Gaza : désaccord entre le chef d’état-major et Netanyahu sur la stratégie, mais Tsahal appliquera toute décision du cabinet

Un huis clos sécuritaire de trois heures tenu cet après-midi à Jérusalem a mis en lumière une divergence stratégique au sommet de l’État. Le chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi Zamir, a exprimé ses réserves quant à un plan de conquête totale de la bande de Gaza, avertissant du risque accru pour les otages et de l’usure des forces de réserve.

Mais face au Premier ministre Benyamin Netanyahu et au ministre de la Défense Yoav Gallant, le général a tenu à clarifier : il n’a jamais menacé de démissionner et exécutera toute décision prise par le cabinet de sécurité.

Netanyahu : « Changer une méthode qui n’a pas permis de libérer les otages »

Selon le bureau du Premier ministre, Tsahal a présenté deux options :

  1. Le siège et l’encerclement — préféré par le chef d’état-major.
  2. La conquête et le contrôle direct — soutenus par Netanyahu.

Le chef du gouvernement estime que la stratégie actuelle n’a pas permis de libérer les captifs et qu’une conquête « augmenterait significativement les chances » de leur libération. Il compte soumettre cette option au vote du cabinet jeudi à 18h00.

➡ Voir aussi : Actualités sécurité israélienne – Alerte Info 24/24

Pressions politiques et feu vert américain

En coulisses, des proches de Netanyahu et des figures du Likoud accentuent la pression publique contre Zamir, certains le classant dans « la génération de la conception », bien qu’il ait été nommé par Netanyahu lui-même.

Hier, selon des sources israéliennes, Netanyahu aurait obtenu un « feu vert » de Donald Trump pour intensifier l’opération à Gaza, en phase avec les demandes des ministres Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir.

Arguments sécuritaires

Netanyahu et le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer estiment que le temps joue contre Israël :

  • Les otages risquent de mourir de faim.
  • Hamas refuse toute négociation impliquant désarmement, retrait et restitution complète des captifs.
  • Un siège prolongé permettrait à Hamas de conserver le contrôle.

La conquête impliquerait d’entrer dans des zones sensibles, y compris les camps centraux et la ville de Gaza, nécessitant un renfort significatif de troupes alors que Tsahal fait face à une pénurie de soldats.

Une décision stratégique lourde

Si l’opération de grande ampleur se concrétise et conduit à la chute du Hamas, Washington pourrait plus facilement promouvoir un plan de reconstruction de Gaza. Mais certains analystes n’excluent pas que l’annonce de Netanyahu serve aussi à mettre la pression sur Hamas pour accepter une dernière offre d’échange.


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