Gaza en Vendée : quand 120 personnes pensent sauver le Proche-Orient sous la pluie

Samedi 13 septembre, il a beaucoup plu en Bretagne et un peu manifesté en Vendée. À La Roche-sur-Yon comme à Lannion, environ 120 personnes se sont rassemblées pour « soutenir le peuple de Gaza » à l’appel de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS). Pour les organisateurs, c’était le 98e rassemblement en Vendée. Pour les passants, c’était surtout un samedi ordinaire où Napoléon en statue continuait à surveiller la place centrale.

Du thé, des figues… et des slogans

À La Roche-sur-Yon, le rituel est bien rodé : minute de silence, prises de parole, dégustation de pâtisseries orientales. Un mélange de militantisme et de convivialité, où l’on explique vouloir « faire du bruit pour dénoncer la famine à Gaza » (Ouest-France). Mais la mobilisation peine à décoller. Un manifestant le confiait à demi-mot : « On n’est pas assez nombreux. » Une vérité que même le sucre des figues ne réussit pas à masquer.

À Lannion, la pluie militante

Un peu plus au nord, à Lannion, ils étaient aussi une petite centaine, courageusement mouillés sur le quai d’Aiguillon. Claude Lintanf, vice-président de l’AFPS-Trégor, y a commenté les propos de Benyamin Netanyahou, qui a répété qu’« il n’y aura pas d’État palestinien » (Reuters). Rien de surprenant pour les militants, mais de quoi « renforcer leur motivation », assure-t-il. Preuve que la pluie ne décourage pas les slogans.

Quand la France devient l’espoir central

À chaque discours, le même horizon : la reconnaissance de l’État palestinien par la France, prévue pour être officialisée lors de la 80e assemblée générale de l’ONU, le 22 septembre. Mais là encore, l’enthousiasme se heurte à quelques contradictions : le ministre démissionnaire Jean-Noël Barrot avait insisté sur l’idée d’un État palestinien… mais « démilitarisé ». Pour l’AFPS, une exigence « inacceptable ». Ironie de la situation : on réclame un État, mais sans armée ; on dénonce Israël, mais on oublie que c’est le Hamas qui gouverne Gaza et détourne l’aide humanitaire.

L’effet loupe : la Vendée contre Tsahal

Soyons sérieux : 120 personnes à La Roche-sur-Yon, 120 à Lannion. Voilà donc l’avant-garde censée influencer l’avenir du Moyen-Orient, là où même Washington, Bruxelles et Riyad peinent à trouver une solution. Comme l’a déjà rappelé The Guardian au sujet des mobilisations européennes, « ces rassemblements sont avant tout symboliques, sans impact réel sur les décisions stratégiques » (The Guardian). Mais qu’importe : l’essentiel est d’exister dans la rubrique locale.

À La Roche-sur-Yon, les figues ont sans doute été sucrées. À Lannion, les parapluies bien utiles. Mais le Proche-Orient, lui, n’a pas changé d’un iota. À mille kilomètres de Gaza, les petits rassemblements français tiennent plus de la cérémonie rituelle que de l’action politique. En attendant, Israël continue sa guerre contre le Hamas, et l’ONU prépare ses discours. Les 98e, 99e, puis 100e rassemblements en Vendée auront sûrement lieu. Avec, toujours, le même paradoxe : beaucoup de convictions, très peu d’effet.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés