Gideon Levy, le chroniqueur du site gauchiste en Israël, Haaretz a été interviewé par RT, et ses propos sont fidèles à ce qu’il représente : la trahison contre son propre pays…

Suite à la résolution anti-israélienne par l’ONU, Netanyahou a parlé lors de l’allumage des bougies de Hanouka  : « Je demande à ces mêmes pays qui nous ont souhaité une joyeuse Hanouka, comment ont-ils voté sur la décision de l’ONU disant que cet endroit où nous célébrons Hanouka, est un territoire occupé ? »

La résolution pouvait être adaptée après que les Etats-Unis, proches alliés d’Israël, se sont abstenus du vote, tandis que les 14 pays ont voté en sa faveur.

Israël prend maintenant des différentes mesures pour exprimer son mécontentement, en convoquant les envoyés spéciaux des pays qui ont soutenu la résolution et en menaçant de restreindre l’aide fournie aux organes des Nations Unies.

L’Etat israélien peut même attendre que Donald Trump arrive à la Maison Blanche, où la situation bilatérale pourrait changer.

RT : La convocation des 14 ambassadeurs en un jour est un message assez fort dans le monde diplomatique. Mais pensez-vous qu’une telle pression aidera Netanyahou à obtenir ce qu’il compte ?

Gideon Levy (G. L.) : Netanyahou veut signaler au monde que son pays n’acceptera pas cette résolution. Mais ce qui est vraiment une motivation pour Netanyahou c’est la politique intérieure, et non la politique internationale. Il veut montrer à son peuple, qu’il est toujours un leader puissant, que ce n’est pas le monde qui l’a déçu, mais c’est lui qui va décevoir le monde et lui faire savoir qui est puissant. Il joue un jeu, comme s’il était à la tête d’une superpuissance.

Par cette résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, le monde envoie un message très clair : l’occupation israélienne pose un problème
RT : Quels sont les arguments que Netanyahou pourrait utiliser dans des conversations avec ses ambassadeurs ? Quel est l’intérêt d’Israël dans cela ?

G. L. : J’espère que le monde comprendra que c’est Israël et Netanyahou personnellement qu’il faut accuser. Par cette résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, le monde envoie un message très clair, notamment que occupation pose un problème. Les colonies sont un problème.

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Et je ne suis pas sûr que Benjamin Netanyahou soit dans une position qui lui permette de donner des leçons au monde. C’est le monde qui donne une leçon à l’Israël. Mais ça dépend beaucoup des Etats particuliers. J’espère qu’ils ne seront pas effrayés par le Premier ministre d’un pays assez petit, dont la politique est condamnée à l’unanimité.

On verra prochainement un autre jeu et un nouveau président à la Maison Blanche
RT : Netanyahou a convoqué aussi l’ambassadeur des Etats-Unis. Que pensez-vous des relations américano-israéliennes ?

G. L. : Les relations entre les Etats-Unis et Israël sont maintenant suspendues, car, comme vous le savez, dans 20 jours, on verra un autre jeu et un nouveau président à la Maison Blanche. Alors, tout ce qui se passe maintenant, n’a pas d’importance. Et Netanyahou pourrait se permettre de jouer aussi un jeu avec les Américains. Mais une fois que Donald Trump arrivera à la Maison Blanche, ça sera un autre jeu. Personne ne sait quelle sorte de jeu on verra, mais ça sera un jeu différent.

RT : Les Etats-Unis ont refusé d’opposer leur veto à la résolution de l’ONU sur les colonies. Quel est le signal de l’administration d’Obama à Israël ?

G. L. : Je ne sais pas exactement. Je crois qu’il a été envoyé à Israël et au gouvernement. Il visait principalement à attirer l’attention sur les projets de colonisation et l’occupation israélienne, et aussi c’était une occasion unique, «une fenêtre d’opportunités» pour les deux administrations, mais Donald Trump est tout à fait libre de mener sa propre politique, et je suis sûr qu’il va, à maints égards, négliger cette résolution s’il choisit de le faire.

Personne ne sait exactement où Donald Trump veut aller. Il ne faut pas oublier qu’il est un personnage inattendu
RT : Les relations américano-israéliennes ont certainement connu des temps meilleurs , tandis que Donald Trump a clairement déclaré son intention d’améliorer la situation. Quels obstacles devra-t-il il surmonter ?

G. L. : Il n’y a pas d’obstacles. Tout d’abord, c’est à lui de décider à quel point il sera impliqué, si c’est le cas. Je prévois que la politique intérieure sera prioritaire pour lui, mais on verra. Et ensuite, c’est la voie qu’il choisira de suivre. S’il continue d’être un allié inconditionnel d’Israël en le soutenant dans toutes les questions. S’il approuve l’occupation et les colonies, ou s’il est plus réticent, et prêt à prendre des mesures contre Israël.

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Je ne suis pas convaincu que Donald Trump puisse donner des réponses, et certainement, personne ne sais exactement où il veut aller. Il ne faut pas oublier qu’il est un personnage inattendu et qu’il ne doit rien ni à la communauté juive, ni à Israël, il est réellement un agent libre. Avec le temps, on verra ce qu’il fera.

RT : Estimez-vous que l’hésitation des Etats-Unis à l’égard de la résolution de l’ONU pourrait, en fait, être une démarche contre Trump, afin de lui compliquer la vie pour ce qui concerne les relations avec Israël ?

G. L. : Non, parce que la résolution ce n’est que des paroles. Je ne veux pas dire des mots creux; ce ne sont pas des paroles vides, mais juste un bout de papier. Je suis sûr qu’Israël n’en tiendra aucun compte. Maintenant, tout dépend des deux choses : tout d’abord, c’est la politique que les Etats-Unis vont réaliser, c’est la clé, la question principale. Deuxièmement, il faut prendre en compte le reste du monde. Le reste du monde, est-il prêt à passer des paroles aux actions, notamment à punir Israël pour l’occupation, de déposer des sanctions contre ce pays. Ou ça deviendra une autre résolution qui restera dans […] l’histoire de l’ONU, sans aucun sens pratique. Le temps seul peut montrer où nous arriverons.

Source : RT.