Ăcrit par Yves Mamou et provient de lâ Institut Gatestone
Traduction du texte original: Franceâs War to Delegitimize Israel
Officiellement, la France interdit toute forme de boycott contre IsraĂ«l. En 2015, la Cour de cassation a confirmĂ© une dĂ©cision de 2013 de la cour dâappel de Colmar qui avait condamnĂ© 14 militants du mouvement Boycott, dĂ©sinvestissement, sanctions (BDS) Ă 28 000 euros de dommages et intĂ©rĂȘts aux parties civiles et Ă une amende de 1 000 euros avec sursis pour chacun dâentre eux. Il leur Ă©tait reprochĂ© dâavoir, enâ2009 et enâ2010, appelĂ© au boycott des produits israĂ©liens au magasin Carrefour dâIllzach, prĂšs de Mulhouse (Haut-Rhin).
Mais les apparences peuvent ĂȘtre trompeuses. Une Ă©tude minutieuse publiĂ©e en janvier 2017 par NGO Monitor, une association qui organise une veille sur le comportement des ONG, rĂ©vĂšle que le gouvernement français a un double discours. Dâun cĂŽtĂ©, la justice (certes indĂ©pendante) sanctionne les boycotteurs, mais de lâautre, lâEtat finance discrĂštement des ONG ouvertement hostiles Ă IsraĂ«l et dâautres associations qui soutiennent et promeuvent des campagnes de boycott contre IsraĂ«l.
Le soutien financier du gouvernement français concerne :
- La campagne « Made in Illegality, » dont La Plateforme des ONG françaises pour Palestine, La FĂ©dĂ©ration internationale des ligues des droits de lâhomme (FIDH), et le syndicat CGT sont partenaires. Au-delĂ de la dĂ©cision de novembre 2016 de promouvoir lâĂ©tiquetage stigmatisant des marchandises israĂ©liennes produites dans les territoires disputĂ©s âles « colonies ») et commercialisĂ©es en France, le gouvernement finance les partisans du boycott pur et simple.Les objectifs de « Made in illegality » sont « dâinterdire lâimportation des produits des colonies, » « dâexclure les colonies des accords bilatĂ©raux et de coopĂ©ration avec IsraĂ«l, » « dâexclure les entreprises actives ou installĂ©es dans les colonies des marchĂ©s publiques et des appels publiques dâoffres⊠». Ce qui revient Ă exclure bon nombre dâentreprises israĂ©liennes dont le siĂšge est en IsraĂ«l mais qui ont des filiales ou des comptoirs dans les implantations.
- A travers lâAgence Française de DĂ©veloppement (AFD) le gouvernement français a subventionnĂ© la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine Ă hauteur de âŹ46,560 en 2009, âŹ199,000 de 2011 Ă 2014, et âŹ225,000 de 2014 Ă 2017. Le Conseil rĂ©gional dâIle de France a donnĂ© lui auss Ă cette mĂȘme Plateforme, une subvention de âŹ62,000 en 2013, âŹ22,000 en 2014, et âŹ20,000 en 2015. Claude LĂ©ostic, prĂ©sident de la Platrforme sâest vu refuser lâentrĂ©e en IsraĂ«l, et a comparĂ© IsraĂ«l Ă lâAllemagne nazie «âŠLe peuple de France a rĂ©sistĂ© face aux barbares nazisâŠMais vous avez souffert depuis plus de 40 ans, aussi incroyable que cela puisse ĂȘtre dans ce monde moderne, et cela aprĂšs la Nakba âŠÂ».Toujours selon NGO Monitor, lâAgence française pour le dĂ©veloppement (AFD) a subventionnĂ© des alliĂ©s de BDS comme lâAssociation France Palestine SolidaritĂ© (AFPS) Ă hauteur de âŹ139,550 entre 2012 et 2014. De son cĂŽtĂ©, le ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres a donnĂ© âŹ36,500 en 2013, âŹ53,000 en 2014, et âŹ25,500 en 2015. LâAFPS justifie son boycott en ayant recours Ă la rhĂ©torique de lâHolocauste : elle parle de la bande de Gaza en utilisant des termes comme « solution finale » et « camp dâextermination » en raison de la politique « criminelle » du gouvernement israĂ©lien. LâAFPS est activement engagĂ©e dans les campagnes de boycott de BDS contre IsraĂ«l et utilise un vocabulaire enflammĂ© â « nettoyage ethnique », « apartheid », et « Stop Ă la chasse aux enfants Palestiniens ! »- pour Ă©voquer les relations israĂ©lo-palestiniennes.Selon NGO Monitor, lâAFD finance Ă©galement des actions dâinfluence qui visent Ă fournir aux Ă©lus, aux mĂ©dias et au public une « information adaptĂ©e » sur le conflit israĂ©lo-palestinien. Câest-Ă -dire une information gĂ©nĂ©ralement partiale, alignĂ©e sur les positions palestiniennes les plus dures et donc hostile Ă IsraĂ«l. « 40% (âŹ225,000) du projet de la Plateforme « Mieux agir pour le respect du droit en Palestine » a Ă©tĂ© financĂ© par le gouvernement français (AFD) » affirme NGO Monitor. Ces projets dâ « information » ont Ă©tĂ© menĂ©s en partenariat avec Ittijah, une ONG israĂ©lienne dont le leader, Amir Makhoul, a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă 9 annĂ©es de prisons pour espionnage au profit du Hezbollah durant la guerre du Liban de 2006. La Plateforme et Ittijah Ă©taient dĂ©jĂ partenaires en 2009 sur un projet financĂ© en partie par le gouvernement français (âŹ43,560 au travers de lâAFD) alors que Makhoul Ă©tait encore Ă la tĂȘte de lâorganisation.
- Nombre dâassociations catholiques sont Ă©galement trĂšs actives au sein de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine et travaillent en Ă©troite collaboration avec BDS (Boycott DĂ©sinvestissement, Sanction). Il sâagit de : Secours Catholique-Caritas France (SCCF); la Cimade; Pax Christi France; ComitĂ© Catholique contre la Faim et pour le DĂ©veloppementâTerre Solidaire (CCFD).Ces organisations catholiques sont elles-mĂȘmes subventionnĂ©es par le gouvernement en raison de leur vocation caritative et redistribuent elles-mĂȘmes diverses aides Ă des ONG anti-israĂ©liennes. La Cimade, une association catholique qui soutient ouvertement BDS et la campagne Made in Illegality a Ă©tĂ© dotĂ©e Ă hauteur de âŹ4.3 millions en 2015.
- LâONG israĂ©lienne Alternative Information Center (AIC), a ainsi touchĂ© âŹ14,950 en 2013 de la Commission nationale consultative des droits de lâhomme et âŹ19,970 en 2013, âŹ4,975 en 2015, âŹ12,960 en 2016 via CCFD-Terre Solidaire.
- La FĂ©dĂ©ration international des droits de lâhomme (FIDH), financĂ©e Ă hauteur de âŹ6.6 millions en 2015 par diverses dotations gouvernementales europĂ©ennes â et donc aussi françaises â apporterait ainsi un soutien actif aux campagnes BDS et met tout son poids dâorganisation humanitaire dans des actions de dĂ©lĂ©gitimation de lâEtat dâIsraĂ«l. La FIDH accuse IsraĂ«l de « punitions collectives », de « crimes de guerre » et de « crimes contre lâhumanitĂ© ». Son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Shawan Jabarin, Ă©lu en aoĂ»t 2016, est aussi le directeur gĂ©nĂ©ral de Al Haq, une organisation palestinienne trĂšs active dans le jihad judiciaire contre IsraĂ«l et le soutien Ă BDS.Shawan Jabarin, « a des liens prĂ©sumĂ©s avec lâorganisation terroriste FPLP et sâest vu refuser lâobtention de visa de sortie par IsraĂ«l et la Jordanie » indique NGO Monitor. En 2007, la cour suprĂȘme israĂ©lienne a rejetĂ© lâappel de Jabarin de se rendre Ă lâĂ©tranger dĂ©clarant que Jabarin est un « activiste du FPLP de haut rangâŠÂ» « agissant apparemment Ă la maniĂšre du docteur Jekyll et de Mister Hyde âŠÂ», « PDG dâune organisation humanitaire une partie du tempsâŠÂ» et « activiste dans une organisation terroriste nâayant pas renoncĂ© au meurtreâŠÂ» le reste du temps.Le 20 Juillet, 2016, le Conseil international de la FIDH a publiĂ© un communiquĂ© de presse de soutien Ă BDS. Quelques mois plus tĂŽt, en novembre 2015, la FIDH a saluĂ© la dĂ©cision de la Commission europĂ©enne dâĂ©tiqueter les produits de colonies israĂ©liennes, mais a appelĂ© lâUE à « mettre fin Ă tous les Ă©changes Ă©conomiques et commerciaux avec les colonies israĂ©liennes et de dissuader les entreprises dâinvestir, de maintenir et de profiter des relations Ă©conomiques existant avec les colonies dâIsraĂ«l » .
Le gouvernement français soutient également les ONG (françaises et étrangÚres) engagées dans des campagnes pour que les banques françaises cessent toutes relations avec les banques israéliennes qui ont des succursales dans les colonies de peuplement. Ce qui dans la pratique reviendrait à un boycott de toutes les grandes banques israéliennes. Les principaux protagonistes de cette campagne sont Al-Haq , la FIDH , le CCFD-Terre Solidaire et Association France Palestine Solidarité (AFPS).
On pourrait multiplier les exemples. Mais ceux qui prĂ©cĂšdent suffisent pour illustrer lâincroyable violence des mouvements ainsi financĂ©s par la France et le double discours de lâEtat en France. Officiellement, la France milite pour la paix et la nĂ©cessitĂ© pour IsraĂ«l de vivre en sĂ©curitĂ© Ă lâabri de frontiĂšres sures et reconnues au plan international, Mais en sous-main, le gouvernement de François Hollande exerce des pressions qui nâont rien de diplomatiques Ă travers un rĂ©seau complexe dâONG qui nâont pas la paix et la sĂ©curitĂ© dâIsraĂ«l comme prĂ©occupations premiĂšres.
Le gouvernement français supporterait-il que la Grande Bretagne finance des associations militant pour la libĂ©ration de la Bretagne ou que le gouvernement espagnol contribue Ă lâaction dâassociations prĂŽnant lâindĂ©pendance du pays Basque français ? Non, il sâen inquiĂšterait et le ferait savoir.
Ces financements français que la patiente enquĂȘte de NGO Monitor a permis de mettre au jour, ne sont rien dâautres que des actions de dĂ©stabilisation. Autant il est juste quâun pays critique la politique dâun autre sâil estime que des principes du droit international sont violĂ©s, autant ces financements dâONG qui militent ouvertement â pour certaines â pour lâisolement Ă©conomique et souvent pour la destruction de lâEtat dâIsraĂ«l relĂšvent dâune hostilitĂ© de fond. Pour ne pas dire dâactions de guerre. Il est vrai que le soutien apportĂ© par la France aux rĂ©solutions hostiles Ă IsraĂ«l Ă lâUnesco et Ă lâONU avait dĂ©jĂ fait tomber les masques.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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