôlable, mais personne ne veut non plus y envoyer des troupes.
Pour Israël, l’enjeu est de contenir le chaos, protéger ses citoyens du sud, et envisager une solution à long terme. Cela passe par une stratégie d’affaiblissement militaire du Hamas, combinée à une vision humanitaire et diplomatique claire : Gaza mérite mieux que la terreur.
Conclusion
Ce qui se passe à Gaza n’est pas seulement une crise locale : c’est le symptôme d’un échec idéologique et politique profond. Le Hamas, qui promettait liberté, dignité et souveraineté, n’a apporté que destruction, répression et souffrance. Le peuple palestinien mérite une alternative – et la communauté internationale, Israël compris, doit saisir ce moment pour agir intelligemment.
Gaza est au bord du gouffre, mais cela peut aussi être le début d’un réveil. À condition de ne plus détourner les yeux.
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