Osnat Kakoun, habitante de Sderot, fait partie des milliers d’Israéliens évacués depuis le 7 octobre à cause des attaques du Hamas. Pourtant, l’État refuse de lui verser l’indemnité d’hébergement à laquelle elle a droit, au motif erroné qu’elle aurait séjourné dans un hôtel à la mer Morte.
« Une roquette est tombée sur ma maison, et au lieu d’aide, on m’enfonce davantage. Ils ont profité de nous. »
Deux options, une promesse… non tenue
Dès les premiers jours de l’opération « Épées de fer », les autorités ont promis aux évacués deux solutions :

- Être relogés dans un hôtel pris en charge par l’État ;
- Se loger par leurs propres moyens, avec à la clé un « matan a’hlous » – une indemnité forfaitaire de relogement, à condition de ne pas résider dans un hôtel.
Près de deux ans plus tard, environ 1 700 citoyens n’ont toujours rien reçu, piégés dans une impasse kafkaïenne entre bureaux ministériels, hôtels intéressés et erreurs administratives non corrigées.
Osnat Kakoun : un cas emblématique du mépris bureaucratique
Le 7 octobre, Kakoun décide de ne pas fuir vers un hôtel. Elle reste dans le centre pour personnes handicapées où elle travaille, afin d’aider les résidents, en pleine panique sécuritaire.
Mais voilà : parce que son mari a bien été logé dans un hôtel, l’établissement l’a aussi inscrite sur sa liste – sans qu’elle y ait mis les pieds. Et pour cause : elle propose même de fournir ses relevés bancaires pour prouver qu’elle était ailleurs. En vain.
« J’ai envoyé tous les documents, prouvé que je travaillais, que j’étais ailleurs… Mais personne ne me répond. »
Ministère du Tourisme : « Ce n’est pas notre affaire »
Le comble ? Le ministère du Tourisme, chargé du versement des indemnités, renvoie les victimes vers… les hôtels.
« Les hôtels et les évacués sont deux entités privées. Le ministère n’a pas autorité pour trancher entre leurs versions. »
Ce désengagement total, qualifié de « scandaleux » par l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI), pousse de nombreux évacués, dont Osnat, à saisir la Cour suprême (Bagatz). Leur demande : la mise en place d’un mécanisme transparent d’examen des litiges.
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Ce que disent les autorités
- Le ministère du Tourisme se déclare « sans pouvoir décisionnel », malgré les 13 000 demandes traitées. Pour les 1 700 restantes, il invite… à un recours privé contre les hôtels.
- Le Bituah Leumi (Sécurité sociale) répond de son côté :
« Nous payons selon les informations reçues du ministère du Tourisme et du service numérique national. Dès que la reconnaissance officielle sera transmise, le paiement sera effectué. »
Une boucle infernale où chaque autorité botte en touche vers l’autre, pendant que les évacués doivent prouver qu’ils n’ont pas profité d’un service qu’ils n’ont jamais utilisé.
Une injustice systémique ?
L’affaire Osnat Kakoun n’est pas isolée. Quatre autres évacués de Sderot ont saisi la Cour suprême, appuyés par l’ACRI, en apportant des preuves irréfutables : ordres de réserve, attestations d’employeurs, preuves de présence dans d’autres villes… rien n’y fait.
« Ils ne veulent pas payer, car les hôtels, eux, refusent de rayer les noms — ils y gagnent ! », s’indigne Osnat.
Bilan économique et humain
Pendant que les hôtels encaissent des indemnités pour des personnes qui n’y étaient pas, des citoyens qui ont pris leurs responsabilités dans le chaos du 7 octobre se retrouvent à découvert, endettés, humiliés.
Osnat Kakoun, employée dans le secteur du handicap, aurait pu s’enfuir comme d’autres. Elle a choisi d’aider les plus vulnérables. Aujourd’hui, cette responsabilité est punie par un État incapable de distinguer la vérité d’un tableau Excel mal rempli.
Que réclament les évacués ?
Rien d’excessif :
- Une instance neutre et transparente pour examiner les cas litigieux ;
- La correction des erreurs manifestes (inscription frauduleuse par un hôtel) ;
- La reconnaissance de leur dignité et de leur engagement.
« Je ne veux pas de cadeau, seulement ce qui m’a été promis. » – Osnat Kakoun
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Par Infos-Israel.News
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