Gaza : l’Europe supplie Israël d’arrêter la guerre… pendant que le Hamas recharge ses tunnels

Nouvel épisode du grand théâtre diplomatique : vendredi 12 septembre, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont publié un communiqué commun appelant à « l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes à Gaza-ville ». Un appel solennel, transmis par le ministère allemand des Affaires étrangères, qui sonne comme un disque rayé : encore et toujours demander à Israël de cesser sa guerre, sans un mot pour le Hamas, responsable du conflit depuis son attaque du 7 octobre 2023.

L’appel européen

Selon le communiqué, les bombardements israéliens « provoquent des déplacements massifs de civils, des pertes humaines et la destruction d’infrastructures essentielles » (AFP via Franceinfo). Les trois capitales estiment qu’il est temps de « mettre fin à cette spirale ». Sur France Inter, le ministre français des Affaires étrangères démissionnaire, Jean-Noël Barrot, a d’ailleurs précisé que la France veut « accentuer la pression sur le gouvernement israélien, pas sur le peuple israélien ». Manière élégante de dire que l’Europe parle beaucoup mais agit peu : faute d’unanimité, aucune sanction n’a été prise à Bruxelles.

La réalité militaire sur le terrain

Pendant que Paris, Berlin et Londres exhortent à l’arrêt, Tsahal continue ses opérations. L’armée israélienne a ordonné l’évacuation de Gaza-ville vers le sud, annonçant des frappes massives contre les infrastructures du Hamas. Vendredi soir, la Défense civile de Gaza, organisation contrôlée par le Hamas, a évoqué 50 morts sur l’ensemble de la bande, dont 35 à Gaza-ville.

L’armée israélienne, de son côté, explique viser « des infrastructures terroristes et des tours d’immeubles transformées en centres militaires » (Reuters, AP News). Autrement dit : les fameux « quartiers civils » utilisés par le Hamas comme boucliers humains.

L’ONU choquée… une fois de plus

Comme à chaque intensification, les agences de l’ONU montent au créneau. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est dite « consternée » par l’ordre d’évacuation, estimant que les zones humanitaires désignées par Israël au sud de Gaza ne disposent pas de la capacité nécessaire pour accueillir un million de personnes déplacées.

Mais ces critiques oublient de rappeler une évidence : si des hôpitaux ferment, c’est d’abord parce que le Hamas militarise les zones médicales, y creuse des tunnels et y stocke des armes. Israël, lui, affirme ne pas avoir inclus les hôpitaux dans son dernier ordre d’évacuation.

Ironie européenne : demander sans agir

L’Europe a donc trouvé sa posture favorite : supplier Israël de s’arrêter. Comme si l’arrêt des opérations allait magiquement convaincre le Hamas de rendre les armes, libérer les otages ou cesser de tirer ses roquettes. C’est un peu comme demander aux pompiers de cesser d’utiliser de l’eau, de peur de mouiller les meubles.

Et derrière les grandes phrases, la contradiction demeure : Paris, Berlin et Londres condamnent le Hamas dans leurs communiqués, mais dans les faits, leurs injonctions visent presque exclusivement Israël.

Deux ans après le massacre du 7 octobre, le Hamas continue de se terrer dans ses tunnels, et Israël poursuit son offensive pour l’éliminer. L’Europe, elle, multiplie les appels sans lendemain, comme un spectateur impuissant qui commente le match mais n’entre jamais sur le terrain.

À Gaza, les civils payent le prix d’un conflit que le Hamas a déclenché. À Jérusalem, Israël maintient sa ligne : finir le travail. Et à Paris, Berlin et Londres, on redécouvre chaque semaine la même rengaine : demander la paix… sans jamais s’attaquer aux causes de la guerre.

 


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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