La semaine dernière, on apprenait que l’Église orthodoxe grecque a vendu ses droits de 125 acres, dans le luxueux quartier de Talbia dans le centre de Jérusalem, à un groupe d’investisseurs anonymes. Les terres ont été louées pendant des décennies au Fonds national juif via des baux qui sont sur le point d’expirer.  Et voilà que les propriétaires aprennent que l’Église avait vendu ses droits à ces terres à des entrepreneurs privés, a annoncé mardi le site Globes.

Plus de 1 000 logements dans un grand nombre de bâtiments résidentiels appartiennent à des résidents Juifs qui découvrent aujourd’hui qu’ils ne possèdent plus que les appartements sur le terrain qu’ils louaient à l’église.

À ce stade, l’avenir des propriétaires n’est pas clair, et ceux qui ont tenté de vendre sont confrontés à des difficultés, en raison d’une incertitude croissante. On a déjà signalé une baisse de la valeur de ces appartements, car les acheteurs potentiels se retirent.

Mercredi, le Comité intérieur de la Knesset, présidé par le député Dudi Amsalem (Likoud), a demandé que l’Autorité des terres d’Israël et le JNF trouvent une solution qui permettra l’extension des baux.

La député Rachel Azaria (Kulanu) a déclaré au comité : « Nous n’abandonnerons pas les résidents. Si le JNF ne traite pas la question, nous promulguerons une loi qui les protégera. Il est inconcevable que tout le processus de vente des terres de l’église ait été fait en catimini, sans que les  autorités israéliennes en soient informées ».

« L’Église orthodoxe fait des ententes avec  un groupe d’entrepreneurs mystérieux que nous ne connaissons pas », a ajouté Azaria. « Les députés jordaniens communiquent avec l’Église, et seuls ceux qui vivent réellement sur la terre restent dans le noir. »

Azaria a expliqué à Globes : « Ce sont des terres que l’Église a louées au JNF dans les années 1950 pour une période de 99 ans, sur lesquelles des bâtiments ont été construits ; les résidents y vivent depuis des décennies. Les résidents savaient que, dans quelques années, les ententes allaient expirer, mais ils ont supposé que le bail serait prolongé pour une période supplémentaire. »

« Il y a quelques mois, les membres de la faction de Yerushalmim au conseil municipal de Jérusalem ont appris qu’en 2011, les entrepreneurs privés avaient reçu de l’église une extension de bail pour une partie de la terre depuis 200 ans et un autre groupe d’investisseurs a signé un accord similaire à chaque année », a déclaré Azaria.

En conséquence, les membres du conseil de la ville ont reçu de nombreuses demandes de renseignements de la part des propriétaires effrayés qui ne savent pas ce qui arriverait à leur propriété. La semaine dernière, une grande conférence a été organisée pour les résidents, à ce sujet, par des membres de la faction Yerushalemim dirigée par le conseiller Itay Gutler et l’architecte Yehuda Greenfeld.

« Les résidents veulent savoir lesquels d’entre eux sont inclus dans l’accord entre l’église et les entrepreneurs, et qui ne le sont pas, et ce que cela signifie pour eux », a déclaré Azaria.

Le député Mickey Levy (Yesh Atid) a déclaré au comité : « À mon avis, la solution est simple : renouveler le bail et négocier un nouveau contrat qui empêchera, au moins pendant 30 ans ce qui se passe déjà ici. Pour que cela soit fait, le gouvernement doit se réveiller de son coma et commencer à travailler maintenant avec les nouveaux acheteurs. L’État a le pouvoir de renouveler les contrats des propriétaires d’appartements. »

Un courtier immobilier de Jérusalem qui a demandé de rester anonyme a déclaré à JewishPress.com : « Il y a quelques mois, j’ai appris de mes clients qui louaient actuellement au Church Land que les investisseurs avaient signé un accord avec l’Église, ils ont compris qu’il s’agissait de renouveler le bail pour la fin du mandat. Les prix ont déjà diminué sur ces propriétés au fur et à mesure que les périodes de location arrivent à leur terme. Maintenant, les gens ont peur d’acheter ces propriétés, ils veulent savoir ce qui se passera par la suite, d’autant plus qu’ils ne connaissent pas l’identité de ces investisseurs secrets et quelles sont leurs intentions.