Par Infos Israel News – 24 juin 2025
Dans une déclaration sans détour, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Sa’ar a affirmé ce lundi que la guerre contre l’Iran est loin d’être terminée — et qu’Israël a encore de nombreux objectifs opérationnels à atteindre. Interviewé dans le studio de Channel 7, Sa’ar a exposé avec clarté la doctrine stratégique du gouvernement face à la menace iranienne, tout en saluant la coopération militaire avec les États-Unis et le soutien inhabituellement large de la communauté internationale.
« Nous avons encore des cibles à atteindre »
Dès le début de l’entretien, Sa’ar a insisté sur la continuité de l’opération militaire.
Malgré le succès des frappes israélo-américaines sur les sites nucléaires, le travail n’est pas terminé :
« Nous devons encore frapper non seulement les stocks de missiles balistiques, mais aussi les usines de production », a-t-il précisé.
Selon lui, l’éradication des capacités industrielles militaires iraniennes est désormais un objectif prioritaire. Israël ne vise pas simplement les armes déjà prêtes, mais les structures qui permettent à l’Iran de se réarmer.
La frappe américaine à Fordow : « un apport technologique décisif »
Gideon Sa’ar a exprimé sa gratitude envers l’administration Trump pour son rôle dans la frappe américaine contre le site nucléaire de Fordow, profondément enterré dans une montagne.
« Il existe des munitions que seuls les Américains possèdent. Sans eux, il aurait été beaucoup plus difficile d’atteindre certains objectifs. »
Une reconnaissance franche qui met en lumière la qualité du partenariat stratégique entre Jérusalem et Washington, au-delà des clivages partisans.
Trump, un allié convaincu – pas un suiveur
Interrogé sur l’implication des États-Unis dans l’opération, Sa’ar a été clair :
Israël n’a pas forcé la main à Donald Trump.
« Il y a eu un dialogue, bien sûr. Mais Trump fait ce qui est bon pour l’Amérique, selon ses propres critères. Et il a vu que l’Iran n’avait jamais eu l’intention de signer un véritable accord. »
Selon le ministre, Trump a compris par lui-même que les négociations avec Téhéran n’étaient qu’un jeu de dupes.
Renversement stratégique : « Nous frappons désormais au cœur du monstre »
L’un des passages les plus marquants de l’interview est sans doute cette phrase :
« Nous avons réussi à inverser la stratégie. Avant, l’Iran encerclait Israël via ses proxys ; aujourd’hui, nous frappons le cœur de l’Iran, et ses tentacules sont coupés un à un. »
Ce renversement stratégique n’est pas qu’un slogan. Il se traduit sur le terrain :
- Les attaques israéliennes à l’intérieur même de l’Iran
- La neutralisation d’unités du Hezbollah au Liban
- La désorganisation des Houthis au Yémen
- La paralysie des milices chiites en Syrie et en Irak
Changement de perception internationale
Gideon Sa’ar note que la communauté internationale accepte davantage la guerre contre l’Iran que les précédents conflits à Gaza. Une évolution importante dans la diplomatie israélienne :
« Le soutien à ce que fait Israël contre l’Iran est plus fort que pour nos actions à Gaza. C’est parce que le monde voit un petit pays courageux se dresser contre un régime immense, dangereux et radical. »
Une guerre sur deux fronts : les armes et l’image
Mais la bataille n’est pas seulement militaire. Sa’ar insiste : la guerre se joue aussi sur le plan médiatique et diplomatique :
« Chaque jour, des forums internationaux cherchent à nous délégitimer. L’Iran essaie de mener une guerre de l’opinion contre nous. Mais notre ministère des Affaires étrangères agit de manière plus offensive qu’il ne l’a jamais fait. »
Il précise avoir donné des interviews dans de nombreux pays ces derniers jours : Inde, Japon, Allemagne, Italie, et ailleurs.
Objectif : parler directement aux peuples et aux leaders d’opinion.
Gaza et l’Iran : deux fronts, une même guerre
Même si l’attention mondiale est désormais focalisée sur l’Iran, la situation à Gaza n’est pas oubliée.
« L’armée continue d’opérer dans la bande de Gaza, à une intensité moindre. Mais nos objectifs restent : récupérer nos otages, et faire en sorte que le Hamas ne gouverne plus jamais là-bas. »
Sa’ar note que le Hamas observe avec inquiétude l’évolution du front iranien :
« Quand le Hamas a vu que le Hezbollah s’est retiré, que l’Iran n’a pas réagi après notre frappe d’octobre, que Bachar el-Assad a reculé… il s’est senti isolé. D’où sa volonté nouvelle de discuter d’un accord sur les otages. »
L’opposition israélienne : l’heure n’est plus aux querelles internes
Questionné sur l’unité nationale, Sa’ar déplore le manque de solidarité de certains partis de l’opposition.
« J’espérais une large union nationale. Ce n’est pas le cas. Mais nous avons des responsabilités historiques à assumer. Les polémiques internes ne sont pas prioritaires quand l’existence même du pays est en jeu. »
Un souvenir marquant : la veille de l’attaque en Iran
En fin d’entretien, Gideon Sa’ar partage un moment personnel :
« Je me souviens de l’instant entre la décision du cabinet et le décollage des pilotes. Ce silence plein d’angoisse, d’incertitude… puis la confirmation du succès. Aujourd’hui, ce qui paraissait autrefois impossible — envoyer des avions frapper plusieurs fois par jour en Iran — est devenu une réalité. »
Conclusion : une guerre pour l’avenir d’Israël
L’interview de Gideon Sa’ar est un rappel que la guerre contre l’Iran n’est pas un caprice militaire, mais une réponse stratégique, existentielle et même morale.
Israël, longtemps sur la défensive, a pris l’initiative. Et s’il reste des objectifs à atteindre, la dynamique est désormais entre les mains de Jérusalem.
Le monde regarde.
Certains critiquent.
Mais Israël, lui, agit.
Pour sa sécurité. Pour ses otages. Et pour son avenir.
Infos Israel News
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